Un palmarès français (29.09.2008)

Ludovic Maubreuil, auteur du recommandé Cinématique, inconsolable spectateur des défaillances du cinéma français contemporain, a invité ces jours-ci blogueurs et lecteurs cinéphiles à répondre à la question "Qu'y a-t-il à sauver de ces vingt dernières années ?", sous la forme d'une liste de 10 films bien de chez nous, distribués entre 1988 et 2008.

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Voici donc ceux qui, selon moi, se détachent (par ordre chronologique) :

- La double vie de Véronique (Krzysztof Kieslowski)

- Van Gogh (Maurice Pialat)

- La sentinelle (Arnaud Desplechin)

- La cérémonie (Claude Chabrol)

- Conte d'été (Eric Rohmer)

- On connaît la chanson (Alain Resnais)

- Le temps retrouvé (Raoul Ruiz)

- Seul contre tous (Gaspar Noé)

- Ne touchez pas la hache (Jacques Rivette)

- La graine et le mulet (Abdellatif Kechiche)

Sur les dix cinéastes de cette liste, deux sont morts et cinq autres ont leur oeuvre derrière eux. Seulement trois "jeunes" cinéastes au tableau. Et une réflexion plutôt inquiétante : le réalisateur français le plus libre, le plus novateur et le plus ambitieux, aujourd'hui encore, s'appelle Alain Resnais, cinquante ans après Hiroshima mon amour.

Dans l'esprit de Ludovic, prendre connaissance des listes de chacun devrait permettre de juger si un espoir subsiste au sein d'un cinéma français mal en point. Il m'arrive de pester régulièrement moi aussi contre son conformisme, sa petitesse, ses bavardages et sa routine. D'autant plus que si l'on regardre où en sont ceux qui, à un moment ou un autre, ont tenté de faire bouger les lignes, l'état des lieux n'est pas très brillant. Carax et Rochant sont passés on ne sait où ; Kassovitz et Jeunet n'en finissent plus de décevoir ; Lvovsky, Ferran, Ferreira-Barbosa et Masson n'ont jamais réussi à confirmer vraiment leurs débuts prometteurs ; Kahn a du mal à repartir...

Mais il nous en reste, quelques uns, des espoirs : que Kechiche supporte le poids énorme mis sur ses épaules depuis l'an dernier, que Desplechin poursuive sa route entre expérimentation et grand public, que Noé ne nous laisse pas sur Irréversible, lui qui est capable de tout... Et que Grandrieux, De Van ou Miret arrivent à tourner plus souvent, que Dumont, Belvaux, Cantet, Klotz ou Philibert gardent la même tenue. Qui sait, de bonnes surprises ne sont jamais à exclure. Si le cinéma français n'est pas au mieux, ce n'est pas encore :

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