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Un palmarès français

Ludovic Maubreuil, auteur du recommandé Cinématique, inconsolable spectateur des défaillances du cinéma français contemporain, a invité ces jours-ci blogueurs et lecteurs cinéphiles à répondre à la question "Qu'y a-t-il à sauver de ces vingt dernières années ?", sous la forme d'une liste de 10 films bien de chez nous, distribués entre 1988 et 2008.

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Voici donc ceux qui, selon moi, se détachent (par ordre chronologique) :

- La double vie de Véronique (Krzysztof Kieslowski)

- Van Gogh (Maurice Pialat)

- La sentinelle (Arnaud Desplechin)

- La cérémonie (Claude Chabrol)

- Conte d'été (Eric Rohmer)

- On connaît la chanson (Alain Resnais)

- Le temps retrouvé (Raoul Ruiz)

- Seul contre tous (Gaspar Noé)

- Ne touchez pas la hache (Jacques Rivette)

- La graine et le mulet (Abdellatif Kechiche)

Sur les dix cinéastes de cette liste, deux sont morts et cinq autres ont leur oeuvre derrière eux. Seulement trois "jeunes" cinéastes au tableau. Et une réflexion plutôt inquiétante : le réalisateur français le plus libre, le plus novateur et le plus ambitieux, aujourd'hui encore, s'appelle Alain Resnais, cinquante ans après Hiroshima mon amour.

Dans l'esprit de Ludovic, prendre connaissance des listes de chacun devrait permettre de juger si un espoir subsiste au sein d'un cinéma français mal en point. Il m'arrive de pester régulièrement moi aussi contre son conformisme, sa petitesse, ses bavardages et sa routine. D'autant plus que si l'on regardre où en sont ceux qui, à un moment ou un autre, ont tenté de faire bouger les lignes, l'état des lieux n'est pas très brillant. Carax et Rochant sont passés on ne sait où ; Kassovitz et Jeunet n'en finissent plus de décevoir ; Lvovsky, Ferran, Ferreira-Barbosa et Masson n'ont jamais réussi à confirmer vraiment leurs débuts prometteurs ; Kahn a du mal à repartir...

Mais il nous en reste, quelques uns, des espoirs : que Kechiche supporte le poids énorme mis sur ses épaules depuis l'an dernier, que Desplechin poursuive sa route entre expérimentation et grand public, que Noé ne nous laisse pas sur Irréversible, lui qui est capable de tout... Et que Grandrieux, De Van ou Miret arrivent à tourner plus souvent, que Dumont, Belvaux, Cantet, Klotz ou Philibert gardent la même tenue. Qui sait, de bonnes surprises ne sont jamais à exclure. Si le cinéma français n'est pas au mieux, ce n'est pas encore :

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Commentaires

  • Merci de votre participation Edisdead ! (Ah, les vacances en Bretagne de Rohmer !...)

  • Deux films en commun ("Conte d'été" et "la cérémonie"), deux cinéastes en commun (mais j'ai choisi plutôt "Smoking/no smoking" et "la belle noiseuse") et le reste de la liste m'a plutôt emballé, excepté le Kieslowski que je trouve très moyen.

  • au débotté je dirais:

    Le garçu,
    La cérémonie
    Choses secrètes,
    Le convoyeur,
    Coeurs,
    Quelques veuves de Noirmoutier
    Conte d'automne
    Conte d'hiver
    Sobibor
    Nelly et M. Arnaud

  • Ludovic, je vous retourne le remerciement, votre interrogation initiale a provoqué pas mal de réflexions et de débats intéressants, ici ou là, qui ont finalement contredit le pessimisme de départ.

    Doc : J'avoue n'avoir pas vu le Kieslowski depuis longtemps, mais il m'avait pas mal chamboulé à sa sortie. Dans sa trilogie qui a suivi, j'avais moins aimé "Bleu", mais "Blanc" et "Rouge" m'avaient plu.

    Christophe : J'aime beaucoup tous les films cités, sauf "Le convoyeur" que je ne connais pas. Votre liste met en évidence un oubli de ma part : à part Philibert, je ne cite dans ma note aucun nom de documentariste. J'aurais dû au moins parler du cinéma de Depardon que je trouve magnifique.

    Et dans un autre registre, j'ai oublié Jacques Audiard...

  • Le convoyeur est LA pépite à extraire de la boue du cinéma "de genre" français contemporain.
    une histoire de vengeance au service d'une vision sans fard des rapports humains dans les banlieues prolo.
    N'hésitons pas à parler de chef d'oeuvre.

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