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  • Green Green Grass of Home (Hou Hsiao-hsien, 1982)

    La vie quotidienne dans un village taïwanais accueillant un nouvel instituteur. Réalisé en 1982, ce film de jeunesse de Hou Hsiao-hisen est une chronique de campagne en mode mineur, excessivement optimiste mais affichant un naturel régulièrement désarmant.

    Green green grass of home marque un premier virage dans l’œuvre de Hou Hsiao-hisen, qui en était là, en 1982, à son troisième long métrage. Il clôt un cycle, constitué de comédies populaires sans prétention, tout en permettant l’éclosion, encore discrète mais sensible, d’un style. Chronique de la jeunesse en milieu rural, le film aligne les petits moments, cocasses ou attendrissants, sous forme de saynètes sans grandes conséquences, cherchant juste à donner, le plus souvent dans la bonne humeur, l’impression de l’écoulement naturel de la vie. L’aspect répétitif ou fragmenté que peut revêtir ce choix est atténué par une narration commençant à faire preuve d’une belle fluidité et par une réalisation caractérisée par son calme et l’attention portée aux paysages (qui aide à bien saisir la topographie du lieu) ainsi qu’aux personnages. Axé sur un groupe d’écoliers et un couple d’amoureux, le récit arrive à surprendre assez régulièrement et crée des effets d’échos et de rimes entre la vie des enfants du village et celle de leurs parents, le lien communautaire se faisant sentir également grâce à une mise en scène qui réunit délicatement dans le cadre les différentes générations. Cette histoire d’instituteur parvenant à trouver sa place loin du brouhaha de la ville se suit donc sans déplaisir, malgré quelques facilités humoristiques (non, à l’époque, Hou Hsiao-hsien ne recule pas devant une chute burlesque ni un gag scatologique) et la formulation d’un message positif et souriant à l’excès, balayant toutes les ombres dramatiques dans l’élan d’un plaidoyer pour la bienveillance, l’éducation et l’écologie.

    (Texte paru dans L'Annuel du Cinéma 2017)

  • Cute Girl (Hou Hsiao-hsien, 1980)

    Les débuts du grand cinéaste taïwanais Hou Hsiao-hsien ont de quoi surprendre. Datant de 1980, Cute Girl est une comédie romantique, facile et musicale, ne dégageant qu’un charme intermittent et ne donnant à voir une fameuse esthétique qu’à l’état embryonnaire.

    Premier film de Hou Hsiao-hsien, qui en a également rédigé le scénario, Cute Girl (autrement dit « fille charmante ») s’inscrit dans le cadre bien délimité de la comédie romantique. Dépeignant un milieu taïwanais aisé, il ne bouleverse nullement les codes commerciaux pour conter l’histoire de la jeune femme promise à un inconnu par sa riche famille mais tombant amoureuse d’un autre, en apparence plus simple et plus aimable. Coup de foudre, malentendu, réconciliation… Le jeu du chat et de la souris consentante se déroule en chemin tout tracé, parsemé de gags plus ou moins subtils et de chansons pop sucrées si envahissantes qu’elles tirent parfois l’ensemble vers la comédie musicale. Appliqué à suivre la convention, le scénario n’est pas des plus resserrés (problématique sociale esquissée dans l’épisode paysan mais aussitôt évacuée, informations importantes longtemps cachées pour permettre les rebondissements...). La mise en scène est heureusement plus soignée. C’est à ce niveau seulement que l’on entraperçoit le talent naissant du futur Maître Hou, dans les compositions larges qui laissent palpiter la vie sur les bords et qui captent avec justesse l’arrière-plan citadin ou campagnard, ainsi que dans les traits humoristiques reposant sur la gestion de l’espace. Cependant, nous sommes encore loin des petites merveilles que seront Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985) ou Poussières dans le vent (1987), pour ne rien dire des chefs-d’œuvre suivants, et ces traces restent infimes au sein d’une comédie-bulle de savon qui vient, du fond des années quatre-vingt, nous rappeler que les grands aussi ont commencé petits.

    (Texte paru dans L'Annuel du Cinéma 2017)