Isabelle, la directrice : " - Ooohhh, le joli dessin que vous nous avez fait là, Monsieur Resnais ! Cette lumière, ces couleurs, cette composition... Cela me rappelle vos anciens tableaux... Écoutez, nous n'allons pas vous laisser partir comme ça. Infirmiers !!! Infirmiers !!! Est-ce qu'il nous reste un porte-clef pour Monsieur Resnais ? Non ? Ou alors un pin's ? Ah, voilà, celui-là est très joli... Bien, bien... Il me reste à vous dire au revoir. L'infirmier va vous reconduire... Non, non... C'est que, voyez-vous, il ne faut pas rester là, Monsieur, nous avons une compétition, ici, d'accord ? J'ai rendez-vous avec le Dr Mendoza et je suis déjà affreusement en retard... Allez, portez-vous bien... Amitiés à Sabine..."
Commentaires
Il y aurait beaucoup à dire sur l'attitude et les choix de la belle Isabelle, je ne sais pas si tu as vu ses yeux au ciel quand Waltz a remercié Tarantino, ni la façon dont elle a coupé court aux facéties de Gilliam. On était pas là pour rigoler.
Ceci dit, comme je l'ai écrit chez le Doc, inconsolable comme tu m'imagines, ça ne m'a pas tant choqué le hochet à Resnais dans la mesure ou il a accepté le principe de la compétition. C'était courageux de sa part, mais il y a un risque, d'autant que, de ce que j'ai vu, c'était une très belle année. Je n'ai pas vu son film, mais s'il y avait eu "Coeur" à la place, je n'en aurais pas moins trouvé quatre ou cinq films tout aussi forts. On ne peut pas non plus récompenser un réalisateur parce qu'il a une carrière prestigieuse, sinon, la compétition n'a pas de sens. Pour moi, c'est le principe même de compétition qui n'a pas de sens et l'histoire de Cannes est faite de rendez vous manqués et de frustrations.
Il aurait été plus élégant, plus sage, de lui proposer le hors compétition mais c'est à son honneur de ne pas l'avoir fait.
On pourrait aussi parler de la relégation de Coppola en sélection parallèle ou de ce pauvre Almodovar reparti une fois de plus bredouille alors que son film, bon sang !!
Sans parler des autres choix et de la cérémonie en général (que j'ai suivi sur France Inter en coupant le son de la télé, j'ai donc raté les "recadrages" de Huppert), ce qui m'énerve, Vincent, c'est ce refus de trancher vraiment. Cet embaumement ridicule était le pire choix possible. Soit le film n'est pas à la hauteur et on ne lui donne rien. Soit il arrive en 3 ou 4e position et le jury crée un prix qui soit clairement désigné comme tel et non comme un hommage à "un-monsieur-qu'on-admire-quand même".
Enfin, comme tu le dis, ce n'est pas la première fois que ce genre de choses arrive....
En tout cas il n'était pas dupe, le père Resnais, et il a joué le jeu jusqu'au bout et avec élégance... j'ai hâte de voir son film maintenant.
Je suis d'accord, ce type de prix "exceptionnellement exceptionnel" a toujours un côté faux-cul. Pour le reste du palmarès, bien que ne partageant pas du tout ses options, je trouve que Huppert a tranché franchement. Tu comprends pourquoi j'ai toujours évité qu'il y ait une véritable compétition aux sein des Rencontres :)
Bah, de toutes façons, il y a toujours quelque chose d'un peu dérisoire dans ce genre de prix. Ne t'inquiète pas Vincent, je me consolerai en allant voir le dernier film de Resnais :)