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Mortelle Randonnée (Claude Miller, 1983)

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Pas revu depuis trois décennies ce polar français parmi les plus insolites, parvenant à homogénéiser des éléments très disparates, des changements de registre et de décor. C'est d'ailleurs l'un des meilleurs exemples de transposition réussie d'un univers américain à notre environnement, le voyage à travers l'Europe remplaçant sans problème une déambulation états-unienne.
Deux imaginaires croissent en parallèle, celui de L’œil et celui de Catherine, avec cette remarquable utilisation de la voix off, dont on n'est pas toujours sûr qu'elle le soit vraiment (certains personnages finissent par dire à L’œil : "Vous parlez tout seul ?").
Bizarrement, j'ai parfois pensé au Gould du Privé devant Serrault, qui grille beaucoup de cigarettes et qui a tendance à quitter ses interlocuteurs en marmonnant, en se parlant à lui-même, comme le Marlowe d'Altman. Serrault qui était, même entre deux conneries, dans une sacrée période (Garde à vue, Les Fantômes du chapelier, et peut-être, à revoir, Malevil), qui parvenait à créer des personnages incroyables tout en lâchant des petites gestes, des petites expressions, des petits rires, n'appartenant qu'à lui. Ici, quand il "entre" enfin dans la photo, il sort du cadre, c'est très simple et émouvant.

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