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Prima la vita (Francesca Comencini, 2024)

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Récit d'une relation père-fille intense et complexe en forme d'auto-biographie élevée en fiction par le brouillage des souvenirs, qui embellissent ou qui retranchent (parti-pris fort du film : toutes les autres figures familiales disparaissent du cadre pour se concentrer exclusivement sur les deux personnages). Ces deux personnes ne sont pas n'importe qui. Le père, c'est Luigi Comencini, l'un des maîtres de la comédie italienne et génial observateur de l'enfance ("L'Incompris", "Un enfant de Calabre" et la meilleure adaptation jamais réalisée de "Pinocchio" dont le tournage est fabuleusement reconstitué ici). Il a les beaux traits de Fabrizio Gifuni, qui fut Aldo Moro pour Marco Bellocchio. La fille, c'est Francesca Comencini, réalisatrice depuis les années 80, époque bien plus difficiles que les précédentes pour le cinéma italien. La petite Anna Mangiocavallo puis Romana Maggiora Vergano l'incarnent successivement avec la même étincelle dans le regard. Le film est un vibrant hommage au pouvoir du cinéma mais dans un second temps. Il ne s'agit pas d'un discours convenu sur la magie du 7ème art. La profession du père n'est d'ailleurs pas donnée tout de suite. Avant toute chose, c'est l'émouvante histoire d'un amour filial qui est présentée, avec quelques percées oniriques, dans une approche toujours sensible et dans une mise en scène parfois austère mais palpitante. Comme le dit le cinéaste sur son plateau : "Prima la vita, poi il cinema", "d'abord la vie, après le cinéma".

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