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Magnifique "Désordres", qui emmène autre part, dans un autre temps, d'une autre façon. Son principe d'alternance entre deux échelles, vues éloignées (et décadrées) et vues très rapprochées, donne un rythme envoûtant à des scènes toujours très simples. Le petit miracle est que cela n'apparaisse jamais rigide ni contraignant. D'ailleurs, une troisième échelle est admise, avec des plans "intermédiaires" de visages aussi admirables que les autres, notamment parce que la mise en scène a l'intelligence de ne jamais rester uniquement sur celle ou celui qui parle et d'aller régulièrement voir celle ou celui qui écoute, ce qui donne cette impression forte (avec le travail sur le son et l'absence de personnage principal) d'une vie fourmillant tout autour, malgré le cadre restreint. Sans parler de l'intérêt historique, de l'humour étrange, du mélange des langues, du côté méta-cinématographique via la photographie... Grande découverte.