Au questionnairequi marche cet été chez les bloggeurs cinéphiles, le camarade Joachim a ajouté une variation, basée sur les souvenirs dont on a plutôt honte aujourd'hui, mais qui restent bien ancrés : nanars, séries Z, mauvais films croisés à l'adolescence... Ce deuxième exercice est aussi difficile que le premier (et de fait, la mémoire a sûrement effacé d'autres horreurs vues dans ces jeunes et innocentes années). Essayons quand même... Voici quelques réponses rapides. En comptant sur votre indulgence...
Un cinéaste : Claude Zidi.
Un acteur : Le Jean-Paul Belmondo des années 80.
Une actrice : Maruschka Detmers dans La vengeance du serpent à plumes.
Une rencontre d'acteur : Terence Hill et Bud Spencer.
Un sourire : Celui de Daniel Auteuil dans Les sous-doués.
Un regard : Celui des Frères Terrieur : Alain Terrieur qui louche et Alex Terrieur qui a les yeux qui partent dans les coins opposés. Impossible de me rappeller de quel film ça sort.
Un gag : Deux ou trois dans Les Rois Mages, des Inconnus, m'avaient vraiment fait rire.
Une révélation : L'arrivée du magnétoscope au début des années 80 et le plaisir de suivre les parents qui allaient en ville au vidéo club tous les quinze jours.
Une fin : Celle de Karaté Kidavec le coup imparable inventé par Ralph Macchio.
Un générique : Ceux de la série des Gendarmes.
Une affiche : Celle de Tais-toi quand tu parles, avec Aldo Maccione, qui est restée des années accrochée au mur de la salle de jeux chez mes parents, sans aucune raison particulière (même pas vu le film).
Une mort : Toutes les têtes qu'il faut trancher dans Highlander.
Un monstre : Coluche et sa tête enflée dans Banzaï.
Un traumatisme : Les corps brûlés sur le navire de guerre de The Philadelphia Experiment.
Un moment de lâcheté : Quand je n'allais pas avec mes potes regarder des films d'horreur le samedi après-midi en l'absence de leurs parents.
Une erreur de jugement : Penser qu'Alan Parker est le plus grand cinéaste du monde.
Une faute de goût : Préférer Besson à Bresson.
Un gâchis : La cité de la peur.
Une scène qui a éveillé ma libido : Dans Porky's, l'un des ados hallucine en visualisant la fille qu'il aime les seins à l'air, à la place (me semble-t-il) de la prostituée assise sur le bord du lit.
Une oeuvre surestimée : Le Corniaud.
Une oeuvre sous-estimé : Les fugitifs.
Un décor : Le désert des Morfalous.
Un somnifère : Un Max Pécas sur M6.
Un choc plastique : Plan 9 from outer space (les soucoupes volantes, la salle de commande).
Commentaires
Merci Ed de dévoiler tes casseroles à ton tour. Je vois qu'on en a pas mal en commun. Pour info, les frères Terrieur sortent de "Pétrole, Pétrole" de Christian Gion (1981) nanar assez impayable (même limite douteux) malgré les numéros de Marielle, Bertrand Blier et le fameux rire d'Henri Guybet (cité dans une chanson des VRP, le rire pas le film). Sinon, dans les oeuvres sous-estimées, j'aurais pu citer "Le jouet" de Veber (même si ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu) parce qu'il me semble qu'il y avait là dedans quelque chose d'un peu plus dérangeant, gentiment subversif, que dans l'ordinaire de la comédie à la française.
Merci pour l'info, Joachim (et pour la spéciale dédicace aux immenses VRP). Christian Gion, c'est vraiment l'un des rois du genre. Quant à Veber, c'est effectivement le niveau au-dessus en termes d'écriture comique, d'interprétation etc... (mais pas toujours : "Le diner de cons" m'a plongé dans un ennui profond).
C'est fou comme Alan Parker et Bébel ont pu marquer notre génération. Même si je n'ai pas vraiment osé l'avouer, j'étais aussi assez fan des deux "sous-doués" mais j'avais quand même une petite préférence pour le "P.R.O.F.S" de Schulman.
Zidi et Véber : c'est aussi toute ma jeunesse, d'autant plus qu'ils ont tout deux fait tourner Pierre Richard, l'une de mes idoles d'alors que je n'ai pas cité dans mon questionnaire.
Content de voir que je ne suis pas le seul fan des VRP (par contre, je n'arrive pas à remettre celle où ils évoquent le rire d'Henri Guybet!)
Ah pis juste pour le plaisir de contester : "le diner de cons", c'est quand même très, très supérieur au "Jaguar" (avec Bruel et Reno), à l'horrible "le placard" ou l'immonde "Tais-toi!"...
Je ne me suis pas encore trop décidé à cette variante du questionnaire, vacances et travaux, mais surtout, je me sens assez en continuité avec ce que je regardais dans les années 70. Je risque de citer, encore, Léone, Ford, "Rio Bravo" et Kubrick. Je n'ai pas vu ni "Les bronzés", ni "les sous doués", aucun des Belmondo après "Le magnifique" que j'aime beaucoup et que j'ai découvert de toutes façons bien plus tard à la télévision. Je me suis bien fait quelques comédies nanardes, avec les Charlots entre autres, mais j'ai plus le souvenir des deux premiers Jean Yanne en 1973/74 et de Chaplin (mon père m'avait emmené voir "Le dictateur" en salles vers 9/10 ans. je continue donc à réfléchir sur les "casseroles".
Doc : j'aurai pu moi aussi évoquer "P.R.O.F.S." mais je m'en rappelle moins bien que "Les sous-doués". Quant à Veber, je ne connais pas les films les plus récents que tu cites (mais ça donne envie).
Pour les VRP, je ne vois que "Mardi gras" qui évoque Henry Guibet ("En soufflant les bougies, on fait voler le sucre glace / Qu'un genre d'Henry Guibet va prendre en pleine face"). Pour le plaisir : "Il t'a mise à genoux, t'as demandé d'faire le taureau / Il avait l'air d'un fou quand il a mis son sombrero / A coups de banderilles ton petit corps il mutila / Que c'est triste pour une fille de finir dans la paella" (Ramon Perez) Je crois qu'on a jamais rien écrit d'aussi bien en 100 ans de chanson française...
Vincent : Effectivement, tu n'a pas l'air d'avoir connu une "rupture" aussi grande que Joachim, Orlof ou moi. Et comme c'est aussi l'un des intérêts de cette variante...