Suite du flashback
1998 : Pour les deux revues, les temps forts sont souvent les mêmes au fil des mois de cette année-là. Ainsi Woody Allen, Clint Eastwood et Quentin Tarantino se retrouvent en couverture de chaque côté. Nanni Moretti, Eric Rohmer, Cédric Kahn, Brian De Palma, James Cameron (Titanic), Ingmar Bergman (En présence d'un clown), Robert Duvall (Le prédicateur), Hou Hsiao-hsien (Fleurs de Shanghai), Manoel de Oliveira (Inquiétude) et Shohei Imamura (Kanzo Sensei) n'en sont pas loin et, de part et d'autre, apparaissent des textes ou des entretiens autour de La vie est belle de Roberto Benigni, d'Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, du cinéma de Johan Van der Keuken et de Leo McCarey.
Les Cahiers rencontrent les frères Podalydès, Alexandre Sokourov (Mère et fils), Barbet Schroeder (L'enjeu), Elia Suleiman (Chronique d'une disparition), Amos Gitaï (Devarim), Lars Von Trier (The Kingdom et Les idiots), Jacques Nolot (L'arrière-pays), Todd Haynes (Velvet goldmine) et John Carpenter. Ils parlent de Chris Marker, de Kenji Mizoguchi, d'Akira Kurosawa (pour un hommage), de Jean-Luc Godard (et de ses Histoires du cinéma), de la façon de filmer le football (à l'occasion d'une fameuse coupe du monde), des liens entre cinéma et art contemporain et de la nouvelle comédie américaine. Un numéro d'été l'indique, les voyages sont nombreux : Inde, Japon, Chine, Etats-Unis, Amérique latine. Au sein de la rédaction, on note les promotions de Cédric Anger, Emmanuel Burdeau et Charles Tesson. Enfin, une chronique bimensuelle est tenue par Jacques Rancière.
En face, la revue de Michel Ciment publie des entretiens avec Oliver Stone, les frères Coen, Martin Scorsese, Lætitia Masson, Emir Kusturica, Théo Angelopoulos, John Boorman, Christian Vincent (Je ne vois pas ce qu'on me trouve), Barbara Kopple (Wild man blues), Paul Thomas Anderson (Boogie nights), Jacques Doillon (Trop (peu) d'amour), Claude Mouriéras (Dis-moi que je rêve), Erick Zonca (La vie rêvée des anges), Lucian Pintilie (Terminus Paradis), Peter Weir (The Truman Show), Lodge Kerrigan (Claire Dolan), Joe Dante (The second civil war) et Budd Boetticher. Et Positif propose des textes ou des dossiers consacrés à la Bosnie, au film d'action hollywoodien (entretiens avec Cameron, David Fincher, Jean-Pierre Jeunet et William Friedkin), au documentaire (entretiens avec Van der Keuken, Frederick Wiseman et Bertrand Tavernier), à la musique de film (entretiens avec Antoine Duhamel, Alexandre Desplat, Toru Takemitsu, Maurice Jarre et Thomas Newman), à l'animation, à Carl Dreyer, à Terrence Malick, à Orson Welles, à Otar Iosseliani, à Raoul Walsh et à Edmond T. Gréville (par Bertrand Tavernier).
Janvier : Harry dans tous ses états (Woody Allen, Cahiers du Cinéma n°520) /vs/ U-turn (Oliver Stone, Positif n°443)
Mars : Clint Eastwood (C522) /vs/ Minuit dans le jardin du bien et du mal (Clint Eastwood, P445)
Avril : Jackie Brown (Quentin Tarantino, C523) /vs/ Jackie Brown (Quentin Tarantino, P446)
Mai : Aprile (Nanni Moretti, C524) /vs/ Kundun (Martin Scorsese) & The Big Lebowski (Ethan et Joel Coen) (P447)
Juin : Dieu seul me voit (Bruno Podalydès, C525) /vs/ Elle et lui (Leo McCarey, P448)
Eté : Coup de cœur (Francis Ford Coppola, C526) /vs/ Orson Welles (P449-450)
Septembre : Conte d'automne (Eric Rohmer, C527) /vs/ A vendre (Lætitia Masson, P451)
Octobre : Akira Kurosawa (C528) /vs/ Chat noir, chat blanc (Emir Kusturica, P452)
Novembre : Snake eyes (Brian DePalma, C529) /vs/ L'éternité et un jour (Théo Angelopoulos, P453)
Décembre : L'ennui (Cédric Kahn, C530) /vs/ Le Général (John Boorman, P454)
Quitte à choisir : Les trois "doublés" de l'année concernent des cinéastes en forme, les films de Stone, Moretti, Coen, Rohmer, Kusturica, De Palma et Boorman sont de bons crus et les hommages et autres retours vers le passé ne sont guère contestables. En revanche, je ne connais ni le Téchiné, ni le Podalydès, et, tout comme le Kahn, ces Scorsese, Masson et Angelopoulos-là me laissent plutôt froid. Je ne vois donc pas bien comment départager les deux publications. Allez, pour 1998 : Match nul.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
Commentaires
A cette époque, je prenais déjà régulièrement Positif. c'est vrai qu'il n'y a guère de différence marquante relativement aux cinéastes abordés. j'imagine que c'est plus dans le fond. Tant qu'à choisir, je préfère la couverture "positive" de Pam Grier que celle "cahier", elle me semble plus représentative du film.
Le Podalydès est l"un de mes films fétiche. Du coup je suis curieux de savoir ce qu'en disaient les cahier de l'époque.
Cette couve des Cahiers, elle "pète" bien, mais elle laisse, c'est vrai, une impression bizarre par rapport au film (plus tard, mais on n'y est pas encore, celle d'Inglourious bastards sera mieux choisie).
Je connais ton attachement au Podalydès, il faudrait vraiment que je le récupère pour le voir...
Pour ce qui est des différences sur le fond, je ne saurai dire car c'est à ce moment là que j'ai délaissé les Cahiers pour Positif. Et comme mon "histoire des Cahiers-Positif" n'est plus parallèle et est devenue celle de Positif seulement, nous n'en saurons pas plus (à moins qu'un volontaire se fasse connaître...).