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N'ayant vu jusque-là aucun film réalisé par Mel Gibson, j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi une bonne partie de la critique s'était pincée si fort le nez au moment de la sortie de celui-ci (provoquant ainsi parfois, sans doute, des surévaluations en réaction). Que la vision doloriste du monde passe par une représentation gore peut certes gêner. De même, la cruauté montrée peut en être une envers le spectateur. Mais enfin, si le thème d'un film est la sauvagerie, son auteur a bien le droit de l'aborder frontalement. La violence est répétitive, comme sont souvent trop longues les séquences, mais, à l'instar du refus d'utiliser la langue anglaise et des acteurs américains, cette narration particulière rend l'œuvre assez anti-hollywoodienne. Par ailleurs, si l'on oublie quelques ralentis et jeux de regards lourds, on ne peut que reconnaître la force de certaines images, qu'elles relèvent de l'épreuve physique ou du symbole (les derniers plans, inattendus).