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Tre Piani (Nanni Moretti, 2021)

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Un échec total et difficilement compréhensible de la part de Moretti. Cela vient-il de ses intentions à lui ou du matériau de depart ? Les drames et les événements intimes détaillés dès les premiers instants laissent penser que le récit va ensuite s'attacher à la question "comment vivre avec ça ?" par petites touches. Mais ce sont au contraire les gros sabots qui mènent la danse. La logique est en effet cumulative. Chaque moment de ce film est charnière, chaque séquence convoque un lourd enjeu (parfois le redouble grâce aux croisements des destinées, puisque l'œuvre est "chorale"), chaque personnage formule des sentences définitives (si certaines s'avèrent finalement ne pas l'être, c'est parce qu'elles sont renversées dans les 10 dernières minutes, "apaisantes", comme tout le monde s'y attend). Le film mouline ainsi pendant 2 heures en sur-régime dramatique, rendant dérisoires, voire ridicules, des idées comme celle des voix disparues écoutées sur répondeur. Il épuise littéralement. Pire, derrière la sobriété de sa mise en scène que l'on croit au début bénéfique, Moretti semble par endroits verser dans ce cinéma qu'il vomissait auparavant, celui qui manipule sans vergogne le spectateur à travers ce qu'il fait subir aux personnages ou par ce qu'il laisse un instant craindre. Reste à espérer qu'il ne s'arrête pas là-dessus. 

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