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Trilogie Bill Douglas

My Childhood (1972) ***
Chronique du dénuement tournée sinon dans le dénuement, avec presque rien. Même la durée est rétrécie, 48 min. Des plongées, pourtant pas larges, embrassent tout l'espace commun de ces enfants. Datant de 72, le film paraît presque être de 45 (l'époque décrite). Si quelques marqueurs narratifs sont disposés, il n'y a quasiment pas d'enchaînement cause-effet. A la place, une succession de scènes plutôt détachées les unes des autres (le côté rigide du film), comme des remontées de souvenirs, certaines de ces scènes ne semblant se développer que pour mettre en valeur un geste, un objet, un situation, une phrase, quelque chose du passé, de la mémoire. Dur et marquant.
 
My Ain Folk (1973) ***
Gardant les mêmes principes (noir et blanc, format serré, cadres fixes, montage en coupes franches), ce 2ème volet est plus travaillé, moins brut. Du 16, on passe au 35mm. Mais la brutalité des comportements reste de mise, l'élargissement aux adultes donnant à voir une société terrifiante. Alors qu'on pense que la force du premier film ne sera pas tout à fait retrouvée, la surprise est de constater un glissement vers une sorte de conte fantastique et horrifique, avec des cercueils, un revenant, une ogresse, et d'étranges suspensions des gestes qui, dans ce cadre familial inquiétant, m'ont, contre toute attente, fait penser à Eraserhead. On se tient pourtant toujours dans le réalisme, qui plus est, de façon un peu plus évidente cette fois, à visée "politique".
 
My Way Home (1978) **
A nouveau le changement dans la continuité pour clore la trilogie, avec un virage radical au cœur de ce troisième volet. On y passe de Bresson à Antonioni, arrachés à la petite ville minière écossaise pour suivre Jamie, soldat engagé en Égypte. L'émancipation, l'élévation, aux côtés d'un seul et unique camarade, se font dans le temps arrêté (l'opus est le plus long des trois), dans l'ennui (le personnage lui-même l'éprouve). La force émanant du projet a tendance, là, à s'amenuiser.

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