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Vices privés, vertus publiques (Miklos Jancso, 1976)

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En coproduction italo-yougoslave, Jancso brode autour du drame de Mayerling. L'héritier du trône austro-hongrois mène une vie dissolue, s'épanouit en ménage à trois avec sa demi-sœur et son demi-frère, y inclut les servantes (et la gouvernante Laura Betti), lance une invitation à la jeune noblesse de la région pour une orgie destinée à créer un scandale et à fragiliser son tyran de père. Il finit assassiné pour cela, contrairement à la version officielle. Souhaitant montrer un élan révolutionnaire à travers une soif de liberté sexuelle absolue, le cinéaste prend plaisir à filmer des jeunes gens nus quasiment du début à la fin, et ne faisant pas, cette fois-ci, que danser. On n'est pas en 1976 pour rien et l'érotisme joue franchement avec les limites. Mais bien qu'il en atténue la radicalité, le style de Jancso lui joue des tours. Dans la partie centrale, les plans sont trop longs, la bande son trop chargée (quand les fanfares s'arrêtent enfin, les rires prennent le relai), le scénario trop limité, et surtout le déchaînement subversif concerne un groupe entier, donc des corps nombreux et indifférenciés, ce qui entrave le partage d'un trouble érotique. Il n'est sensible que dans la dernière partie, de loin la meilleure, la plus concentrée, avec d'une part l'implication dans l'équation amoureuse et sexuelle d'une maîtresse hermaphrodite, et d'autre part la tension de la répression politique, l'ensemble étant dès lors présenté, plutôt que dans les rondes habituelles, en quelques tableaux cruels annonçant le cinéma de Greenaway.

Commentaires

  • Ah ! c'est amusant que tu parles de Greenaway, que devient-il donc le vieux grigou ? Il est toujours parmi nous ?
    À l'époque où j'ai vu le Jancso (il y a longtemps, ça ne me rajeunit pas, certes) je l'avais plutôt ressenti comme une espèce de gloubi-boulga qui ne se prenait pas trop au sérieux et fortement influencé par le Décameron... en plus joli et propret. ^^ Il faudrait sans doute que j'y rejette un œil, mais bon, je n'ai guère plus de temps. Tant de film encore à découvrir et tant de plus excellentes œuvres à revoir

  • Oui, ça batifole beaucoup dans les bottes de paille, à poil, et en riant. C'est effectivement fastidieux et le scénario est léger-léger. C'est meilleur quand ça se recentre sur les scènes d'amour entre les personnages principaux dont celui interprété par Teresa Ann Savoy avec un truc entre les jambes, ce qui donne des moments un peu bizarres.
    Sinon, pas de nouvelle de Peter G. de mon côté.

  • Oui, il est impossible de faire l'impasse sur cette brave Teresa Ann Savoy :) Quelle étrange carrière elle a connu. Ce film, puis Caligula avec Malcolm MD entre les jambes et quelques machins plutôt affreux qui ne tablaient que sur sa plastique. Bref !

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