Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

de palma

  • Passion (Brian De Palma, 2012)

    ***
    Un film qu'il est très difficile d'évaluer et de noter (1, 2, 3 ?). Toute la première moitié de Passion se présente avec une fadeur étonnante. De Palma montre sans effet marquant, sans émotion, sans invention, une vie de bureau et d'appartement vouée à l'artifice, à l'image de surface. On se croit presque dans un simple téléfilm vaguement policier ou faussement vénéneux et on se frotte les yeux devant une histoire à priori dénuée d'intérêt. Et soudain, De Palma fait tout basculer, y compris son cadre. Effet connu mais qui dure si longtemps qu'il déstabilise complètement. Tout à coup, le film épouse l'esprit tordu de son héroïne et devient particulièrement excitant. La caméra s'est penchée et tout part à la renverse. Le spectateur perd ses repères et la trame policière, enfin installée, agrippe. Or, ce n'est pas vraiment un vertige émotionnel ou narratif qui est provoqué mais un questionnement inattendu sur le film lui-même, donc sur le cinéma et les images (sans non plus perdre l'apparence très "premier degré"). Objet des plus étranges, donc, quasi-expérimental pour le coup, d'abord vain puis brillant, paraissant meilleur après que pendant et déclenchant bien des réflexions.

  • Carrie au bal du diable (Brian De Palma, 1976)

    ***
    Véritable redécouverte d'un film que j'avais initialement sous-estimé. Il se trouve que les procédés chers à De Palma ne sont ici absolument pas gratuits car ils collent parfaitement au personnage de Carrie, la mise en scène prolongeant avec une grande efficacité son espace mental (par les mouvements de caméra, la mise en relation des personnes dans le cadre, l'accompagnement sonore ou encore l'éclatement "démiurgique" des points de vue dans la scène de "vengeance" au bal). De Palma nous place dans la tête de Carrie et nous la fait comprendre, avec beaucoup d'émotion (Sissy Spacek est épatante, fragile et inquiétante), alternant magistralement observation de détails de la dure vie de jeune fille en classe et débordements surnaturels provoqués par un caractère singulier.