****/***/*
Revus, les trois principaux films de Vitali Kanevski restent tels que mon souvenir les avait fixés. "Bouge pas, meurs, ressuscite" est fou, hallucinant et terrassant, partant dans tous les sens et conservant pourtant sa cohérence, mélangeant dans son incroyable noir et blanc des plans pris à la volée et des mouvements plus composés, ne s’appesantissant jamais, chantant, criant, cognant puis passant aussitôt à autre chose dans un sourire désarmant, une boule d'énergie qui explose tous les autres films d'initiation adolescente. "Une vie indépendante" zigzague autrement, aussi désespéré mais plus "calme" pourrait-t-on dire, se déplaçant plus loin, la chronique ressemblant plus à une errance et glissant plus franchement vers l'onirisme. "Nous les enfants du XXe siècle" est extrêmement gênant, tout ce qui était canalisé par la fiction devenant difficilement supportable dans le documentaire où Kanevski s'avère hyper-directif, provocateur et complaisant, et où, en toute logique finalement, face au cinéaste, seuls Pavel et Dinara semblent capables d'être eux-mêmes, de ne pas se laisser balader, de rester à égalité avec celui qu'ils connaissent alors par cœur et qui les a fait naître si intensément à l'écran.