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plaza

  • [•REC]

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    - ...ennuyé en fait ce film de Fleischer, mais mon grand a assez apprécié je crois. C'est vachement moins bien que L'aventure intérieure.
    - Et tu l'as vu au fait le film d'Eastwood ?
    - Non, non. Je voulais y aller en début de semaine et puis j'ai eu la flemme. Avec le froid, tout ça... Pourquoi, tu l'as vu, toi ?
    - Même pas, mais j'ai un pote qu'a trouvé ça pas mal. Si y'a pas de foot à la télé samedi, j'irai peut-être. Du coup tu va pas parler de ça...
    - Et ben non. Je commence par REC en fait.
    - Sans dec ? Le film d'horreur, là ?
    - Ouais. Un film bien naze, tu vas voir comment je vais le dézinguer...
    - C'est pas comme ça que tu vas augmenter ton audience auprès des amateurs de cinéma de genre et de bis.
    - De toute façon, ils le savent : y'a pas marqué "Mad Movies" là. Bon on commence ou quoi ?
    - Mais c'est quand tu veux, je te signale que ça tourne déjà !
    - Ah bon, t'as commencé à filmer ?
    - Oui oui. Attends, je fais un dernier réglage et c'est bon...
    ........................................
    - Quand tu veux.
    - Ok. Bonjour à tous et bienvenue pour cette grande première de "Nightswimming, l'émission", votre nouveau rendez-vous web-tv cinéphile. Pour ce numéro 1, je vais vous parler d'un fameux film d'horreur espagnol réalisé en 2007 par Jaume Bagualero et Pazo Placa... ah, mierda...
    - Pas grave, reprends, reprends.
    - Pour ce numéro 1, je vais vous parler d'un fameux film d'horreur espagnol réalisé en 2007 par Jaume Balaguero et Paco Plaza, REC. Ce titre s'inscrit dans la lignée, maintenant encombrée, du faux document flippant, sous-genre du film d'horreur ayant comme point de départ l'intéressant Projet Blair Witch de 1999. Certes, s'il s'agit de foutre la trouille, REC remplit son contrat. Mais encore faut-il voir de quelle façon il le fait. Balaguero et Plaza sont des gros malins. Des réalisateurs qui cherchent l'effet à tout prix. D'ailleurs, chez eux, l'effet n'est pas le but recherché, il est l'idée de départ. Le duo a dû se dire : "On va faire une scène en caméra infrarouge". Alors ils ont inventé un dénouement dans le noir. Aussi, "il faudrait que l'on sente que le film parle de la société espagnole". Hop, l'un des résidents de l'immeuble où se tient l'action a un discours raciste. D'ailleurs, les réalisateurs n'aiment aucun de leurs personnages. Et puis, "on va faire surgir un zombie comme ça". Du coup, chaque mort-vivant déboule d'on ne sait où, uniquement pour faire sursauter, sans que l'on sache ce qu'il a bien pu faire avant qu'il entre dans le champ de la caméra. Et encore, "les zombies c'est bien joli, mais faudrait terminer sur un truc énorme, qui secoue vraiment le spectateur". D'où un virage grotesque dans le final, du film de zombie à la diablerie avec évocation d'une créature combattue par le Vatican etc. Ainsi, REC accumule les aberrations narratives et scénaristiques. Si les surs
    GGGRRRROUIK
    - C'est quoi ce bruit ?
    - C'est rien, c'est la tuyauterie. Je reprends. T'es prêt ?
    - Oui, vas-y, je recalerai au montage. OK.
    - Ainsi, REC accumule les aberrations narratives et scénaristiques. Si les sursauts et les plans gores s'empilent, les séquences s'effaçent en fait les unes après les autres, trop mal reliées entre elles. Souvent, dans ce huis clos où tout se joue dans le temps de l'enregistrement de la caméra d'une équipe de reporter, il suffit de refermer une porte pour passer à autre chose. Les visions d'horreur sont dépourvues d'originalité et de force. L'idée de l'enfant infecté aurait pu donner quelque chose de terrible, un équivalent de l'image de la petite fille mangeant ses parents dans le sous-sol de La nuit des morts-vivants. Or, encore une fois, seul un effet gore justifie la scène, effet déclenché de manière tout à fait arbitraire. Balaguero et Plaza sont
    CLAC!
    - Oh, c'est quoi ça encore ?
    - Mais c'est qu'une porte. Arrête de m'interrompre...
    - Excuse, attends.
    ........................................
    - Vas-y.
    - Balaguero et Plaza sont, je le répète, des gros malins. Ils présentent leur héroïne journaliste de télé-réalité de manière bien ironique en lui faisant dire au début "J'ai envie de sensations fortes" ou un truc dans le genre. Je pense aussi à une chose qui m'étonnera toujours : dans ces films pourtant très post-modernes, les protagonistes se conduisent toujours comme si ils n'avaient jamais vu un seul film de morts-vivants. Ici, cette qualification flotte même comme un étrange non-dit. Je termine en évoquant l'ultime caution "rebelle", le morceau rock de bas étage que l'on entend pendant le générique de fin et qui suffirait déjà à disqualifier ce film très surestimé, auquel les réalisateurs ont bien sûr donné une suite un peu plus tard. Après que les Américains aient eux-mêmes proposés la leur, dès 2008. Preuve que REC est bien un
    - Putain, y'a un mec dans le couloir !
    - Et ben, ça va pas ? Qu'est-ce que tu racontes ?
    - Là, regarde !
    - Merde t'as raison. Hé, qu'est-ce que vous faites ici, Monsieur ? Monsieur ???
    - Pourquoi il ne répond pas ? Attends il s'avance. Fais gaffe, fais gaffe.
    - Mais... on dirait Philippe Rouyer. Monsieur Rouyer ? C'est vous ? Vous savez que je connais bien la revue Posi... Arghhhh
    - Edouard !
    - Aiiiiie !! Mais pose ta caméra, Paquito, viens m'aider. AHHHHHH il m'étrangle. MIERDA !
    ........................................
    - Ouf, c'est bon. T'as bien fermé à clé ? Il est taré ce type. On aurait dit qu'il voulait me mordre...
    - Qu'est-ce qu'il fout là ? Tu crois que c'est ton texte sur Positif qui l'a foutu en rogne ?
    - Mais j'ai rien dit de méchant ! C'est n'importe quoi !
    - Tu crois qu'il est parti ? On pourrait essayer de sortir, non ? C'est un peu étroit là.
    - Ouais, passe devant. Avec la caméra, t'y verras mieux.
    - Ok j'y vais... PUTAIN, ils sont DEUX ! Ils arrivent ! Referme, referme, VITE !
    - Qu'est-ce que c'est que ce BORDEL ! Non mais t'as vu ça. Ils veulent nous faire la peau ou quoi ?
    - J'hallucine ! Tu sais quoi... je crois que l'autre c'est Stéphane du Mesnildot.
    - Stéphane du MESNILDOT ?!?! Mais qu'est-ce qu'il me veut lui aussi, MIERDA, MIERDA !
    - Du calme, du CALME ! Faut réfléchir... Qu'est-ce qu'ils ont en commun ?
    - Des lunettes ?
    - Non, c'est pas ça.
    - Attends, me dis pas qu'ils viennent parce que j'ai dit du mal de REC !
    - Et pourquoi pas ? T'as vu ce que tu lui as mis ? En plus, je suis sûr que tu lui as collé un zéro sur ton blog. Ils vont être fous les bisseux... Tu pouvais pas mettre au moins une étoile, non ? Tout ça pour faire ton malin ! Maintenant, on est dans la MIERDA ! Et JE VAIS CREVER A CAUSE DE TOI !
    - CHUUUT ! TAIS-TOI ! On entend plus rien... Ils ont dû se barrer. Viens, on va prendre le couloir et passer par la chambre. Et éteins-moi cette caméra !
    ........................................
    - Mais putain, pourquoi tu la rallumes ?!? Elle fait un bruit pas possible, ils vont rappliquer...
    - Mais c'est bon on va pouvoir sortir, ouvre la fenêtr... AARRRRRRRGHHHH
    - Paquito !
    - AAAAARRRRRRRRRRRGGGGGGGG
    - Mais LÂCHEZ-LE BORDEL ! AÏE, MIERDA ! Mais... Mais... Oh, Mariaque, mon ami, c'est moi, Edouard ! Tu me reconnais ? Pourquoi tu dis rien ? C'est quoi ce regard ? Non, laissez Paquito tranquille ! Bordel de MIERDA !!!! Monsieur DIONNET ? NON, ne le MORDEZ PAS, NOOOOOOOOOOOOON !!!!!!
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    CLING. ZIPPPPP. BRRRRRRRRRR.........................................
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    - Aïe. Pfffuuuuu. Ouille. Je m'appelle Edouard, je me filme avec mon téléphone portable. J'étais en train de tourner une petite vidéo avec un copain espagnol quand nous avons été sauvagement attaqués par quatre cinéphiles amateurs de cinéma de genre. J'ai pu sauter par la fenêtre mais j'ai dû laisser mon pote Paquito et sa caméra. Je l'ai entendu hurler depuis le jardin, c'était terrible. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait. Je vais essayer de trouver de l'aide dans le voisinage. Je vois une maison avec une lumière, je vais m'approcher et sonner à la porte.
    DING DONG
    - Bonsoir Messieurs. Excusez-moi de vous déranger à une heure aussi tardive mais j'ai eu un gros problème à côté de chez vous et j'aimerai... Attendez... Oh PUTAIN, une convention MAD MOVIES ! Non! Aïe, ARRÊTEZ ! LÂCHEZ MA JAMBE, LÂCHEZ MA JAMBE ! JE RETIRE TOUT CE QUE J'AI DIT SUR REC : C'EST GÉNIAL ET CLOVERFIELD A CÔTÉ C'EST DE LA MIERDA HOLLYWOODIENNE !!! AAAAARRRRGGGH NON NE ME MORDEZ PAS ! PAS LE COU ! PAS LE COU ! MIERDA, MIERDA, MIERDA ! AU SECOURS ! AU SEC

     

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    de Jaume Balaguero et Paco Plaza

    (Espagne / 78 min / 2007)