Suite du flashback
2000 : Sous l'impulsion de Charles Tesson, devenu seul rédacteur en chef de la revue, les Cahiers changent de formule en octobre, faisant quelque peu "reculer" les films dans le corps des numéros. On y lit au fil des mois des propos de Tim Burton, Claire Denis, Olivier Assayas, Clint Eastwood, Im Kwon-taek, Laurent Cantet (Ressources humaines), Nobuhiro Suwa (M/Other), Jonathan Nossiter (Signs and wonders), Brian De Palma (Mission to Mars), Amos Gitaï (Kippour) et Liv Ullmann (Infidèle). Des analyses portent sur A tombeau ouvert, Yi Yi, Tabou de Nagisa Oshima, U-571 de Jonathan Mostow, La captive de Chantal Akerman, Esther Kahn d'Arnaud Desplechin ou Eureka de Shinji Aoyama, tandis qu'Eyes wide shut est revisité. Des rétrospectives permettent de revenir sur John Stahl, Francis Ford Coppola, William Castle, Tod Browning, Jack Arnold et Otto Preminger, un dictionnaire subjectif de 100 acteurs américains est établi, un dossier est consacré à Luis Buñuel et un supplément-hommage à Robert Bresson. Philippe Sollers, Maurice Pialat, Howard Shore et Jacques Dutronc sont rencontrés par les rédacteurs. La décennie 90, l'animation (Toy story 2 de John Lasseter et les mangas), le cinéma français (rencontres avec Jean-Claude Brisseau, Dominique Cabrera, Laurence Ferreira Barbosa, François Ozon, Philippe Ramos...), le comique (Edouard Baer et Jim Carrey), le procès Barbie à la télévision, les caméras DV, la distribution et le cinéma à l'école font également partie des préoccupations de la revue cette année-là.
Dans Positif la parole est à Burton, Scorsese, Edward Yang, Im Kwon-taek, Liv Ullmann, Oshima, Desplechin, ainsi qu'à Atom Egoyan, Paul Thomas Anderson, Patricia Mazuy, Dominik Moll, Wong Kar-wai, Lynne Ramsay (Ratcatcher), Woody Allen (Accords et désaccords), Lætitia Masson (Love me), Milos Forman (Man on the moon), Oliver Stone (L'enfer du dimanche), Dominique Cabrera (Nadia et les hippopotames), Claude Miller (La chambre des magiciennes), Alison Maclean (Jesus' son), Joel et Ethan Coen (O Brother), Roy Andersson (Chansons du deuxième étage), James Gray (The yards), Alejandro Gonzalez Iñarritu (Amours chiennes), Zhang Yang (Shower), Lou Ye (Suzhou River), Jean-Pierre Denis (Les blessures assassines) et Michael Haneke (Code inconnu). Révélations de Michael Mann et La Commune de Peter Watkins sont également défendus. Des textes ou des dossiers traitent de l'animation (d'Hayao Miyazaki à Jean-François Laguionie), de l'Antiquité à Hollywood, du cinéma britannique des années 40, des chefs opérateurs, des liens entre Arte et le cinéma et des cinéastes John Stahl, Pier Paolo Pasolini, Joseph L. Mankiewicz, Alfred Hitchcock, Luis Buñuel, Alexandre Dovjenko, Tod Browning, Agnès Varda et Chris Marker. Des hommages sont rendus à Gérard Legrand et à Vittorio Gassman. Un numéro spécial est consacré aux acteurs anglo-saxons (entretiens avec Faye Dunaway, Katrin Cartlidge, Gregory Peck, Albert Finney) et Maggie Cheung est rencontrée.
Janvier : Les années 90 (Eyes wide shut, Stanley Kubrick, Van Gogh, Maurice Pialat, Edward aux mains d'argent, Tim Burton, Les fleurs de Shanghai, Hou Hsiao-hsien, Le vent nous emportera, Abbas Kiarostami, Sur la route de Madison, Clint Eastwood, Cahiers du Cinéma n°542) /vs/ Le voyage de Felicia (Atom Egoyan, Positif n°467)
Mars : La vie moderne (Laurence Ferreira Barbosa, C544) /vs/ Magnolia (Paul Thomas Anderson, P469)
Avril : Beau travail (Claire Denis, C545) /vs/ A tombeau ouvert (Martin Scorsese, P470)
Mai : Luis Buñuel (C546) /vs/ Saint-Cyr (Patricia Mazuy, P471)
Juin : Acteurs américains (C547) /vs/ Princesse Mononoke (Hayao Miyazaki, P472)
Eté : Les destinées sentimentales (Olivier Assayas, C548) /vs/ Acteurs anglo-saxons (Faye Dunaway, P473-474)
Septembre : Space cowboys (Clint Eastwood, C549) /vs/ Harry, un ami qui vous veut du bien (Dominik Moll, P475)
Octobre : Maurice Pialat (C550) /vs/ Yi Yi (Edward Yang, P476)
Novembre : Jacques Dutronc (Merci pour le chocolat, Claude Chabrol, C551) /vs/ In the mood for love (Wong Kar-wai, P477)
Décembre : École et cinéma (Le village des damnés, John Carpenter, C552) /vs/ Le chant de la fidèle Chunhyang (Im Kwon-taek, P478)
Quitte à choisir : La couverture des Cahiers n'étant plus, pour quelques mois, strictement réservée à un film, la comparaison n'est pas très aisée. De plus, je ne connais ni le film de Ferreira Barbosa, ni celui d'Assayas, ni celui d'Eastwood (et je ne suis pas spécialement pressé de les découvrir). Comme mon enthousiasme n'est pas débordant pour ce Chabrol-là, ni pour le Carpenter, il me reste donc le florilège 90's, Burton, Denis, Buñuel, Pialat... Trop peu pour rivaliser avec la revue d'en face, Positif réalisant, à mon sens, un sans faute, que son regard se tourne vers l'Ouest, vers l'Est ou vers chez elle. Allez, pour 2000 : Avantage Positif.
A suivre...
Sources : Calindex & Cahiers du Cinéma
Commentaires
Trop fastoche !
C'est reparti :
Janvier : Cahiers (leur sélection est très bonne)
Février : égalité (bon choix)
Mars : Nul (pas vu Magnolia et le Ferreira Barbosa ne me semble pas suffisamment bon pour remporter le point)
Avril : Positif, largement, je déteste le film riefenstahlien de Claire Denis
Mai : Cahiers, of course
Juin : Positif, au bénéfice du doute (je ne sais plus de quels acteurs américains il s'agit)
Eté :Positif : cette fois, les acteurs l'emportent contre le film académique d'Assayas
Septembre : Positif (le meilleur Woody Allen de la décennie contre un Eastwood mineur)
Octobre : Positif (même si j'aime beaucoup Pialat)
Novembre : Positif (un des meilleurs films des années 2000 contre un Chabrol mineur)
Décembre: Positif, même si j'aime beaucoup le Carpenter
Effectivement, la revue de Ciment l'emporte facilement cette année là (7-2)
Fred : Oui, c'est pas comme tes jeux... :)
(dis-moi, le lien sous ton nom renvoie toujours à Santiago 73. Faudrait peut-être passer à autre chose...:))
Doc : Cet Harry-là est un ami qui vous veut du bien et il n'est ni déconstruit, ni dans tous ses états (quoi que...) ! Votre admiration pour Woody vous perdra...
Sinon, je te rejoins globalement, à part sur le film de Claire Denis, que j'avais apprécié (pour une fois...). Le tiercé asiatique de fin d'année choisi par Positif est excellent.
Pfffft !