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Si j'ai pu en voir à l'occasion dans mon enfance, je n'estime pas avoir "grandi" avec les films de Pierre Richard, qui n'a vraiment attiré mon attention d'adolescent qu'avec sa trilogie veberienne des années 80. Avoir revu ces derniers mois certaines de ses interprétations de la décennie précédente, celle qui le fait vedette comique française de premier ordre, n'a rien provoqué d'autre chez moi que le sentiment d'un éventuel potentiel systématiquement gâché. Que ce soit dans ses propres réalisations ou chez les autres, le personnage immuable m'agace bien plus qu'il me séduit. Ses valses hésitations me fatiguent, son agitation m'épuise, ses fous-rires m'indiffèrent. Les intentions, louables, ne sont jamais dépassées, et si l'on sent régulièrement, comme ici, que des choses sont tentées, en termes de mise en scène ou de scénario, leur exécution apparaît le plus souvent médiocre. Dans la durée d'une séquence, Richard ne tient quasiment jamais ses promesses, par manque de rigueur esthétique, de timing, de folie ou de méchanceté, ou au contraire par excès de bons sentiments, par trop de dérobades face à la réalité de la scène (le fameux caractère lunaire qui excuse toutes les incohérences). Il reste donc, dans le meilleur des cas, deux ou trois bons gags, quelques solides seconds rôles et quantité de belles femmes des années 70.