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L'Impossible Monsieur Bébé (Howard Hawks, 1938)

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D'abord, il y a ce personnage de Susan Vance, absolument ahurissant. Ce n'est pas celui de l'aimable gaffeuse, qu'on peut trouver ailleurs. Il s'agit là de quelqu'un possédant une volonté de fer et une énergie auxquelles rien ne doit résister, et surtout pas, donc, le professeur Huxley et ses projets de petite vie bien rangée. Cela va jusqu'à la folie, à l'obsession maladive. Ce harcèlement continu, dès les premiers instants, s'il n'était comique (ô combien !), pourrait servir de base au plus angoissant thriller. Les meilleures screwball comedies de l'âge d'or proposent un dérèglement, un déraillement ou un débordement de situation. Ici, on a plutôt le sentiment d'un emballement de la mécanique, Hawks étant bien sûr spécialiste de l'action, de la vitesse, de l'ingénierie. Cet emballement est provoqué par Hepburn, animal sexuel du film cherchant et parvenant à faire voler en éclat la grille de lecture morale conventionnelle de Grant. Autres animaux : Bébé le léopard (pure idée "surréaliste" de départ, peut-être, que de cadrer Hepburn et son fauve dans l'appartement, pour voir ensuite ce que cela va donner scénaristiquement) et George le chien (et l'os du brontosaure). Ils participent eux aussi, concrètement, à l'accélération du déplacement vers la folie collective, de par leurs cris, vite redoublés par ceux des humains, dans une incroyable cacophonie. Ce qui est génial avec ce Bringing Up Baby, c'est que s'y constitue un monde particulier, dans le sens où l'on est tellement emporté que ne se posent jamais des questions que le genre implique souvent, comme celles sur le théâtre ou celles de l'aisance sociale des protagonistes. Là, nous sommes "forcés" de n'admirer que la mise en scène du comique. 

Commentaires

  • Le meilleur film de 1938 ! Sans discussion

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