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L'intention politique derrière l'efficace thriller horrifique est claire, nette et précise, sans être simpliste (bonne idée de présenter les salauds blancs sous leurs masques progressistes, amateurs d'Obama et de Tiger Woods). L'image est, elle aussi, d'une limpidité qui se remarque. Sur la tension narrative, quelques facilités empêchent la réussite totale, comme le recours à l'hypnose pour annihiler toute résistance en émettant un seul son. L'état dans lequel est plongé la victime est cependant rendu avec originalité (le surprenant "gouffre de l'oubli"). Le huis-clos, la campagne, la relative brièveté, la violence, le racisme... On pense de plus en plus, au fil du film, à La Nuit des morts vivants, dont Get Out est finalement un rejeton loin d'être indigne. La preuve, c'est que jusqu'à la dernière seconde, on craint que, comme chez Romero, le héros noir se fasse abattre par des "sauveurs".
Commentaires
Assez d'accord même si, de mon côté, je fais une distinction entre la première partie du film que je trouve vraiment excellente (la manière de camper l’atmosphère, de faire monter l'angoisse) et une seconde où le "discours" prend le pas sur le genre. Et pour le coup, ce "séparatisme" (un mot à la mode en même temps) me paraît un peu didactique et lourd :)
J'ai eu "l'avantage" de le découvrir après "Us", qui m'avait paru trop emberlificoté dans l'articulation du message politique avec la base de film de genre. Du coup, l'aspect "direct", à ce niveau-là, de "Get Out" ne m'a pas gêné.