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La Femme des steppes, le flic et l'œuf (Wang Quan'an, 2019)

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Voilà qui vient à point nommé pour rappeler que le cinéma, c'est du cadre, de la lumière et du temps. Qu'il existe des plans beaux parce qu'ils laissent tout le loisir à un personnage (ou une moto, ou un chameau) de se déplacer d'un bord à un autre, dans toute la longueur. Le film de Wang Quan'an (Le Mariage de Tuya et La Tisseuse, tous deux déjà pas mal, parmi six autres réalisations) dépayse assurément mais son intérêt est loin de tenir seulement à l'exotisme mongol. La fantastique première séquence, d'un seul tenant, comme beaucoup d'autres, donne le ton : tout tiendra en un bel équilibre entre naturel et esthétique. Le cinéaste joue habilement de la distance, qu'il rend variable, parfois dans un même plan, entre documentaire et fiction. Un jeu passant notamment par le son, tantôt loin, tantôt proche, et par des passages de l'image au flou. Il faut parfois s'accrocher mais le récit a le mérite de rester imprévisible (malgré la force visuelle, on craint un petit peu, dans la première demi-heure, de ne se retrouver que devant un décalque d'Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan) et plusieurs moments s'incrustent dans la tête pour de bon. 

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