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  • Princesse Mononoké (Hayao Miyazaki, 1997)

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    Au tournant des années 2000, l'aventure était là, et pas dans les hideux bidouillages numériques de Lucas et compagnie. C'est en partant du dessin que Miyazaki retrouve le souffle des fresques de Kurosawa. Son art de l'animation ouvre sur une richesse thématique infinie, sur des questions comme le rapport à la nature jamais posées de manière simpliste, sur des créations de personnages à multiples dimensions (et quels personnages féminins ! de l'héroïne à la moindre ouvrière des forges). A partir du dessin : de l'ampleur, du concret et de la profondeur.

  • Il Buco (Michelangelo Frammartino, 2021) & Poulet frites (Yves Hinant & Jean Libon, 2021)

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    Le rapprochement, par un enchaînement de pur hasard, de deux très bons films de cette année (l'un sorti en mai, l'autre à venir fin septembre) produit un étonnant télescopage autour de la question fiction/documentaire.
    "Il Buco" est une fiction filmée comme un documentaire et "Poulet frites" est un documentaire qui se suit comme une fiction, pour deux résultats également stimulants mais diamétralement opposés.
    Frammartino réalise un film qui s'étire en largeur, narration, temps et espace (même dans les boyaux de la grotte, qui débouchent d'ailleurs toujours sur des grandes cavités), un film où la parole n'est pas importante, un film qui refuse de dramatiser.
    Libon et Hinant réalisent le leur en serrant le cadre, en concentrant les regards et en dynamisant le montage. Les mots ont ici une importance capitale. La bonne idée du noir et blanc, pas évidente au départ, et le fait que l'histoire s'impose d'elle-même en font un vrai film policier autant qu'un film policier vrai (et supérieur au précédent "Ni juge ni soumise", qui était tout au service/dépendant d'un seul personnage).
    Mais il n'y a pas que des différences : les deux renvoient à un passé, travaillent des archives (60 ans pour l'un, 20 ans pour l'autre) et fouillent des profondeurs (naturelles ou humaines).