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aster

  • Beau is Afraid & Eddington (Ari Aster, 2023 & 2024)

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    Plutôt déçu par Eddington, que j'espérais supérieur au vilain petit canard Beau is Afraid, rattrapé la veille. Finalement, Beau me paraît plus attachant, même s'il génère son lot de malaises. Collant à un personnage qui traîne les pieds, il est trop long et trop lent mais chaque segment a son intérêt, avec une narration enroulée sur elle-même toujours de manière différente. L'étrangeté est là tout de suite, ce qui prive du plaisir du dérèglement progressif. Qui plus est, deux points de vue, ou deux forces, interne et externe, semblent coexister : on a du mal a savoir si nous sommes dans le cerveau de Beau ou s'il est victime d'un incroyable complot.
    Eddington est aussi trop long, et décousu, dispersé. Aster a voulu résumer, sur une échelle réduite, tous les maux de l'Amérique. Il a aussi recouvert le tout d'ambiguïté, jusqu'à la confusion. Ce qu'on ne peut pas lui enlever, cependant, c'est son sens de l'espace, qui lui permet notamment de filmer la distanciation sociale en temps de Covid.
    Il faut bien évoluer et le gars ne manque pas d'ambition, mais je regrette pour l'instant la force plus concentrée que possédait Midsommar (toujours pas vu Hérédité).

  • Midsommar (Ari Aster, 2019)

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    Film d'horreur lumineux d'une ambition et d'une maîtrise rares et bienvenues. Sans pour autant assommer le spectateur ni le prendre pour un nigaud, Ari Aster prend son sujet et son travail très au sérieux. L'une des singularités de Midsommar est son rapport au temps. Sa longueur peut certes se faire sentir mais elle rend possible à la fois l'installation de cet univers de dingues, la construction logique (concentrée, l'accumulation des terrifiantes révélations perdrait de son intérêt) et la crédibilité du glissement des personnages. Cette crédibilité nécessaire est aussi assurée par l'importance des drogues, qui fait trouver au cinéaste plusieurs idées de distorsions dans sa mise en scène, parfois un peu insistantes, parfois très belles (les fleurs "vivantes" sur la couronne et les habits de l'héroïne). Le film est une fête visuelle traversée de plans gores d'autant plus marquants. Une fête sonore, aussi. Le travail sur le son est, étonnamment, ce qui donne l'impression d'une grande pertinence sur le phénomène sectaire (les scènes de "respiration" ou de cris en chœur) sans en passer par le discours. On trouve tout de même une faiblesse dans le personnage du petit ami, assez insupportable. Sa petitesse, son manque d'honnêteté et sa passivité s'expliquent sûrement scénaristiquement car il aurait été encore plus compliqué de bâtir cette horrible histoire sur un couple fort et uni. Néanmoins, Midsommar est une réussite évidente, qui me rend très curieux du premier et précédent film d'Aster, Hérédité