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Plutôt déçu par Eddington, que j'espérais supérieur au vilain petit canard Beau is Afraid, rattrapé la veille. Finalement, Beau me paraît plus attachant, même s'il génère son lot de malaises. Collant à un personnage qui traîne les pieds, il est trop long et trop lent mais chaque segment a son intérêt, avec une narration enroulée sur elle-même toujours de manière différente. L'étrangeté est là tout de suite, ce qui prive du plaisir du dérèglement progressif. Qui plus est, deux points de vue, ou deux forces, interne et externe, semblent coexister : on a du mal a savoir si nous sommes dans le cerveau de Beau ou s'il est victime d'un incroyable complot.
Eddington est aussi trop long, et décousu, dispersé. Aster a voulu résumer, sur une échelle réduite, tous les maux de l'Amérique. Il a aussi recouvert le tout d'ambiguïté, jusqu'à la confusion. Ce qu'on ne peut pas lui enlever, cependant, c'est son sens de l'espace, qui lui permet notamment de filmer la distanciation sociale en temps de Covid.
Il faut bien évoluer et le gars ne manque pas d'ambition, mais je regrette pour l'instant la force plus concentrée que possédait Midsommar (toujours pas vu Hérédité).