(Cédric Kahn / France / 2009)
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Si vous n'aimez pas la campagne et ses rustauds...
Si vous n'aimez pas la ville et ses architectes...
Si vous n'aimez pas le cinéma français psychologique...
Si vous n'aimez pas les histoires de couples et d'adultères...
Si vous n'aimez pas les clichés sur la crise de la quarantaine...
Si vous n'aimez pas les dialogues du quotidien...
Si vous n'aimez pas les conversations en voiture...
Si vous n'aimez pas l'esthétique naturaliste...
Si vous n'aimez pas les zooms qui révèlent, les cadres tremblés qui urgent et la musique qui romantise...
Si vous n'aimez pas les films où les gens ne donnent jamais l'impression de travailler réellement...
Si vous n'aimez pas les films où les gens prennent leur après-midi pour aller baiser au relai château d'à-côté...
Si vous n'aimez pas les films où les gens changent d'avis toutes les cinq minutes...
Si vous n'aimez pas voir Valeria Bruni-Tedeschi faire sa crise de larmes...
Si vous n'aimez pas voir Yvan Attal faire sa crise de nerfs...
Si vous n'aimez pas (re)voir François Négret le temps d'une mauvaise scène...
Si vous n'aimez pas voir Philippe Katerine avec la moustache...
Si vous n'aimez pas ne pas savoir s'il faut en rire ou en pleurer...
Si vous n'aimez pas les histoires qui n'en finissent pas...
Si vous n'aimez pas le déjà-vu...
Si vous n'aimez pas avoir l'impression de déjà connaître la fin de la séquence au moment même où elle débute...
Si vous n'aimez pas l'emploi banalisé d'une chanson déjà génialement utilisée ailleurs (Sinnerman par Nina Simone)...
... allez vous faire... un autre film que Les regrets, qui nous donnent presque envie de dire, après avoir été indulgents la dernière fois : "Bye bye Cédric".
Commentaires
J'aime ça
Tu aimes ces propositions ou le film ? Si tu l'as vu, je serai curieux de lire ta défense.
Moi j'aime Jean, et Paul, et Luc quand ils sont à bout de souffle
:)
Et j'adooooooooooooooooore ton post... faut croire que j'aime plus Cédric
Tiens, j'ai déjà lu une note de ce style quelque part :)
Plaisanterie mise à part, j'avoue que ta critique m'inquiète parce que Kahn est un cinéaste que j'ai plutôt aimé ("Trop de bonheur" et "l'ennui", c'était très bien).
Alors je me dis que j'ai vieilli et que j'ai de plus en plus de mal à supporter une certaine tendance du cinéma d'auteur à la française.
Du coup, j'ai boycotté Honoré, les Larrieu, Kahn et Corsini et je n'arrive pas à savoir si cette lassitude vient de moi ou d'un cinéma qui se fige de plus en plus dans ses tics...
Frédérique : Merciiiiiiiiiiiiiiiiiii.
Doc : Oui, je ne sais trop pourquoi, en me demandant ce que j'allais pouvoir dire de ce film qui m'a laissé totalement indifférent, j'ai repensé à ta note sur le Godard et je me suis dis que cela pourrait marcher en inversant le système. Et puis tout ce cinéma-là descend aussi de la Nouvelle Vague...
J'ai beaucoup aimé le cinéma de Cédric Kahn, de "Bar des rails" à "Feux rouges". Sur le papier, "Les regrets" n'auguraient rien de bon. Soit Kahn a vraiment décidé de se frotter à ce genre de production en tentant quelque chose à partir d'un materiau conventionnel, et il s'est totalement planté. Soit il a purement et simplement abdiqué et a voulu se faire sa place dans le cinéma français du milieu. Espérons que la première explication soit la bonne...
J'aime la note; je n'ai pas vu le film - j'ai adopté depuis quelque temps une stratégie de l'esquive avec ce genre de cinéma. Récemment par exemple j'ai réussi à éviter d'aller voir le film d'Honoré. Mais j'ai bien aimé la note, qui retourne contre lui-même l'héritage ressassé de la nouvelle vague.
Merci, TG.
Je vois que nous sommes assez nombreux à avoir évité le dernier Honoré.
Cela dit, Cédric Kahn a un parcours beaucoup plus intéressant que lui et a un rapport nettement plus subtil (et moins évident sur certains de ses autres films) au cinéma français d'avant...
On va encore me reprocher de charger contre Vomitif :-] alors, je ne ferais aucune remarque dessus, hein :-DDD
Au bout de quarante minutes, je n'en pouvais plus ! Une vraie torture, ce film ! jusqu'à la fin !!! A plusieurs reprises, je me suis retrouvé à ricaner, tellement ça reprenait tous les poncifs du "jeune cinéma d'auteur" !
Cette tête à claques de VBT est devenue sa propre caricature : je crois que la première scène où on la voit, elle chiale (ou elle "chouine" au bout de son téléphone portable, dans la rue) ! et quelle tarte à la crème que ces "indécisions" (ira/ira-pas ? viendra/viendra-pas ?), dont on a strictement rien à... foutre (c'est pour reprendre la fin de ton billet :-) !
Mais bon, pour un "touriste" (de cinéma) qui débarque et qui veut savoir ce que furent les vingt dernières années du cinéma français, ce film est peut-être une bonne introduction...
A ce propos :"Honoré" ?
- Navré :-] je n'y vais plus depuis un moment...
Roooh, quand même, Katerine avec une tronçonneuse, c'est pas rien.
J'aime Attal, j'aime Kahn (sauf L'avion, certes), alors je suis peut-être encore moins objectif que d'habitude. Mais je trouve que le film, même s'il a clairement un goût de déjà-vu, se défend plus que bien dans sa description de la passion-qui-rend-con.
Bonsoir Ed, en tout cas avec ce billet, tu n'es pas d'accord avec la revue "Positif" ou plus exactement avec Michel Ciment qui considère que c'est le meilleur film de l'année. Personnellement, je ne l'ai pas vu et cela ne me dit rien de le voir. Je n'ai rien contre Yvon Attal, un peu plus contre Valéria (je ne supporte pas sa voix). Bonne soirée.
Père Delauche : Ta (fausse) retenue assortie d'un vilain jeu de mot envers Positif ne t'honores pas... :-)
C'est vrai que, dès le début, on devine que cela ne va pas marcher et qu'au bout d'une demie-heure, on pourrait quitter la salle... Il est quand même gonflé Cédric Kahn (faut-il y voir une qualité ?) de filmer Bruni-Tedeschi de cette façon, c'est-à-dire en lui faisant faire exactement les mêmes choses que d'habitude, sans aucune nouveauté, avec ce risque énorme d'irriter le spectateur et de le rendre effectivement totalement indifférent à cette histoire.
Rob : Il me semblait bien avoir lu chez toi une défense du film. Le personnage de Katerine, il ne raccorde pas avec l'ensemble, selon moi. Il n'est là que pour illustrer une idée : celle d'une Bruni-Tedeschi mal mariée. La séquence de la tronçonneuse, je suppose qu'elle arrive pour distiller le soupçon d'inquiétude que l'on trouve souvent chez Cédric Kahn, mais, entre le grotesque et la peur, elle ne trouve pas son équilibre.
Cela dit, comme tu l'évoques, partant d'un matériau si commun, la différence peut se faire sur la sympathie éventuelle qu'a chacun envers les comédiens. Quelqu'un qui apprécie beaucoup Attal et Bruni-Tedeschi peut passer outre les conventions et s'intéresser au fur et à mesure au récit. Pour moi, cela n'a pas du tout été le cas.
Dasola : On peut être la meilleure revue de cinéma française (n'en déplaise au sieur Delauche, tiens, d'ailleurs, le sommaire du numéro d'octobre m'a l'air impeccable) et ne pas avoir toujours raison (comme Rob Gordon) dans ses choix...
Je vois que tu n'étais pas très décidée à aller voir "Les regrets", il n'est donc pas trop grave de te dire qu'effectivement, si tu as du mal avec Valeria Bruni-Tedeschi, tu risques souffrir.
Tout ce que je deteste, toute l'idée que je me fais du cinéma français actuel et donc qu'il m'est impossible d'aller voir.
Rom : Effectivement, "Les regrets" c'en est, en quelque sorte, la quintessence.