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kahn

  • Les regrets

    (Cédric Kahn / France / 2009)

    □□□□ 

    lesregrets.jpgSi vous n'aimez pas la campagne et ses rustauds...

    Si vous n'aimez pas la ville et ses architectes...

    Si vous n'aimez pas le cinéma français psychologique...

    Si vous n'aimez pas les histoires de couples et d'adultères...

    Si vous n'aimez pas les clichés sur la crise de la quarantaine...

    Si vous n'aimez pas les dialogues du quotidien...

    Si vous n'aimez pas les conversations en voiture...

    Si vous n'aimez pas l'esthétique naturaliste...

    Si vous n'aimez pas les zooms qui révèlent, les cadres tremblés qui urgent et la musique qui romantise...

    Si vous n'aimez pas les films où les gens ne donnent jamais l'impression de travailler réellement...

    Si vous n'aimez pas les films où les gens prennent leur après-midi pour aller baiser au relai château d'à-côté...

    Si vous n'aimez pas les films où les gens changent d'avis toutes les cinq minutes...

    Si vous n'aimez pas voir Valeria Bruni-Tedeschi faire sa crise de larmes...

    Si vous n'aimez pas voir Yvan Attal faire sa crise de nerfs...

    Si vous n'aimez pas (re)voir François Négret le temps d'une mauvaise scène...

    Si vous n'aimez pas voir Philippe Katerine avec la moustache...

    Si vous n'aimez pas ne pas savoir s'il faut en rire ou en pleurer...

    Si vous n'aimez pas les histoires qui n'en finissent pas...

    Si vous n'aimez pas le déjà-vu...

    Si vous n'aimez pas avoir l'impression de déjà connaître la fin de la séquence au moment même où elle débute...

    Si vous n'aimez pas l'emploi banalisé d'une chanson déjà génialement utilisée ailleurs (Sinnerman par Nina Simone)...

    ... allez vous faire... un autre film que Les regrets, qui nous donnent presque envie de dire, après avoir été indulgents la dernière fois : "Bye bye Cédric".

  • L'avion

    (Cédric Kahn / France / 2005)

    ■■□□

    1fd7e70f4469a5d3129890c5564503ef.jpgVoici un conte pour enfants, un vrai. Le petit Charly se voit offrir un étrange petit avion par son père aviateur. A la mort de celui-ci, il découvre que l'avion a le pouvoir magique de voler seul. L'armée, employeur du père, s'intéressera de près à cette machine, que Charly tient à garder, convaincu qu'elle l'aidera à retrouver son papa.

    Il faut donc jouer le jeu face à des péripéties pas toujours convaincantes, surtout dans la partie course-poursuite du film. Mais Cédric Kahn ne prend pas son sujet de haut, prenant autant de soin à mettre en images ici que dans ses films "sérieux". Il y a chez lui un désir de fiction particulièrement communicatif, surtout depuis son impressionnant Roberto Succo. En 2004, Feux rouges avait brillamment confirmé ce virage vers le cinéma de genre par rapport à ses trois premiers longs métrages, plus proches de la chronique sociale et affective (Bar des rails, Trop de bonheur, L'ennui, tous trois déjà remarquables). Pour tout cela, Cédric Kahn m'a toujours semblé, avec Desplechin, le cinéaste français le plus intéressant apparu au début des années 90.

    Si L'avion surprend agréablement, c'est pour le choix, si rare en France, du fantastique. Ainsi les séquences où l'avion prend son envol sont assez belles (et rendent discrètement hommage à E.T. l'extra-terrestre lorsque Charly s'accroche à sa machine et s'élève au-dessus du paysage). Cinéaste de l'inquiétude, Kahn filme une campagne et des bâtiments de plus en plus vides, alors que de plus en plus de personnes s'intéressent pourtant à cet avion. Enfin, la grande affaire du film, c'est le deuil. Charly doit apprendre à vivre sans son père. Je défie n'importe quel papa d'un jeune garçon de résister aux scènes finales. Le choix de Vincent Lindon s'avère judicieux, celui-ci faisant exister, dans le peu de séquences où il apparaît au début, son personnage. Et à l'image de son réalisateur, Isabelle Carré, dans le rôle de la mère, va au charbon, énergique, à fleur de peau. A chaque fois comme si sa vie en dépendait, Isabelle Carré peut jouer n'importe quoi. Depuis quelques années, Isabelle Carré est immense.