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  • Le Pacte (Clive Barker, 1987)

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    Pas terrible ce film culte que, pas vraiment fan d'horreur, j'avais soigneusement évité à l'adolescence. L'aspect le plus intéressant est cette passion contre nature de la femme et du beau-frère revenant d'entre les morts et se reconstituant lambeau par lambeau. En revanche, dans cette narration décousue, ou dépecée, il m'a semblé que les portes infernales ouvraient sur des abominations ayant mal vieilli et que l'histoire de la fifille à papa était bien superflue, jusqu'à un dénouement particulièrement couillon.

  • Mercredi (Tim Burton, Gandja Monteiro & James Marshall, 2022)

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    Un tantinet longuette (ah oui, c'est vrai que c'est une série), peu embarrassée pour amener certains rebondissements, et baignant dans une ambiance harrypotterienne avec amourettes de pensionnat loin d'être palpitantes, "Wednesday" a quand même ses bons moments, les plus ironiques (même si cela manque de vraie méchanceté), les plus malins (Christina Ricci va forcément avoir un rôle déterminant dans l'histoire), les plus indécrottablement gothiques (les obsessions de l'héroïne, jusqu'à sa danse de désossée) et les plus amoureusement référentiels (dont l'amusante scène hommage à "Carrie").

  • Grand Tour (Miguel Gomes, 2024)

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    Un film qui mesure des écarts et qui tente à sa façon de les combler, entre un homme et une femme, entre deux points de vue, entre des pays, entre des peuples, entre des gens d'origines très différentes, entre des langues, entre hier et aujourd'hui, entre la couleur et le noir et blanc, entre la fiction et le documentaire, entre le studio et la rue, entre le cinéma d'avant (Murnau, Sternberg, Oliveira) et celui qu'il est encore possible de faire maintenant.

  • All We Imagine as Light (Payal Kapadia, 2024)

    ***
     
    Chercher de la douceur, du sens et de la liberté, dans le chaos de la grande ville, puis voir ailleurs si on les trouve. Beau film dont j'ai notamment aimé la manière de démarrer plusieurs séquences comme des confessions ou des témoignages, dans le prolongement de son ouverture documentaire, tout en les intégrant parfaitement à la fiction.

  • Paysage après la bataille (Andrzej Wajda, 1970)

    **
     
    Pas facile à suivre, ce film qui traite de la libération des camps en 45 pour dire la difficulté voire l'impossibilité de vivre après. A travers le regard du personnage principal, intellectuel catholique, ce sont les tensions, les interrogations et les culpabilités polonaises qui ressortent, leurs nouveaux rapports avec les grands blocs et avec les rescapés juifs (le personnage féminin, tout aussi perdu). Il faut vraiment s'accrocher car Wajda fait passer tout ça dans des dialogues chargés politiquement et philosophiquement, et il déploie une mise en scène expressionniste qui ne laisse aucun répit (mouvements incessants, caméra portée, zooms, panoramiques, plans très rapprochés, traversées régulières d'éléments ou de silhouettes devant les personnages...). C'est plutôt usant mais l'échappée amoureuse hors du camp de regroupement est un vrai bol d'air, qui valorise mieux les envolées poétiques des dialogues. Avant un retour vers le néant assez fou.

  • Les Sans-Espoir (Miklos Jancso, 1966)

    ***
     
    66, début de la jancsomania avec cette histoire des sans-espoir, révoltés matés en 1869 par les serviteurs du régime austro-hongrois. Tout est en place. Manque juste peut-être, connaissant la suite, un peu de souplesse, à cause du cadre militaire et carcéral sans doute. Il n'empêche qu'on a rarement aussi bien montré la contrainte, à la fois physique et psychologique, tout en réduisant les dialogues au minimum : les lignes tracées par les murs du fort et par les rangées de soldats d'une part, l'organisation infernale d'une succession de dénonciations parmi les prisonniers d'autre part.

  • La vie est belle (Roberto Benigni, 1997)

    **
     
    Pour en dire deux-trois mots bientôt à des élèves de troisième et parce que ma fille, de ce niveau-là, ne l'avait jamais vu. J'avoue qu'à chaque fois me semblent ressortir un peu plus les défauts, même si je persiste à y trouver des choses jolies, amusantes, voire pertinentes par rapport au projet initial, comme cet instant crucial où, face au mur (à la toile peinte) de cadavres, Benigni montre qu'il ne peut que buter et reculer. Ici (avec le brouillard soudain) et ailleurs, on pense beaucoup à Fellini. Mais l'irréalisme de Fellini (celui des années 70-80) donne des œuvres "mentales", en fantasmes et souvenirs transformés. Alors que l'irréalisme de Benigni est juste une précaution. De plus, n'importe quel visage fellinien peut attirer la caméra et devenir personnage. Chez Benigni, tout est plus calculé et la hiérarchie parmi les personnages est immuable, chacun à sa place, jusqu'au terme.