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J'ai un peu perdu le fil sur la fin. Pendant un bon moment, le foisonnement m'a emballé. Parmi toutes les richesses, cette impression que derrière chaque personnage, chaque silhouette de passage, il y aurait une ramification, un autre film possible. Dans le dernier mouvement, ça se resserre autour de quelques uns, on n'a plus trop le côté bordélique et une espèce de confusion du discours me semble prendre la place.
Sans doute la dénonciation du régime iranien impose de ne pas y aller par quatre chemins mais la première heure et demie du film m'a paru beaucoup trop longue et épuisante dans la contextualisation choc, dans l'accumulation immédiate de tous les dilemmes moraux possibles. C'est donc le basculement de la seconde partie qui le rend plus fort à mes yeux, quand tout vire au thriller jusqu'au symbolisme final, quand l'angle d'attaque est modifié, vraiment recentré sur la famille, quand la fiction prend tout à fait en charge la colère (au lieu d'imposer au regard ces violences insoutenables et bien réelles via les vidéos prises au portable).
Pour patienter jusqu'à la sortie de Grand Tour, rattrapage de cette pastille estivale en mode confinement. Récit à rebours des activités anodines d'un trio de personnages qui intrigue en obligeant à chercher une autre manière d'envisager les conséquences et les enchaînements, avant d'ennuyer un peu, puis d'intéresser à nouveau lorsqu'il devient l'histoire du tournage lui-même. C'est une expérience, un essai qui se fait et se défait, qui joue des qualités de ses défauts, du charme de ses limites.