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Paris nous appartient (Jacques Rivette, 1961)

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"Paris nous appartient" demande un temps certain d'adaptation (montage brut, cadrages qui se voient, interprétation inégale, discussions ou très simples ou très obscures), s'appréhende très progressivement jusqu'à ce qu'on saisisse à peu près de quel jeu il s'agit ici. Des comédiens de théâtre sont en quête d'un décor (et d'argent). En même temps, ils se montent la tête avec des histoires de suicide, de meurtre, de secret, de complot. Mais Rivette ne tranche jamais, laisse délibérément flotter, ajoute des éléments factuels pour mieux les soustraire aussitôt, intègre un absurde pas si absurde que ça, construit sur rien ou sur l'absence (celle du suicidé qui enclenche la fiction). C'est un jeu de piste qui fait aller d'un point A à un point B, en suivant les indications données par d'autres. On se retrouve ici ou là dans Paris, on rencontre de multiples personnages, mais c'est un film policier, criminel ou d'espionnage sans aucune action (sauf dans les 5 dernières minutes où la condensation sème encore le doute). A ce jeu déroutant qui finit par être addictif, le temps en a ajouté un autre : reconnaître à l'écran Chabrol, Godard, Demy, Rivette lui-même (et voir les Cahiers du Cinéma posés en évidence sur une étagère), soit la Nouvelle Vague, qui fait donc partie du complot.

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