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Êtes-vous Almodovarophile ?

parleavecelle.jpgPour moi, un découpage de l'oeuvre d'Almodovar par périodes marche assez bien. Les trois premiers longs-métrages sont tout de même bien foutraques et ne valent guère que pour leurs provocations (c'est du moins ce que j'en retiens aujourd'hui). La chose était d'autant plus criante qu'il furent vus à la fin des années 80, au moment où Almodovar gagnait sa place parmi les meilleurs et les plus populaires réalisateurs européens. L'énorme différence de niveau entre Dans les ténèbres et Matador (et La loi du désir) me fait d'ailleurs regretter de ne toujours pas connaître l'intermédiaire Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?. Dans les deux films de 85 et 86 éclatait à nouveau le goût du mélodrame outrancier mais magnifié par une mise en scène sans commune mesure avec celle des brouillons précédents. La gloire internationale arrive donc ensuite avec Femmes au bord de la crise de nerf, qui ouvre une série tout à fait agréable mais où Almodovar semble s'assagir et peiner par moments à se défaire de son image très "mode". C'est logiquement quand il revient aux fondamentaux du mélodrame qu'il retrouve pleinement ses moyens, soit avec La fleur de mon secret et Tout sur ma mère. Ce dernier était déjà, de toute évidence un premier aboutissement et personnellement, rien ne m'avait donc préparé au choc de 2002. Car avec Parle avec elle, Almodovar, par une mise scène d'une beauté à tomber, réussit à dire des choses terribles avec la plus grande douceur, bouleverse en traitant le plus casse-gueule des sujets imaginables et rend des hommages directs et éblouissants au ballet, à la chanson et au cinéma. Peut-être le plus grand film de ces années 2000 avec Mulholland Drive. Il était difficile d'enchaîner après cela, mais le fascinant puzzle de La mauvaise éducation et les fantômes de Volvertournant autour d'une Penelope Cruz ré-inventée ne sont pas non plus loin des sommets, le cinéaste déployant toujours une maîtrise impressionnante, notamment dans la construction de ses récits. On peut encore tout attendre de lui.

Mathématiquement, ça donne ça :

**** : Parle avec elle (2002)

*** : Matador (1985), La loi du désir (1986), La fleur de mon secret (1995), Tout sur ma mère (1999), La mauvaise éducation (2004), Volver (2006)

** : Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), Attache-moi (1989), Talons aiguilles (1991), Kika (1993), En chair et en os (1997)

* : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), Labyrinthe des passions (1982), Dans les ténèbres (1983)

o : -

Pas vu : Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (1984)

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Commentaires

  • Je me considère comme almodovarophile même si j'ai revu à la baisse depuis peu quelques unes de ses oeuvres de jeunesse que j'aimais beaucoup lorsque je les ai découvertes à 18-20 ans.

    Ca donnerait :

    **** : Parle avec elle (sans nul doute, le chef d'oeuvre du cinéaste), kika (pas revu depuis sa sortie : crainte!)

    *** : Matador, Attache-moi, Tout sur ma mère, Volver, La fleur de mon secret, En chair en os, Talons aiguilles, Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça.

    ** : Dans les ténèbres, Pepi, luci, Bom et autres filles du quartier, Labyrinthe des passions, La loi du désir, La mauvaise éducation

  • J'en ai oublié un (justement celui que j'ai revu à la baisse!)

    ** : Femmes au bord de la crise de nerfs

  • Bonjour Ed, j'ai découvert Almodovar avec Parle avec elle: un chef d'oeuvre et pourtant je connais quelques personnes avec qui j'en avais parlé qui n'ont pas aimé: comme quoi... Je mettrai après La mauvaise éducation et Matador. Volver m'a déçue: j'ai trouvé ennuyeux. Et je n'ai malheureusement pas vu Tout sur ma mère dont tout le monde m'a dit tellement de bien. Bonne journée.

  • J'aime énormément Almodovar, et il y en a encore beaucoup que je dois découvrir - avec parcimonie, pour prolonger le plaisir de la découverte. Chez moi ça donne :

    **** : Tout sur ma mère (1999)

    *** : Talons aiguilles (1991), Parle avec elle (2002), La mauvaise éducation (2004), Volver (2006)

    ** : Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), Attache-moi (1989)

    * : Matador (1985)

    o : -

    Pas vu : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), Labyrinthe des passions (1982), Dans les ténèbres (1983), Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (1984), La loi du désir (1986), La fleur de mon secret (1995), Kika (1993), En chair et en os (1997)

  • J’aime assez Almodovar sans en être un très grand admirateur. Je pourrais écrire la même chose de Lynch ou d’Egoyan par exemple. Je peux adhérer à certains de leurs films sans m’enthousiasmer pour leur œuvre dans la globalité. Almodovar, je l’ai découvert avec « Matador » dont j’avais aimé le côté provoquant. Avec « Attache-moi ! » qui reste mon préféré, c’est ce que je préfère chez lui. Victoria Abril et son plongeur… J’ai aimé ses mélodrames : « Parle avec elle », « La fleur de mon secret », « Tout sur ma mère », « En chair et en os »… Mais j’ai envie d’écrire « comme tout le monde », sans qu’il y ait entre ces films et moi un petit quelque chose en plus, plus intime, plus excitant. Ce qui fait que, « Attache-moi ! » mis à part, je n’ai jamais revu un de ses films. J’avais trouvé « Kika » pénible à l’époque, « femmes au bord de la crise de nerf » et « Talon aiguille » décevants, « Volver » juste agréable. Je crois que j’ai oublié « La mauvaise éducation ». D’accord, ça manque un peu d’enthousiasme tout ça.

  • Doc : Je vois avec plaisir que nous sommes d'accord sur l'immense "Parle avec elle". "Femmes au bord...", je n'avais pas eu besoin de le revoir à la baisse car je l'ai découvert bien plus tard et il m'avait un peu déçu par rapport à sa réputation (mon premier Almodovar fut "Attache-moi", au moment de sa sortie).

    Dasola : Idem pour "Parle avec elle" (comme quoi, on peut aussi commencer par là et l'évidence saute aux yeux). "Volver" ne m'a pas ennuyé un instant. Selon moi, Almodovar y joue avec clichés de mélodrame pour y glisser à chaque fois des trouvailles de mise en scène (sans jamais non plus prendre le genre de haut).

    Neil : Tu as encore quelques belles découvertes à faire. J'aimerai bien avoir un jour ton avis, surtout sur ceux des années 80.

    Vincent : Je partageais ton sentiment au moment de la sortie de "Tout sur ma mère". Je l'aimais beaucoup, mais comme tu dis, "comme tout le monde", pas plus que les autres. Mais "Parle avec elle" a tout chamboulé. Là j'y ai trouvé ce petit plus qui nous attache à un film, et donc forcément quelque part, à l'oeuvre entière. Et Almodovar, de rejoindre, pour moi, par exemple, Lynch et Egoyan...

  • Hey,

    comme déjà dit un peu plus tôt, je ne rate jamais un Almo mais je ne suis pas son plus grand fan. Et je préfère presque ses films un peu ratés à ceux qui dévoilent une belle mécanique presque trop bien huilée... Et je m'arrache les cheveux quand il verse mêle confusion sexuelle et hystérie collective.

    **** : En chair et en os (1997)

    *** : Kika (1993), La loi du désir (1986), La fleur de mon secret (1995), Parle avec elle (2002)

    ** : Volver (2006), Attache-moi (1989), Talons aiguilles (1991), Tout sur ma mère (1999), Matador (1985), Labyrinthe des passions (1982)

    * : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), La mauvaise éducation (2004), Dans les ténèbres (1983), Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (1984)

  • Rob : Je ne suis pas moi-même attiré, en général, par les "films un peu ratés". Je n'aime pas trop la fameuse expression du "grand film malade", dans laquelle on peut faire rentrer bien trop d'énormités. Je préfére donc les mécanique bien huilées (c'est à dire, dans ce cas précis "La mauvaise éducation").
    Merci bien pour la visite et le commentaire.

  • Pas vu tant que ça... Par contre amateur aussi des "films un peu ratés" je trouve que "La mauvaise éducation" aurait plus tendance à y rentrer par le coté bancal de ses choix (changements de formats, récits déséquilibrés...). "Volver" pour moi est un sommet de mécanique d'auteur paresseuse, plus que "bien huilée", j'espère qu'il va se rattraper. La mise en scène il faudra que je le revois Ed car j'ai rarement trouvé Almodovar aussi statique.

    *** Parle avec elle, En chair et en Os, Talons Aiguilles
    ** La mauvaise éducation, Attache Moi, Kika, Tout sur ma mère
    ° Volver

  • Ishmael, mon souvenir de Volver c'est plutôt les travellings dans ces vieilles maisons espagnoles, le jeu avec Carmen Maura sous le lit, les plongées au-dessus de Penelope Cruz ou de l'assemblée de femmes en noir. Calme peut-être mais pas statique. Mais comme toi, je ne pousserai pas plus loin l'analyse, il faudrait le revoir pour ça.

  • J'aime beaucoup Parle avec elle, La Mauvaise éducation, Tout sur ma mère et En chair et en os. Ce sont des films riches, complexes, mouvementés, plein de vie( en dépit de la mort qui est très présente). A vrai dire, ce sont des chefs d'œuvre.

    J'aime moins Volver, malgré bien des qualités. Je n'y ai rien trouvé de neuf ni de surprenant. Almodovar ne s'y renouvelle pas. Je l'ai vu avec plaisir cependant.

    Dans un registre plus léger j'ai bien aimé " Femmes au bord de la crise de nerfs".
    J'ai vu aussi La Fleur de mon secret mais je n'ai gardé aucun souvenir de ce film, sinon d'avoir passé un bon moment.

    Je ne me suis jamais ennuyée avec Almodovar, je verrai volontiers tous ses films.

  • Almodovar n'est en effet jamais ennuyeux, Dominique. Peut-être prévisible quelques fois (plutôt que pour Volver, je pense plutôt à certains de ses films des années 90), et encore..., quoi de plus normal chez un auteur.

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