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Adapté du Carmilla de Le Fanu, c'est autant un film d'horreur (deux spectaculaires décapitations encadrent le récit) qu'un film érotique. Plusieurs scènes d'amour lesbien le ponctuent et on ne compte plus les plans de poitrines dénudées, de nuisettes transparentes et de baisers langoureux. L'une des étonnantes conséquences de cette ode à la beauté féminine est de transformer la lutte entre le bien et le mal en lutte entre les femmes (toutes sublimes et subjuguées/vampirisées par Carmilla) et les hommes (le plus souvent âgés et déterminés à mettre la belle hors d'état de nuire), créant quasiment deux camps opposés. On sent, de plus, que Baker n'a pas qu'une visée commerciale, l'influence de tout le cinéma moderne d'alors se signalant ici ou là, dans les séquences de cauchemars par exemple, ou dans le rapprochement possible, par moments, avec le principe du Théorème de Pasolini. Émoustillant, fulgurant à certains endroits, le film possède cependant quelques carences, sur le plan de l'interprétation notamment, et manque parfois de tension, le rythme souffrant quelque peu de cette alternance sexe/sang.