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baker

  • The Vampire Lovers (Roy Ward Baker, 1970)

    **
    Adapté du Carmilla de Le Fanu, c'est autant un film d'horreur (deux spectaculaires décapitations encadrent le récit) qu'un film érotique. Plusieurs scènes d'amour lesbien le ponctuent et on ne compte plus les plans de poitrines dénudées, de nuisettes transparentes et de baisers langoureux. L'une des étonnantes conséquences de cette ode à la beauté féminine est de transformer la lutte entre le bien et le mal en lutte entre les femmes (toutes sublimes et subjuguées/vampirisées par Carmilla) et les hommes (le plus souvent âgés et déterminés à mettre la belle hors d'état de nuire), créant quasiment deux camps opposés. On sent, de plus, que Baker n'a pas qu'une visée commerciale, l'influence de tout le cinéma moderne d'alors se signalant ici ou là, dans les séquences de cauchemars par exemple, ou dans le rapprochement possible, par moments, avec le principe du Théorème de Pasolini. Émoustillant, fulgurant à certains endroits, le film possède cependant quelques carences, sur le plan de l'interprétation notamment, et manque parfois de tension, le rythme souffrant quelque peu de cette alternance sexe/sang.

  • Dr. Jekyll et sister Hyde (Roy Ward Baker, 1971)

    ***
    Le mythe est décidément à l'origine d'un tas de variations stimulantes. Le film de Baker tient absolument toutes les promesses de son étonnante idée de départ, jusque dans l'allusion la plus scabreuse (Jekyll, sous l'influence de sa "sœur", ou pas, effleurant la joue du frère de son amoureuse). La première scène de transformation (qui, comme les autres, est la plus simple possible) débouche sur un grand moment d'érotisme cinématographique, avec la naissance de sister Hyde face au miroir découvrant son corps splendide. Le miroir est d'ailleurs admirablement utilisé dans ce cadre, ouvrant toutes les pistes de réflexion (se voir, voir l'Autre, fantasmer...). De même, l'approche sexuelle se fait sans détour (le film est à la fois cru et raffiné), en allant au bout de chaque possibilité offerte par la présence, au-dessus de chez Jekyll/Hyde, d'un frère et de sa sœur, très vite emplis de désir pour celle/celui du dessous. Sur la différence et l'attirance des sexes, l'œuvre est d'une intensité peu commune. Les passages de Ralph Bates, excellent, à Martine Beswick, vénéneuse, et vice-versa, se font de façon fluide et parfaitement "crédible". Dans l'ambiance brumeuse attendue, fruit d'un sensationnel travail en studio, c'est le film entier qui se révèle l'un des plus cohérents esthétiquement et l'un des plus profonds thématiquement de toute la production Hammer. 

  • Les Cicatrices de Dracula (Roy Ward Baker, 1970)

    *
    Énième (sixième, en fait) variation hammero-draculienne qui n'a guère d'intérêt. Baker se débrouille comme il peut avec ces chauves-souris en plastique, ces décors gothiques en carton et ces paysages peints. Les jeunes gens en danger semblent sortir plutôt du Swinging London que de Transylvanie. Personne ne s'émeut beaucoup ni très longtemps lorsque quelqu'un trépasse. Le scénario fatigue avec ses allers-retours entre auberge et château mal motivés. Deux choses retiennent tout de même l'attention. D'une part, dans la dernière partie, tout gravite, pendant de longues minutes, autour d'un crucifix idéalement placé dans le décolleté de la gironde Jenny Hanley. D'autre part, Christopher Lee maîtrise totalement le rôle de Dracula et reste le seul à faire passer des émotions, ne serait-ce que la peur. Sa mort, due à un malheureux éclair alors qu'il allait transpercer le pâle héros de l'histoire, n'en paraît que plus injuste.