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La Chevauchée de la vengeance (Budd Boetticher, 1959)

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L'argument est des plus classiques, basé sur l'escorte d'un criminel par un chasseur de primes en territoire dangereux, entre menace indienne et poursuite par le grand frère du justiciable. S'ajoutent deux personnages "accompagnants" rendus intéressants par leur dilemme moral à l'égard du héros et celui d'un femme, a priori fort et singulier mais s'entendant donner un peu trop souvent des explications sur la vie et elle-même, de la part de ces messieurs. S'il s'agit de l'un des meilleurs Boetticher c'est parce que le matériau est transcendé par la mise en scène de l'espace, dans toutes ses dimensions, grâce à une magnifique utilisation de l'écran large, l'absence de toute scène d'intérieur, le rendu des éléments (vent, pierre, poussière, feu...). Surtout, la longueur des plans et la profondeur de champ (qui donne à voir, au fond, des mouvements opposés ou complémentaires), ainsi que le nombre élevé de moments où c'est le regard porté au loin par un personnage et annonçant un événement qui semble articuler les séquences et le récit, tout cela fait que ce western donne une sensation rare d'ouverture infinie et de progression constante et dynamique. Même si le dernier mouvement amène à un point précis de résolution hautement dramatique (l'arbre aux pendus pour un duel final et l'accomplissement de la vengeance), ce sont encore de nouvelles avancées qui sont promises par les ultimes plans. 

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