***
Constamment prenant malgré quelques scories, les brefs effets esthétisants ou encore la voix off de Willem Dafoe qui gâche un peu le (presque) dernier plan du film, magnifique, où Nick Nolte se sert un verre avec la grange en flammes au fond, voix off qui explicite alors trop ce que l'on avait très bien saisi : le film est une histoire familiale de la violence et une critique implacable de la notion de virilité. Je trouve le film assez fort dans sa façon de montrer comment la crise personnelle en vient à altérer la perception de la réalité, à partir de la longue intro décrivant le rapport de Nolte et sa petite fille puis le drame adjacent dont celui-ci va commencer à fantasmer les causes. Le lien entre les deux sphères, privée et publique, est remarquablement tissé. Excellente interprétation : Sissy Spacek retrouvée avec plaisir, Dafoe dans un beau personnage en retrait et pourtant prenant en charge le récit, James Coburn qui parvient à dépasser la composition de l'ogre monolithique et Nolte à son aise dans la dérive explosive, avec une sacrée démarche dans la neige.