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Avec ses références faciles à Cyrano de Bergerac, son affiche "feel good" et sa bande-annonce accumulant les clichés sur l'acceptation des différences grâce à l'éducation, j'étais sûr de la nullité du truc et de ne tenir que quelques minutes devant, juste pour en dire deux mots à des élèves venant le voir en projection scolaire. Tout faux. C'est tout à fait honnête. Les marqueurs sociétaux sont assez nombreux mais bien disséminés, de façon simple et naturelle. La mise en scène est sobre, sans esbroufe, mais pas sans fluidité ni dynamisme, même si les imperfections du réel sont un peu trop gommées (dans les ping-pong verbaux par exemple, montés trop courts). Sans dramatisation à outrance, l'émotion est présente là où il faut, même pas gâchée par la scène d'adieu au professeur, tout à fait attendue. C'est bien interprété, de José Garcia aux intervenants secondaires plus typés, en passant par le jeune Joachim Arseguel dans le rôle principal-relai du spectateur. Un bon moment finalement.