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Bande-originale

  • Sonic Youth, Larry et Marylin

    fe93d44e0abd26a83a5477690234fe21.jpgLa vision de plusieurs clips de Sonic Youth mettent en évidence la proximité de leur travail avec celui du cinéaste Larry Clark. A ma connaissance, celui-ci n'en a jamais réalisé directement pour eux. Mais dans cette optique, l'une des vidéos les plus troublantes du groupe est celle de Sunday, morceau datant de 1998. Le réalisateur en est Harmony Korine, cinéaste ayant signé deux ou trois longs-métrages que je n'ai pas vu (Gummo, Julian Donkey Boy...) et scénariste de Kids et de Ken Park, tous deux de Larry Clark. Composé essentiellement de plans rapprochés filmés au ralenti du jeune acteur Macauley Culkin, le clip fait irrésistiblement penser aux portraits photographiques de Clark. Ce rapprochement entre le groupe et le cinéaste n'est pas juste le résultat d'un hommage à travers une vidéo unique. Depuis leurs débuts dans les années 80, Sonic Youth aime à se faire filmer au milieu de son public. Chaque vidéo voit le groupe jouer, dans des endroits plus ou moins réalistes, mais toujours au contact de jeunes gens. Ces jeunes ne sont pas utilisés comme simple figurants, mais sont parfois suivis dans des mini-intrigues et toujours filmés de façon honnête et sans aucune niaiserie ou condescendance. C'est ce regard à hauteur d'ado, si inhabituel, que Sonic Youth partage avec le cinéma de Larry Clark.

    Une rencontre plus concrète s'est faîte en 2001, à l'occasion de la réalisation de Bully, troisième long métrage de Clark. Nouvelle variation sur l'univers des adolescents américains, le film tire peu à peu vers le genre noir avec la vengeance brutale d'un petit groupe de jeune envers l'un des leurs. Parmi nombre de scènes fortes, celle du meurtre est éblouissante de par son rythme, sa lumière et la conscience exacte qu'a le cinéaste du point limite à ne pas dépasser dans la stylisation de la violence. Elle est enfin soutenue par un long morceau instrumental, sombre et tendu, signé Thurston Moore de Sonic Youth, intitulé Bully murder scene.

    Pour en finir avec ce groupe (qui maintient sa production discographique de façon régulière à un niveau d'excellence et d'exigence unique depuis 25 ans) et ses rapports avec le cinéma, rappelons-nous de Sugar Kane, l'un des titres de l'album Dirty, paru en 92. Sugar Kane est le nom du personnage interprété par Marilyn Monroe dans Certains l'aiment chaud de Billy Wilder. Un fou-furieux a concrétisé ce fantasme : mettre la musique de Sonic youth sur les images du film. Le résultat est magique. Chanson géniale, film génial, actrice géniale. Allez le voir sur YouTube.

  • (Sunday) Bloody sunday

    Dans le film informatif et agité de Paul Greengrass, Bloody sunday, retraçant à la manière d'un reportage télé les évènements dramatiques de janvier 72 à Londonderry, on se demande constamment si l'on va entendre à un moment la célèbre chanson de U2, écrite en 1983. Elle arrive bien sûr au générique de fin. Problème : c'est une mauvaise version, semble-t-il plus récente, enregistrée live avec reprise en coeur des paroles par le public. On se serait bien passé de cette réactualisation, alors que l'originale reste l'un des meilleurs morceaux du groupe.