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dupieux

  • Le Deuxième Acte (Quentin Dupieux, 2024)

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    Trouvé plaisant et assez drôle (tout ce qui tourne autour de l'IA notamment). En revanche, j'ai lu ici ou là "vertigineux", alors que ça ne l'est pas, en tout cas, pas sur un plan fiction/réalité qui concernerait les quatre vedettes, et le fait qu'ils portent des prénoms différents des leurs me semble suffisamment clair. Les "décrochages", je les ai vus seulement comme une conséquence du processus d'étagement cher à Dupieux. On reste dans sa fiction malgré les évocations directes des problématiques contemporaines (qui ne sont pas dépourvues d'une certaine facilité, même si elles peuvent être percutantes). Le vertige, ou le trouble, je l'ai plutôt éprouvé avec le coup du suicide par exemple, donc grâce au jeu habituel de Dupieux sur les niveaux de fiction, qui n'ont jamais beaucoup à voir avec la réalité.
  • Daaaaaali! (Quentin Dupieux, 2023)

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    La biographie, très peu pour lui. Quentin Dupieux tente plutôt, et réussit en beauté, l'évocation drôlatique et onirique (lire en accentuant les syllabes, comme le fait Dalí). Quatre, cinq ou six comédiens différents interprètent selon les scènes l'artiste mégalomane au carré qui se perd dans les méandres d'un récit-gigogne. Dupieux reprend l'idée de Luis Buñuel des rêves enchâssés et la multiplie à l'infini (l'infini qui a l'élégance de durer 1h18, un sublime condensé). Face aux Dalí, une journaliste ne parvient pas à mener un entretien (oui, le résumé du film tient dans cette phrase). Face aux orgueils stratosphériques, Anaïs Démoustier se tient en femme merveilleusement normale. Elle est notre point d'attache dans l'exploration d'un monde de fous où la vie se confond avec l'art, où l'art ne cesse de se confondre avec lui-même. La comédie française peut dire merci à Quentin Dupieux.
  • Mandibules (Quentin Dupieux, 2021)

    *
    Comme Dupieux use de sa stratégie habituelle de l'évitement et du non-rythme, il nous force ici à nous confronter à la nullité de jeu des deux gars du Palma Show moulinant leur humour approximatif et débraillé (Lustig, seul, était bien plus performant, car plus cadré, lui et son personnage, dans Au poste !). Réduit à n'offrir que l'étrangeté, elle aussi habituelle, de la mise en images et en son du cinéaste (équilibre et déséquilibre dans un même plan par la disposition du flou et du net dans la profondeur ou par les différences de niveau sonore, via le personnage de la fille handicapée), le film est déjà quasiment foutu quand interviennent enfin de véritables acteurs et actrices (Lochet, Hair, Exarchopoulos) capables de nous sortir, un temps, de l'ennuyeuse et anodine cour de recréation créée autour des deux prétendus comiques.