Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lune de miel mouvementée

(Leo McCarey / Etats-Unis / 1942)

■□□□

d473858565cdf05585edeadb3603b322.jpgUn McCarey à la réputation plutôt bonne qui s'avère assez mauvais, chose surprenante pour un cinéaste d'habitude brillant. Dès le début, pourtant axé sur la comédie, le réalisateur semble peu en forme (et c'est pourtant le meilleur moment du film) et laisse Cary Grant et Ginger Rogers en roue libre dans un registre clownesque. Les gags ne volent pas bien haut (au niveau des fesses surtout) en comparaison avec Cette sacrée vérité par exemple où McCarey (et Grant) excellait dans le registre du comique engendré par la gêne perpétuelle des personnages. La comédie laisse parfois la place au mélo et au film noir, ce qui donne un rythme informe à une oeuvre trop longue (1h55) et rend les rebondissements, ainsi traités de façon très sérieuse, proprement ahurissants. Car l'angle sous lequel est vu la seconde guerre mondiale est très réducteur (même si cela a donné par ailleurs de grandes réussites), c'est celui de l'espionnage. Le plus incroyable des retournements de situations qui jalonnent le périple européen du couple star est la réapparition dans un grand hôtel parisien de la femme de chambre juive que Rogers avait sauvée de Pologne, trois ans avant. Mépris pour la vraisemblance et un patriotisme américain plaqué n'importe comment au gré d'un mauvais scénario (une seule scène intéressante de ce point de vue, basée sur les accents, les souvenirs, les expressions, pour démasquer une espionne se prétendant américaine) : déception est un faible mot. Et je n'aime pas Ginger Rogers (sauf dans Le danseur du dessus que j'ai déjà évoqué).

Commentaires

  • Pas d'accord! Je trouve que McCarey parvient ici à un équilibre parfait entre la comédie et la tragédie. Et qu'en 1942, dans le cadre d'une comédie sentimentale, un cinéaste américain parvienne à évoquer, même de façon stylisée, le sort infligé au peuple juif à l'époque; je trouve ça assez fort...

  • J'en attendais sans doute trop, venant d'un cinéaste que j'aime beaucoup. La dénonciation de la tragédie juive ne m'a pas sauté aux yeux. Il est vrai que le film est coincé entre "Le dictateur" et "To be or not to be", oeuvres dont le génie et le courage font de l'ombre à d'autres plus discrètes réalisées à la même époque (mais le Chaplin, dès 1940, c'est quand même quelque chose !).

Les commentaires sont fermés.