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Un jour au cirque

(Edward Buzzell / Etats-Unis / 1939)

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unjouraucirque.jpgAu rayon "Classiques du nonsense", une moins bonne pioche que celle du Dr Orlof. Très loin des dévastateurs Soupe au canard (1933) et Monnaie de singe (1931), Un jour au cirque (At the circus) est le Marx Brothers le plus faible qu'il m'ait été donné de voir. La formule est la suivante : un tiers de sketchs, un tiers de séquences dansées ou chantées, un tiers de romance ou d'intrigues autour d'un couple d'amoureux. On nous raconte l'aide apportée par les trois allumés à un jeune directeur de cirque afin que celui-ci en devienne définitivement le propriétaire et ne dépende plus de son détestable partenaire, mais l'histoire n'a aucune importance.

Dans leurs meilleurs films, les Marx créent leur monde à eux, parallèle au nôtre, violent, illogique et, surtout, impose leur rythme. Ici, aucun effort particulier n'est fait, le metteur en scène étant aux abonnés absents. Les séquences sont collées les unes aux autres sans la moindre transition narrative ou esthétique, les numéros musicaux, mis à part le "Lydia, the tattoed lady" assez enlevé de Groucho, sont interminables et le final, grossièrement acrobatique, est d'une facilité désespérante.

Il faut donc patienter toutes les dix minutes pour que l'écran se recharge de l'énergie véhiculée par les trois frères, bien que la plupart des situations soient reprises d'oeuvres antérieures et que s'en dégage un goût persistant de déjà-vu. La capacité du trio à saccager un espace réduit est intacte, malgré la nullité de leurs comparses en victimes (un petit garçon grimé en nain et un Goliath à bouclettes et moustache). Groucho vole toutes les scènes et Harpo ne fait rire que lorsqu'il côtoie les deux autres et qu'il embrouille un peu plus le jeu corporel.

Cela dit, même dans un film très mineur comme celui-ci, l'absence d'enjeu dramatique et la gratuité totale du déchaînement opéré par les Marx étonnent toujours, fascinent presque.

 

Dernière minute : Hasard impressionnant, le docteur pré-cité, parle aussi des Marx sur son blog, aujourd'hui-même.

Commentaires

  • Pour un hasard !
    Quand les Marx sont passés à la MGM avec "Une nuit à l'opéra", ce fut le début de la fin. Comme elle l'avait fait avec Keaton, la firme au lion essaya (et réussi) à faire entrer les frères dans leur moule gnangnan. "L'opéra" reste globalement réussi mais les autres comme tu as pu le voir sont assez mauvais et ne valent que pour les moments typiquement marxiens. j'aime beaucpoup ta conclusion parce que ces moments valent en effet que l'on supporte le reste. Sio tu ne l'a pas vu, je te conseille vivement leur dernier véritable film ensemble, hors de la MGM, "Une nuit à Casablanca" qui retrouve presque l'éclat des sommets de la grande époque.

  • Effectivement, c'est un joli coup du hasard mais je viens de dégotter pour 10 euros le coffret de leurs 5 premiers films (sauf erreur, les seuls qu'a tourné Zeppo). Je vais donc avoir l'occasion de revenir sur le quatuor magique.
    Sinon, je n'ai plus trop de souvenirs d'"un jour au cirque" mais en consultant mes archives, j'en déduis que je suis un poil plus indulgent que toi car je trouve que les bourrasques géniales qu'on retrouve dans tous leurs films (y compris les plus faibles) compensent bien les tunnels qu'on y trouve aussi...

  • Vincent, merci pour cette vue d'ensemble. J'ai eu la flemme d'en introduire une similaire dans ma note, le film m'ayant très peu inspiré. Il me manque pas mal de titres des Marx, mais cette mise au pas par les producteurs se ressent beaucoup. Même sentiment que toi sur "Une nuit à l'opéra" (pas génial mais agréable). Vu également "Les Marx au grand magasin", moins ennuyeux dans mon souvenir que ce "Jour au cirque".

    Doc, c'est en vérifiant lors de la publication de ma note que le lien que j'avais mis vers ton texte sur les Monty Python marchait bien, que j'ai découvert notre transmission de pensée. Je suis impatient de lire tes prochains écrits sur le reste de ce coffret.

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