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marx brothers

  • L'Explorateur en folie (Victor Heerman, 1930)

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    C'est le deuxième véritable film des Marx Brothers, mieux connu sous le titre original d'Animal Crackers, et comme le premier, The Cocoanuts, une adaptation d'un spectacle qu'ils jouaient à Broadway. Victor Heerman le met en scène, ou plutôt, l'enregistre, puisqu'il n'y a guère de cinéma là-dedans. On suit une revue et non une histoire (ou à peine : une party dans une riche villa donnée pour le retour d'Afrique d'un explorateur, joué par Groucho, un vol de tableau, et c'est à peu près tout). Des moments tordants, beaucoup d'intermèdes musicaux, des tirades incompréhensibles laissant sceptique, des tunnels ennuyeux, des adresses à la caméra, de l'absurde à chaque coin de dialogue impliquant les frères... Guère de cinéma donc, mais parce que les Marx s'en foutent peut-être du cinéma, qu'ils ne cherchent même pas à en faire, qu'ils ne veulent que renverser, casser, piétiner verbalement et physiquement sans raison valable. Le film paraît long, ennuie plusieurs fois, et l'on se dit pourtant que ces désintérêts passagers participent de la totale destruction marxienne, qui reste très étonnante. Pour qu'elle soit mise en valeur plus cinématographiquement, il faut passer à Monkey Business et surtout Duck Soup

  • Un jour au cirque

    (Edward Buzzell / Etats-Unis / 1939)

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    unjouraucirque.jpgAu rayon "Classiques du nonsense", une moins bonne pioche que celle du Dr Orlof. Très loin des dévastateurs Soupe au canard (1933) et Monnaie de singe (1931), Un jour au cirque (At the circus) est le Marx Brothers le plus faible qu'il m'ait été donné de voir. La formule est la suivante : un tiers de sketchs, un tiers de séquences dansées ou chantées, un tiers de romance ou d'intrigues autour d'un couple d'amoureux. On nous raconte l'aide apportée par les trois allumés à un jeune directeur de cirque afin que celui-ci en devienne définitivement le propriétaire et ne dépende plus de son détestable partenaire, mais l'histoire n'a aucune importance.

    Dans leurs meilleurs films, les Marx créent leur monde à eux, parallèle au nôtre, violent, illogique et, surtout, impose leur rythme. Ici, aucun effort particulier n'est fait, le metteur en scène étant aux abonnés absents. Les séquences sont collées les unes aux autres sans la moindre transition narrative ou esthétique, les numéros musicaux, mis à part le "Lydia, the tattoed lady" assez enlevé de Groucho, sont interminables et le final, grossièrement acrobatique, est d'une facilité désespérante.

    Il faut donc patienter toutes les dix minutes pour que l'écran se recharge de l'énergie véhiculée par les trois frères, bien que la plupart des situations soient reprises d'oeuvres antérieures et que s'en dégage un goût persistant de déjà-vu. La capacité du trio à saccager un espace réduit est intacte, malgré la nullité de leurs comparses en victimes (un petit garçon grimé en nain et un Goliath à bouclettes et moustache). Groucho vole toutes les scènes et Harpo ne fait rire que lorsqu'il côtoie les deux autres et qu'il embrouille un peu plus le jeu corporel.

    Cela dit, même dans un film très mineur comme celui-ci, l'absence d'enjeu dramatique et la gratuité totale du déchaînement opéré par les Marx étonnent toujours, fascinent presque.

     

    Dernière minute : Hasard impressionnant, le docteur pré-cité, parle aussi des Marx sur son blog, aujourd'hui-même.