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La curiosité pousse à suivre jusqu'au bout, d'autant plus que l'on nous annonce tout à coup, à l'approche du dernier quart, que l'on va revisiter l'Overlook. Mike Flanagan filme sans excès moderniste, préférant des trucages simples et des ressemblances d'acteurs plutôt qu'un recours entier au numérique. C'est sans doute en partie dû au roman de King mais l'une des choses frappantes est la dispersion, la multiplication des pistes, des personnages et des lieux, dans une vaine recherche de complexité, mouvement exactement inverse de celui de Shining, qui partait d'un argument ténu, dans un cadre bien délimité, pour ouvrir sur des abysses. Et notamment sur le thème familial, alors qu'ici, l'assassinat d'un père n'est qu'une péripétie parmi d'autres. Cependant, l'influence se faisant la plus sentir, avant donc le jeu moyennement pertinent de copié-collé final dans l'hôtel, est, avant celle de Kubrick, celle de Lynch, perceptible via la présence de nombreux motifs twinpeaksiens. L'un d'entre eux, le flottement dans l'espace de la méchante de l'histoire, dans la simplicité du merveilleux, donne une scène assez belle.