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  • Parasite (Bong Joon-ho, 2019)

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    Toujours aussi étonnante cette césure, cette faille qui s'ouvre d'un seul coup à l'exact milieu du film et qui engloutit tout le reste sans espoir de remontée, comme ces images spectaculaires d'affaissements de terrain, d'énormes trous, qu'on voit de temps en temps aux infos. (et puis aussi, bien sûr, ce renouvellement rigoureux, par la mise en scène/mise en espace, du thème du sous-sol, en croisant son usage horrifique et sa signification sociale)

  • Supervixens (Russ Meyer, 1975)

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    C'est si éclaté, si excessif, si parodique, si arbitraire, le montage est si rapide, le mixage si bruyant (la musique, qui force l'ambiance et qui appuie tous les effets, devient un peu assommante), les cadrages si expressifs, qu'il est difficile d'y voir autre chose qu'un cartoon, même si c'est un cliché (de Russ Meyer, je n'avais vu que Faster Pussycat...). C'est un univers parallèle, avec un héros qui voit non pas le monde s'accorder à ses désirs mais les devancer, les dépasser, ce qui le désarçonne complètement. Ces femmes délurées et déshabillées, ce devrait être le paradis mais ça vire toujours pour lui au cauchemar. La dernière partie est d'ailleurs franchement onirique, faite de réapparitions et riche en images absurdes. Je dois débarquer en faisant maintenant le lien, mais : un flic taré, du gore, des espaces vides, des angles bizarres, l'enseigne d'un commerce paumé, une même actrice pour deux personnages, une progression par sauts, une discussion sur une route, du déraillement de réalité... Supervixens, c'est un film de Quentin Dupieux... avec beaucoup plus de sexe.

  • Bienvenue à Zombieland (Ruben Fleischer, 2009)

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    On profite 30 secondes de l'une des plus belles chansons du monde, le Oh ! Sweet Nuthin' du Velvet, et 5 minutes d'une participation un peu amusante de Bill Murray dans son propre rôle. Mais le scénario est débile, le récit est conduit n'importe comment, après 10 premières minutes bien gores ça devient quasi-familial, l'excès de hard rock se veut subversif, la grossièreté du dialogue tente de dissimuler le puritanisme, le casting alléchant passe à travers (Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Emma Stone), le second degré permanent empêche tout attachement aux personnages, et enfin, le dégommage des zombies, sans beaucoup de risque, devient un jeu dont la violence tarantinesque ne parvient pas à masquer un fétichisme des armes puant.

  • In Water (Hong Sang-soo, 2023)

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    Je craignais un peu la mauvaise idée de dispositif, à tort car c'est, à mon sens (sans avoir tout vu), paradoxalement, l'un des HSS les mieux tenus et l'un des plus stimulants esthétiquement. Notamment parce que le flou est utilisé avec de nombreuses variantes, et pas pour la totalité des plans (de plus, ça dure à peine une heure, pas le temps de se lasser). Surtout, l'idée a priori saugrenue "fait sens" (comme le dit l'actrice à propos d'une autre chose, mais pas si éloignée ; le côté "méta" du film est d'ailleurs agréablement simple et direct). Et elle fait sens à plusieurs niveaux : la concentration sur les sons et les paroles, l'humour des détails que seuls les personnages distinguent, le flottement des intentions, la difficulté à accéder au monde extérieur, la séparation sociale des espaces (les touristes et la femme qui nettoie), l'évocation de fantômes, la disparition finale, etc.