(Luc Besson / France / 1997)
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C'était dimanche soir. Retour d'un week end fatigant. Le fiston couché pour une fois à l'heure. Le cinquième élément sur France 2 et en VF. Certaines de mes connaissances avaient tenu des propos indulgents. Télérama aime bien. Pourquoi ne pas tenter ?
On peut prendre le film par plusieurs bouts.
Besson est à l'aise dans la science-fiction. Le dernier combat, son seul film intéressant, était certes de ce genre. Mais la SF de Besson, c'est celle des cours de récrés : scénario aux transitions incohérentes, thématique simpliste (le bien contre le mal), message humaniste bête (l'amour sauvera le monde). La peur de la catastrophe, les échos de notre société répercutés dans une fiction futuriste, Spielberg s'en chargera dans La guerre des mondes.
Besson est un cinéaste essentiellement visuel. Donc il met plein de couleurs dans des grands décors. Il a une bonne idée à exploiter : le grouillement autant vertical qu'horizontal de la cité du futur (et encore, déjà dans Metropolis ou Blade runner...). En fait, nous n'avons droit qu'à une banale poursuite de voitures-fusées, accompagnée de quelques rires dont celui relatif à la pause McDonald des flics, pas du tout attendu dans sa conclusion. Mais bon, la beauté des scènes d'action verticales et la description d'un futur étouffé par les grandes entreprises, Spielberg s'en occupera avec Minority report.
Besson a fait un film qui ne se prend pas au sérieux. Nous avons donc au moins un bon gros gag dans chaque scène. La plupart du temps c'est la technique de l'assurance mise à mal, du genre : "Calmez-vous, si c'était vraiment une bombe, l'alarme de l'hotel se déclencherait..." et l'alarme se déclenche bien sûr. Ou alors ce sont les répliques rigolotes que balance régulièrement Bruce Willis en pleine action. Indiana Jones, lui, s'en contentait de deux ou trois par aventure, il me semble.
Besson aime ses personnages entièrement. Il ne peut donc jamais se résoudre à les faire mourir à la fin, enfin, pas vraiment, pas entièrement, disons que l'indécision fait office de poésie. Besson ne fait pas un cinéma qui prend la tête, pas psychologique quoi. Par exemple Lilou, le cinquième élément, c'est une femme, un esprit, un extra-terrestre ? Pas grave, la réflexion sur le rapport humain-robot, Spielberg l'abordera avec A.I.
Besson est un fan. Fan de Kubrick, de Spielberg, de Lucas. Le problème, c'est qu'il ne connaît qu'eux. Donc pour imaginer des monstres, il ne peut que copier Star wars (enfin, ça, c'était en 97, avant qu'il ne soit président du festival de Cannes, où il a tout à coup réalisé que des gens faisaient des films même en Roumanie !). Alors que Le cinquième élément n'arrive pas à la cheville du moindre Jurassic park,comment imaginer un jour que Besson parvienne à la maturité du Spielberg des années 2000 ?
Ce film m'a donc affligé d'un bout à l'autre. Mais je reconnais qu'il y a un mystère dans Le cinquième élément : la présence de Tricky en tueur à gages. Star du trip hop anglais, auteur d'albums vénéneux, sensuels, complexes. Pas vraiment des qualificatifs liés au cinéma de Besson, ni à la musique d'Eric Serra, qui a toujours été un supplice.
Commentaires
Le problème de Besson, c'est que même fan, il connaît mal les films qu'il idolâtre. Incapable de reconnaître la dimension sombre et torturée de "Blade Runner" voire de "Star Wars". Il ne comprend pas ce que ces oeuvres doivent à l'expressionisme (d'ailleurs pas trop présent dans la culture française), d'où l'impression avec "le cinquième élément" de voir un remake d'un peu toutes ces sources, mais recoloriés à la gouache d'un enfant de quatre ans, alors qu'il aurait fallu manier l'eau forte.
Oui, tout à fait. Je ne sais pas si Besson veut cibler son produit ou si il ne peut tout simplement pas concevoir un film avec des zones d'ombre, du trouble.
C’est un beau roman, c’est une belle histoire tralala…pouet pouet
Et les invraisemblances alors ! (je sais je suis tatillonne) en dehors du fait que nous sommes dans un futur où tout est possible…
Les bêtes pas belles qui survivent à une explosion de laquelle elle ne peuvent pas réchapper, le débile mentale de la radio qui continu son émission, laquelle ne semble entendue que par le président mais pas par les méchants ! Et oui, sinon, film fini car pierres vite retrouvées par les méchants pas beaux très vilains.
Et la fin, rhaaaa, l’arme la plus puissante contre le vrai mal de chez vrai mal c’est l’amouuuuuurrrrrrr !!! Le monde enfin l’univers est sauvé ouf !!! Ils s’embrassent, même qu’elle avait pas envie parce que les humains y font que la guerre ! nan, mais bon, il est beau le soldat du bien et son tee shirt est (enfin était) de la même couleur que ses cheveux à elle !!!!
C’est vrai qu’on se croirait dans la cour de récré ; « alors toi tu fais le beau soldat qui sauve le monde et moi je fais la belle princesse qui se transforme en grenouille heu en soleil ! Et on ne triche pas on ne fait pas de surprises !!
Ceci dit, quand on a commencé à le regarder on n’a pas envie de s’arrêter parce qu’on veut savoir ce qui se passe à la fin.
Gna voilà, j’aurais mieux fait de lire mon livre de M. Connelly ou encore reprendre mon tricot cela aurait été beaucoup plus exaltant.