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L'exorciste & L'exorciste II : L'hérétique

(William Friedkin / Etats-Unis / 1973 & John Boorman / Etats-Unis / 1977)

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A sa sortie, L'exorciste (The exorcist) fit un triomphe au box-office (fin 73 aux Etats-Unis et à la rentrée 74 en France). En 77/78, L'exorciste II : L'hérétique (The exorcist II : The heretic), après un bon démarrage, s'effondra rapidement. La critique française, dans son ensemble, reçu avec mépris le film de Friedkin. Celui de Boorman, bien que malmené lui aussi, trouva en revanche plusieurs défenseurs acharnés. Je n'avais encore jamais vu L'hérétique et, malgré la forte impression que m'avaient laissés, adolescent, French Connection et L'Exorciste, cette phrase lue dans 50 ans de cinéma américain (Coursodon / Tavernier) m'est toujours restée en tête : "Ces deux films ont la particularité d'avoir eu, l'un et l'autre, une suite nettement plus intéressante mais beaucoup moins lucrative". Pour Positif, le second volet de L'Exorciste, signé d'un "auteur maison", surclassait alors largement le premier (couverture et 20 pages d'entretien en février 78). Pour Télérama, assez récemment encore, Boorman évitait "le Grand-Guignol, les effets sonores et le réalisme ordurier dans lesquels Friedkin s'était vautré". Cependant, depuis quelques années, la fortune critique des deux cinéastes semble avoir évolué de manière opposée. Friedkin, après une longue période de purgatoire a été remis au premier plan suite, notamment, à la réussite de Bug et a été progressivement ré-évalué par des critiques d'une autre génération, se rappelant probablement d'un choc de jeunesse (Thoret, Vachaud, Maubreuil...). La figure de Boorman, devient quand à elle de moins en moins visible, en partie à cause de la non-distribution en salles de ses deux derniers films en date. Malgré ce récent état de fait, je m'attendais donc à revoir tout d'abord un produit efficace mais douteux, voire répugnant, puis une œuvre profonde, inspirée et éminemment poétique de l'autre. Et il y a de ça. Seulement, au final, le jugement de valeur et l'intérêt suscité n'obéissent pas forcément à la logique de la supposée supériorité de l'imaginaire visionnaire sur l'horreur bassement réaliste.

exorcist.jpgLa première heure de L'exorciste relate très peu d'événements et place tout juste, de ci de là, quelques signes rendus volontairement énigmatiques par le défaut d'explication données, par l'éclatement spatio-temporel du récit et par la suspension de la plupart des séquences au sein desquelles ils apparaissent (nous retrouverons plus loin ce procédé). Il ne s'y passe donc pas grand chose mais ce prologue décrivant des fouilles archéologiques en Irak, ce suivi des faits et gestes d'un ecclésiastique en pleine crise de foi et ces scènes de famille à la teneur quasi-documentaire intriguent fortement par le parallélisme imposé par le montage. Friedkin joue du flottement et de l'attente du spectateur, multipliant en ces endroits les ellipses étonnantes (la mort de la mère du Père Karras, par exemple), reportant au plus tard possible le croisement des différentes trajectoires qu'il décrit. Ces trouées et ces prolongations nous laissent dans l'expectative, nous laissent aussi, parfois, dubitatifs (a-t-on là des défauts de construction ou pas ?). Mais le maillage tient pourtant, et l'étrange réalisme de Friedkin (ainsi que la qualité d'ensemble de l'interprétation) fait que l'on s'attache à ces personnages. Par conséquent - mais n'est-ce pas un mécanisme de protection de notre part, redoutant le pire, pourtant connu ? -, plus que la possession elle-même, ce sont les rapports de chacun (scientifique, prêtre, mère de famille) avec la notion d'exorcisme qui passionnent.

La progression orchestrée par le cinéaste est infaillible, celui-ci sachant exactement comment atteindre son but : estomaquer le spectateur. Au calme plat de la première partie, succède une montée de la tension par paliers, avant les débordements de la dernière demi-heure. L'univers du film, si éclaté au départ, se compresse progressivement à l'échelle de la maison de Georgetown et de la chambre de Regan, décor qui nous est remarquablement rendu présent.

Friedkin réaliste, mais aussi, Friedkin accrocheur (raccoleur ?). Afin de nous saisir, il n'hésite aucunement à avoir recours à une esthétique du choc. La surenchère ordurière, verbale et physique, ne l'effraie pas (de là vient le rejet des critiques de l'époque : la "vulgarité" du style), la recherche de l'effet non plus. Il n'est dès lors pas étonnant que le film marque autant l'esprit à la première vision. A la seconde, se remarque l'usage d'un procédé expliquant lui aussi l'impact : Friedkin coupe toutes ses séquences à sensation à leur acmé, refusant de les laisser retomber, ne les laissant jamais se dénouer, enchaînant brutalement sur un autre lieu. D'où l'état de sidération du spectateur.

L'efficacité et le spectaculaire assurent le maintien du statut de classique (malgré le fait que celui-ci ne soit finalement plus vraiment terrifiant). Ils ont aussi tendance à brouiller partiellement la réflexion. Le fond idéologique de L'exorciste apparaît trouble, peu aimable, sans que, là aussi, on ne distingue très bien ce qui échappe à Friedkin et ce qui lui est propre. Ce sont les médecins qui proposent l'exorcisme à la mère de Regan et les prêtres se sacrifient pour aider les flics à faire leur boulot. Science, religion et police ne s'opposent jamais, ne s'excluent pas mais s'épaulent pour le retour à l'ordre.

Mais les soubassements douteux n'aboutissent pas toujours à de mauvais films...

heretic.jpg... et les bonnes intentions suffisent rarement à faire les meilleurs.

L'hérétique semble d'abord s'engouffrer dans l'une des zones d'ombre du précédent. Un nouveau protagoniste, le Père Lamont (Richard Burton, perdu), doit enquêter sur les circonstances exactes de la mort du Père Merrin, quatre ans auparavant. Pour cela, par télépathie, il voyage dans les souvenirs de Regan et se retrouve propulsé dans plusieurs dimensions, prenant part à une lutte entre le bien et le mal, lutte aux racines ancestrales (africaines) déjà étudiées par le Père Merrin (Max Von Sydow rempile donc pour quelques flash backs).

En 77, les admirateurs de Boorman n'ont qu'un mot à la bouche : "Visionnaire". La conscience qu'en a le cinéaste lui-même se traduit par plusieurs choix.

Tout d'abord, l'image doit constamment se dépasser elle-même pour accéder à un état de transe cinématographique. La technique est à la pointe (steadycam utilisée pour la première fois dans des séquences aussi longues), les décors sont stylisés (nature africaine recréée en studio) et futuristes (le laboratoire et l'appartement de Regan sont si modernes qu'ils en paraissent aujourd'hui affreusement démodés), les acteurs sont poussés vers la tension immédiate, l'éclat fiévreux, l'expression sans détour. Le risque est grand car si la transe n'est pas partagée par le spectateur, le mouvement créé devient simple manège.

Ensuite, ce cinéma hyper-visuel est supposé faire avaler toutes les aberrations du scénario. L'effacement poétique des distances par la mise en scène ne rend pas moins incohérents les rebondissements et les allers-retours des personnages entre New York et Washington, entre l'Ethiopie et les Etats-Unis. De plus, à trop travailler l'image, il arrive que l'on en oublie d'écrire des dialogues un tant soit peu corrects et crédibles.

Enfin, Boorman, qui fait alors son film contre le premier volet (il ne l'aime pas), sait voir au-delà de l'illusion religieuse et de la raison scientifique. Ici, les deux blocs (la police est absente, l'institution, le social, n'intéressent pas le cinéaste) sont réellement renvoyés dos à dos et dépassés par une force plus haute, plus poétique, métaphysique. Cela nous vaut un salmigondis extra-sensoriel qui rend incompréhensible le déroulement du récit dans son final (faute d'attention de notre part aussi, certainement).

Un point positif ? Boorman parvient à révéler l'érotisme d'une Linda Blair qui a bien grandi, d'abord subtilement en la filmant régulièrement en chemise de nuit valorisante avant de le faire plus franchement lors du dénouement qui la jette, provocante et possédée, dans les bras de Burton.

Personnellement, L'hérétique m'apporte une confirmation : John Boorman est tantôt génial ou du moins excellent (Le point de non retour, Duel dans le Pacifique, Leo the last, Délivrance, Hope and glory, Le Général, Tailor of Panama), tantôt terriblement assommant (Zardoz, L'hérétique, La forêt d'émeraude, Rangoon). Il ne connaît pas l'entre-deux.

Commentaires

  • Si j'te l'dis...

  • On ne sera probablement jamais d'accord sur Boorman !-]

    L'écart que tu lui accordes me paraît vraiment trop grand ! A la limite, je te suivrais volontiers dans le dernier §, si tu mettais : "[John Boorman est] tantôt correct et parfois très bon [...] et tantôt terriblement assommant [etc.]"

    Bref, ses meilleurs films, selon moi, sont toujours dans ton "entre-deux" !-DDD

    Pour appuyer cette remarque, une petite pointe d'ironie, alors. Si, vraiment, Boorman a été "génial" (voire "du moins excellent"), qu'en est-il des Lang, Hitchcock, Buñuel (pour ne prendre que des gens que tu aimes bien) ?-]

  • L'écart s'explique selon moi par le style, le registre et l'ambition du cinéaste, plutôt éclectique dans ses sujets mais toujours à la recherche d'une certaine "puissance" visuelle. Par conséquent, l'emphase guette et l'envoie parfois dans le mur. Mais lorsque tout est bien en place, le film nous emporte de manière souvent impressionnante.
    Chez des auteurs plus "monomaniaques", on ne peut certes pas distinguer aussi strictement deux groupes de films dans leur œuvre (Rohmer, Pialat, Ozu, que sais-je...).

    Donc, puisqu'il faut (une nouvelle fois ? :)) que je précise... Boorman génial pour Point blank, Délivrance, voire Duel... oui. Excellent (très bon, si tu y tiens :)) pour les 4 autres, etc...

    Et si l'on en est à tirer les cheveux en quatre, lorsqu'il est dans cette forme là, il est bien meilleur que Lang quand il fait La femme sur la lune, Hitch Mr & Mrs Smith, Bunuel La fièvre monte à El Pao (quoique, il est pas si mal celui-là :), Bunuel j'ai du mal à en trouver un mauvais).
    (euh, est-il vraiment utile de me pousser à écrire que, au final, je place tout de même ces trois-là au-dessus de Boorman ?) ?-)

  • Alors comme ça, on critique mon cher Fritz Lang (pas vraiment en fait). La Femme sur la Lune se regarde quand même (bon d'accord, l'histoire est sans aucun intérêt mais la mise en scène du voyage sur la Lune n'est pas mal du tout). Bon, il paraît que Guérillas est vraiment très mauvais mais je ne connais personne qui ait vu ce film...
    Quant à Hitchcock, un autre de mes héros, je suis d'accord pour dire que Mr et Mrs Smith est loin d'être un chef d'oeuvre (même si je trouve tout de même quelques qualités à ce film).

  • Il y aurait trop de choses à répondre à ton comm :-] (et aussi à ton billet !-]

    Mais, comme tu ne voudrais pas que je traîne encore plus que je ne le fais déjà (ahem ;-], je me contenterais amplement de la phrase interrogative dans la dernière parenthèse ci-dessus !-]

    PS : cela dit, si tu m'encourages à developper (ici), tu ne devras pas t'étonner de ma "lenteur" dans ce qui nous occupe, hein !-]

  • Ran : De Lang, dont je connais à peu près les 2/3 de la filmo, "La femme sur la lune" est le seul titre qui m'ait réellement ennuyé. Le début passait bien mais le voyage m'a paru assez ridicule et pas très heureux plastiquement. Pas grave... avant, il y a "Les espions" et après, "M"...
    (allez, pour faire plaisir au Père Delauche, mes Fritz Lang "géniaux" : Dr Mabuse, Metropolis, M le maudit, Le testament du Dr Mabuse, Chasse à l'homme, Règlement de comptes, Moonfleet, et je n'énumère pas les "seulement" "excellents"...)

    Père Delauche : Pour "ce qui nous occupe", je ne suis plus à un jour près... :-)
    Je suis donc tout à fait à l'écoute de tes réactions, particulièrement celles qu'ont provoqué chez toi ce billet sur la comparaison entre ces deux Exorcistes. Tu peux y aller, le micro est ouvert...

  • Quand même le compte à rebours dont Lang dit qu'il l'a inventé (mais il est très menteur) !
    Sinon, Metropolis mis à part, on a peu près la même liste sur les meilleurs Lang. J'avais fait un top il y a quelques mois.

  • Je connais les "limites" de Metropolis, mais en le découvrant, il y a de cela une quinzaine d'années, sur grand écran, je n'ai pu m'empêcher de dire : "Ah ouais, quand même...".

  • Tant pis pour notre "chantier", alors ! Du reste, je crois que ça fait peut-être plus d'un an que je me dis, ça !-DDD

    A/ Friedkin vs Boorman.
    1) L'Exorciste I & II
    Vu il y a très longtemps les deux films. Je sais que je n'aime pas trop celui de Friedkin, même s'il me semble nettement plus "réussi" (plus agréable à regarder) que celui de Boorman, qui - de mémoire - essaie de faire autre chose, oui, de plus "métaphysique", de plus "ambitieux". Aucun des deux ne m'avait convaincu. C'est typiquement des films aux sujets accrocheurs, dans l'ère du temps : il y a eu une petite vogue dans les années 70 du cinéma fantastique (horreur), comme il y en a toujours eu. Donc, c'est mis au goût du jour : la technique, la narration, les acteurs.
    Pas d'accord avec tes cotations : disons, *# pour les deux versions.

    2) les cinéastes
    a- Effectivement, pour Friedkin, il y a eu dernièrement un regain d'intérêt (impulsé par Bug ; un poil sur-évalué). Une rétrospective à la Cinémathèque, il y a quatre ou cinq ans qui ont permis de le re-découvrir, et constater qu'il est un des cinéastes "importants" du cinéma contemporain [période que nous essayons laborieusement de parcourir chacun de notre côté :-] Certains de ses films - intéressants, corrects - ont été expédiés par la critique : Cruising, Le Convoi de la peur, Traqué. Et, je crois qu'à l'époque To live and die in LA - peut-être son meilleur film - a été passé à la trappe un peu partout.
    Je n'adore pas ce réalisateur, mais on doit lui reconnaître un sens efficace du récit, même si on peut lui reprocher de rester dans les canons hollywoodiens. Il y a cependant des projets plus "artistiques", mais moins réussis. Je me souviens d'un huis clos oppressant adapté d'Harold Pinter - dont j'ai oublié le titre - assez prenant (captivant), mais le public n'a pas marché. Et il y a aussi de parfaits ratages : Jade, incontestablement. Les qualités que j'apprécie chez lui - que tu décris assez bien dans ton billet sur l'Exorciste, mais que je généralise sur sa filmographie -, c'est son "efficacité" dramatique, son traitement "réaliste" (parfois exarcébé dans certains projets), son "témoignage" sur l'Amérique [du Nord :-], c'est-à-dire son regard critique sur son pays, malgré des procédés parfois ouvertement démagogiques : par exemple, les outrances verbales.
    Je relève cette jolie formulation qui te sert d'enchaînement : "Mais les soubassements douteux n'aboutissent pas toujours à de mauvais films...":-]

    b- Pour Boorman, c'est différent, bien que je le situerais à peu près au même niveau. Pour moi - et je vais me répéter un peu - Point blank est un très bon film (avec des moments très inspirés), et Delivrance est "plus que pas mal", mais c'est tout. Il y a des films "regardables" : Hope and glory (un peu gentillet sur les bords), The Tailor of Panama, Hell in the Pacific, The General, Beyond Rangoon.
    Mais, ce qui pourrait le sauver - à mes yeux - c'est qu'il a une vision "poétique" du monde. De là, à le qualifier de "visionnaire", c'est un pas que je ne franchirais pas. Ou alors, il faudrait me filer quelques doses de substances hallucinogènes :-] Ses qualités de technicien ne sont pas à mettre en doute, seulement sa capacité à mettre en forme un récit crédible et captivant. Il y a un moment dans ses films, où le spectateur ne veut plus le suivre soit parce que trop niaisouille (La Forêt d'émeraude), soit trop - disons - "grandiloquent" : Zardoz, Excalibur.
    Boorman, doté d'un sens visuel (et cinématographique) très personnel indéniable, n'est, selon moi, jamais "génial" :-] pas plus que Friedkin, du reste. De plus, je ne suis pas sûr que "l'érotisme d'une Linda Blair" soit particulièrement convaincant pour défendre sa suite de l'Exorciste :-]

    B/ ton comm Ecrit par : Ed | 12.08.2010
    "Chez des auteurs plus "monomaniaques", on ne peut certes pas distinguer aussi strictement deux groupes de films dans leur œuvre (Rohmer, Pialat, Ozu, que sais-je...)"
    - Rohmer : désolé, mais là, gros plantage ! Marquise d'O, L'Anglaise et le Duc, Triple agent, voire L'Astrée vs les "Contes".
    - Pialat :
    - Ozu : débuts : "réalistes", période "shomin geki"...

    "Et si l'on en est à tirer les cheveux en quatre, lorsqu'il est dans cette forme là, il est bien meilleur que Lang quand il fait La femme sur la lune, Hitch Mr & Mrs Smith, Bunuel La fièvre monte à El Pao (quoique, il est pas si mal celui-là :), Bunuel j'ai du mal à en trouver un mauvais)."
    - Juste pour Buñuel : Una mujer sin amor (d'après Pierre et Jean, de Maupassant), c'est pas terrible (euh, mais pas mauvais non plus). J'aime bien le Rio de la mort qui a mauvaise réputation.

    Là, de façon plus générale : je rigole bien, car on dirait que c'est comme ça que tu as fait ton choix pour élire à tout jamais ta revue préférée !-DDD

    Bien à toi.

  • J'ai bien fait de t'encourager... En plus, le choc n'est pas si frontal que cela...

    A) 1) "L'exorciste", juste après l'avoir (re)vu, j'avoue avoir hésité : insister sur ce qui peut gêner (le grand-guignol, les effets, l'idéologie) et lui mettre deux carrés seulement ou alors faire confiance au plaisir assez net que j'y ai pris et chercher à cerner ce qui, aujourd'hui, en fait encore une œuvre marquante. Le désappointement face à "L'hérétique" a sans doute achevé de faire pencher la balance.
    Par ailleurs, qu'ils participent d'une mode n'est pas, en soi, répréhensible et je nuancerai ton jugement concernant des mises en scène "au goût du jour". Déjà, comme j'ai tenté de le montrer, elles diffèrent radicalement. Ensuite, d'un côté le réalisme un peu poisseux du Friedkin appartient plus à l'auteur qu'au genre lui-même et de l'autre, la construction très étrange du Boorman, à rebours des autres succès de ce type, a complètement désarçonné le public.

    A) 2) a) Merci de compléter aussi bien ma note :). Car je connais assez mal Friedkin. Je ne peux juger de son cinéma qu'à partir de French connection, L'exorciste, Police Fédérale LA et Bug. Et encore, j'ai très peu de souvenirs de l'avant-dernier cité (effectivement, il me semble qu'il était un peu passé à la trappe, dans le prolongement de la réception critique de ses films des années 70, même si il a, lui aussi, finalement, marqué pas mal d'esprits). Bug : assez scotché. Notamment parce que je n'en attendais pas grand chose. Bref, Friedkin, c'est un cinéma du choc, qui cherche, avec une grand efficacité et en partant d'un certain réalisme, à s'imprégner durablement dans la tête du spectateur.

    A) 2) b) M... ! j'ai oublié Excalibur ! Que (paradoxalement ?) j'aime aussi beaucoup, appartenant (de surcroît) à un genre qui m'intéresse d'habitude très peu (l'heroic fantasy). La grandiloquence y est acceptable, de par le sujet.
    Sinon, moi non plus je ne comprends pas trop ce qu'est un cinéaste "visionnaire" et pour ce qui est de l'érotisme de Linda Blair, ce n'est, pour moi, qu'un détail qui m'a tapé dans l'œil mais certes pas un argument de vente... :)

    B) Mais je parlais d'une distinction qualitative !
    Quelqu'un qui tombe sur "Conte d'été" et l'apprécie, aimera probablement tout Rohmer de la même façon. Idem devant Loulou ou Fin d'automne. L'amplitude des jugements successifs que l'on porte sur les films de Soderbergh par exemple est généralement plus importante que celle concernant ceux de Woody Allen...
    Et puis il ne faut pas abusivement faire de Rohmer et Ozu des cinéastes éclectiques. Quelqu'un se retrouvant par hasard devant "Triple agent" peut très bien se dire "C'est chiant comme du Rohmer", sans bien connaître le cinéaste par ailleurs. Surtout que chez Rohmer, cette distinction que tu reprend est faite par lui-même, insistant constamment sur le caractère littéralement "hors-série" de ces titres-là, comme un travail "à côté" de sa grande œuvre, de ses séries (sans, encore une fois, faire entrer là un jugement qualitatif). Quant à Ozu, c'est uniquement une douce évolution stylistique sur un grand nombre d'année (le point d'équilibre étant peut-être au moment de "Il était un père"). Et le réalisme d'Ozu il est là au début comme à la fin, me semble-t-il.
    Enfin, pour Bunuel, pas vu "Una mujer", mais moi c'est "Cela s'appelle l'aurore" que j'aime beaucoup alors qu'il n'a pas grande réputation...

    Bien à toi aussi. :)

  • Très intéressant (la chronique et les commentaires). J'ai vraiment aimé l'Exorciste (malgré avoir pesté contre les rajouts numériques lors de la ressortie en 2001). Le traitement "réaliste"associé à des aspects too much dicté par l'effet horror. Le Boorman, découvert il y a quelques années, ne me laisse pas un souvenir impérissable, loin de là. Trop planant (les séquences en Afrique, très bizarres, en partie à cause du tournage en studio), et trop technologique pour expliquer le métaphysique : on observe exactement la même dérive dans L'Emprise, pourtant assez captivant, mais dont la dernière partie est gâchée par une surenchère d'appareils mesurant le degré d'apparition de l'entité. Même chose pour Ring 2, qui malgré des séquences flippantes au possible, se plante sur la fin. Le surplus d'informations techniques qui permettent d'expliquer le phénomène métaphysique me paraît un mauvais choix, mettant le spectateur sur des rails logiques : tout devient explicable...

  • C'est exact, Raphaël, tout ce fatras technologique handicape énormément le film de Boorman, surtout dans sa première partie (franchement, à la place de cette machine, un simple pendule aurait suffi pour les séances d'hypnose).
    Je suis également d'accord avec l'inutilité des quelques ajouts numériques dans le Friedkin (les deux ou trois apparitions de figures spectrales sont brèves mais plutôt lourdingues).

  • « J'ai bien fait de t'encourager... »
    - Rhalala, entre ceux qui m’encouragent et ceux qui m’OBLIGENT à réagir, qu’est-ce que la blogociné ferait sans moi, hein ?!-DDD Et, bien sûr, il faut encore que je réponde à ton comm !-]

    « En plus, le choc n'est pas si frontal que cela… »
    - Ah mais, je n’ai jamais promis le combat du siècle !-] Enfin, pas là ;-] Et puis, c’est simplement parce que, dans l’ensemble – tu l’auras également remarqué – nos désaccords ne le sont jamais fondamentalement !-] Je suis même en général « plutôt d’accord » avec toi (tes impressions, tes comptes-rendus) ; à ceci près que nous différons assez radicalement dans notre façon d’aborder le cinéma (et la critique) ; notamment sur les échelles d’importance !-]

    [A) 1)]
    « […] Le désappointement face à "L'Hérétique" a sans doute achevé de faire pencher la balance. »
    - Oui, mais, là, ça surévalue le premier (d’un bon gros poil !-] Quand on prend les autres films à trois carrés chez toi, je ne suis pas sûr que ça colle bien ?-] Surtout, si on focalise sur l’unique carré pour le film – certes bancal – de Ford (Son of the desert) !

    « Par ailleurs, qu'ils participent d'une mode n'est pas, en soi, répréhensible »
    - Il ne s’agissait pas de faire un reproche sur l’effet de mode, mais juste un rappel de contextualisation. Et, peut-être que la formulation "au goût du jour" est un peu péjorative. Ce qui m’importe – comme toi, par ailleurs – c’est le traitement (convaincant ou non) ; la « patte » de chacun.

    [A) 2) a)]
    « Merci de compléter aussi bien ma note :) »
    - Bah, comme disait l’autre, « on a toujours besoin d’un plus petit que soi » !-D

    « [qu'à partir de French connection, L'exorciste, Police Fédérale LA et Bug.] Bref, Friedkin, c'est un cinéma du choc »
    - Oui, pour ceux que tu as vus ; mais, ce n’est pas une constante dans l’œuvre. Ou alors, disons que ses films les « plus efficaces parviennent à ce résultat. » En fait, on peut, sans risque de trop se planter, parler à son sujet de films ouvertement politiques, même si par moments son propos peut être discutable.

    [A) 2) b)]
    « [Excalibur !] La grandiloquence y est acceptable, de par le sujet. »
    - Alors, j’aurais dû insister beaucoup plus sur la « laideur » du film !-]

    « Sinon, moi non plus je ne comprends pas trop ce qu'est un cinéaste "visionnaire" »
    - Attends donc que je retrouve une de tes phrases – dans ton exposé sur ta revue chérie dans les années 70 !-]

    [B)]
    « Mais je parlais d'une distinction qualitative ! »
    - Bon, tu te rattrapes plutôt bien, même si ça tient moyennement :-] Je passe néanmoins sur Pialat, qui est, de ceux que tu cites ici, le plus homogène (euh, assez logique, puisque moins grand !-]

    « Quelqu'un qui tombe sur "Conte d'été" et l'apprécie, aimera probablement tout Rohmer de la même façon. »
    - Pas sûr. Les Contes ont, dans l’ensemble, fait « un tabac » ; les films, disons « historiques », se sont ramassés !
    &
    « Quelqu'un se retrouvant par hasard devant "Triple agent" peut très bien se dire "C'est chiant comme du Rohmer" »
    - Teu-teu-teu : il se dira : « C’est chiant, comme un mauvais film français » ! Et si je veux absolument imposer mon point de vue sur ce point que tu soulèves, je dirais même qu’il y a QUALITATIVEMENT une (nette) différence de degré entre ces films « hors série » (beaucoup plus « totaux ») qu’un des Contes, pris isolément.

    « ou Fin d'automne »
    - Pour Ozu, je l’ai mal dit plus haut : il y a les films, euh, en quelque sorte « pré- » néo-réalistes, plus proches des classes populaires (le shomingeki) et les films, disons, plus « domestiques » de la fin (les gendaigeki, je crois bien), presque du pré-sitcom, si l’on veut. Mais, là, oui : je crois que quelqu’un qui apprécie un Ozu (au hasard), peut aimer tout Ozu. « Et le réalisme d'Ozu il est là au début comme à la fin » : oui, mais, il (son réalisme, le cinéaste) a nettement évolué !

    « L'amplitude des jugements successifs que l'on porte sur les films de Soderbergh par exemple est généralement plus importante que celle concernant ceux de Woody Allen... »
    - Euh, « l’amplitude dans les appréciations au coup par coup que l’on a des films de… ». Plutôt d’accord.

    « Enfin, pour Buñuel »
    - Merci d’y revenir, car j’avais oublié de souligner l’importance de La Fièvre (sur lequel j’ai tartiné :-] et te suis parfaitement sur "Cela s'appelle l'aurore" !-]

  • "qu’est-ce que la blogociné ferait sans moi" : La blogociné n'attend qu'une chose de toi : que tu te décides à ouvrir un blog, bon sang ! :DD

    [A) 1)]
    "Quand on prend les autres films à trois carrés chez toi, je ne suis pas sûr que ça colle bien" : Moi j'en suis sûr que ça colle :) (je n'ai jamais eu envie de revenir sur une notation de ce blog). Maintenant, les nuances à l'intérieur de mes "échelles"... Je ne vais quand même pas mettre des demi-points ou noter sur 10 ou sur 20... (euh, le Ford ? Si, si, je le considère toujours assez mauvais)

    [A) 2) a)]
    "on a toujours besoin d’un plus petit que soi" : L'histoire de ma vie. Je mesure 1m93.

    [A) 2) b)]
    "Attends donc que je retrouve une de tes phrases – dans ton exposé sur ta revue chérie dans les années 70" : Ah tu l'as lu finalement ? :D. Tu peux vérifier, l'expression "visionnaire" est entre guillemets. Je la reprends donc directement de la revue sans la faire mienne...

    [B)]
    "tu te rattrapes plutôt bien" : Mais je n'avais pas trébuché...

    "Les Contes ont, dans l’ensemble, fait « un tabac » ; les films, disons « historiques », se sont ramassés" : Ces derniers sont donc pour toi, forcément, de plus grand films !-)

    "il se dira : « C’est chiant, comme un mauvais film français » !" : Il me semble vraiment que pour pas mal de gens, allant au cinéma "comme ça", connaissant quelques noms etc..., un "film de Rohmer", c'est presque une expression pour rire, une blague, pour dire qu'on va se faire ch...

    "il y a QUALITATIVEMENT une (nette) différence de degré entre ces films « hors série » (beaucoup plus « totaux ») qu’un des Contes, pris isolément" : Pas d'accord. Je vois des deux côtés, d'éclatantes réussites et aussi des films un peu moins grands.

  • "[ton exposé sur ta revue chérie...] Ah tu l'as lu finalement ? :D.
    - Diantre, oui ! Mais, comme ma réponse à l'ensemble (mail + texte) va être assez longue, et devoir nécessiter pas mal de "précautions", je vais tâcher d'être ici concis.

    Ainsi pour te donner un avant-goût de ma réaction suite à la lecture toute récente de ton fichier, je reprends une de mes formulations, plus haut, dans le préambule du comm daté du 15.08, qui - pour des raisons de politesse ? - allait un peu trop vite en besogne : "[Et puis, c’est simplement parce que] dans l’ensemble – tu l’auras également remarqué – nos désaccords ne le sont jamais fondamentalement !-]" (*)

    Aussi, je crains fort que mon courrier final risque de te "froisser", de t'irriter, ou tout simplement t'exaspérer (je ne sais - quoi - encore) : je m'attelle cependant à te l'envoyer dès que possible, afin que tu ne croies pas que je tienne ton envoi, et encore moins notre "affaire", pour des bagatelles !

    Mille respects.

    (*) dans ton comm ci-dessus, je relève que nous avons même un "sérieux" désaccord sur Rohmer - quoique, là, sans vilaines conséquences [ahem !-]

  • Diable ! Tu es passé maître dans l'art du suspense...

  • Eh, t'as vu ça ?!-D

    Alors, petit jeu amusant : entre "ouvrir (éventuellement) un blog", et "faire un film (même pourrave :-] ", sauras-tu deviner ce que j'ai choisis ?-]

    PS : euh, c'est la pause "déconne", parce que dans les prochains jours, je crains que tu rigoleras nettement moins !-] (gloups)

  • Je vois que j'ai raté le grand débat de l'été. Dommage. N'avais tu pas, Ed, fait un "êtes vous boormanien" en son temps?
    Sans vouloir réouvrir les hostilités, je suis d'accord avec toi, sur les deux films ("L'hérétique" a été une grosse déception), sur Boorman et sur Friedkin. D'une certaine façon, tous les deux ont contribué de façon différente à marquer l'imaginaire des années 70 par des films qui ont bouleversé les représentations. Je pense que ce sont des cinéastes importants et, oui, parfois géniaux.
    Le génie de Friedkin, c'est peut être que dans "L'exorciste", les scènes quasi documentaires des examens médicaux sont plus terrifiantes que les scènes à effet, comme le quotidien des flics de "French connection" filait un coup de vieux à disons "Bullitt".
    Pour Boorman, c'est vrai que ses films ratés ne le sont pas à moitié mais personne ne filme l'eau comme lui. Contrairement à Père Delauche, non seulement je ne trouve pas "Excalibur" laid, mais véritablement épique et beau, le seul film qui ait été capable d'allier la représentation spectaculaire à la dimension mystique du texte. L'esprit de la légende et sa forme. En ce sens, c'est plus une illustration d'un grand texte que de l'Héroic fantasy, et Boorman réussi les doigts dans le nez ce qu'ont raté non seulement le Hollywood traditionnel mais aussi Rohmer et Bresson.
    Sinon, j'aime bien "Rangoon" et "Taylor of Panama", mais je n'ai pas compris l'engouement (y compris à Positif) pour "The général".

  • ma méire était bonne, d'autant que je répète la même chose (ce qui me rassure :))
    http://nightswimming.hautetfort.com/archive/2008/06/01/etes-vous-boormanien-ne.html

  • Ma mémoire était bonne, mieux que ma frappe...

  • Tant que l'esprit reste vif, Vincent... !-)

    Sur les séquences médicales : effectivement, il y a une tension qui les parcourt. Cela dès le début, lors des visites de "routine", puis ensuite, avec les appareils de plus en plus impressionnants (mais "réels") et les examens plus lourds. La scène dans laquelle le médecin explique à la mère comment Regan lui a parlé est remarquable (on pouvait s'attendre à ce que Friedkin enregistre les grossièretés, mais, là aussi, il ménage ses effets pour les rendre plus efficaces plus loin).

    Sur Excalibur : Comme tu le soulignes, l'eau y est filmée magnifiquement (ainsi que le poids des armures). Ce film a tout pour rejoindre le "deuxième groupe" des oeuvres de Boorman, celui des ratages : l'ampleur du sujet, l'importance des moyens techniques, la débauche visuelle... Et pourtant, ici, ça marche. A part quelques visions qui apparaissent datées, c'est assez beau et le souffle est indéniable.

    Sinon, "The General" m'avait séduit il y a dix ans...

  • "Boorman réussi les doigts dans le nez ce qu'ont raté non seulement le Hollywood traditionnel mais aussi Rohmer et Bresson."
    - Vincent, ça va pas de dire des choses comme ça !!!-DDD (euh, bon retour ; et pas de polémique, siouplait !-]

  • Père Delauche, pas de polémique, je vais être frustré :)
    La version Richard Thorpe n'est vraiment pas terrible et je n'imagine pas que vous lui trouviez des qualités.
    Pour ce qui est des deux français, disons que Bresson s'en sort un peu mieux mais il n'a aucun sens de l'épique ni du merveilleux, sans parler de l'érotisme.
    Rohmer c'est un autre problème. Les partit pris sont originaux, la fidélité au texte louable, mais c'est trop unilatéralement intellectuel. La légende, c'est aussi de la culture populaire, ça doit transporter comme Homère ou Shakespeare ou Ford. Et Lucchini en Perceval ce n'est pas possible par rapport à Paul Geoffrey. Ford, ça marche parce qu'il met en scène John Wayne qui était cascadeur, faisait 1m95 et du cheval depuis l'âge de 5 ans. La légende du roi Arthur, c'est pareil. Boorman rend le poids des armures, la vigueur des chevaux, l'effort pour soulever une épée, le froid sur les lacs irlandais, l'humidité des forets anglaises. On y croit.
    Il y en a encore un autre avec lequel je ne marche pas, c'est Syberberg avec son adaptation de Wagner, je suis en train d'écrire là-dessus.

  • "[...] pas de polémique, je vais être frustré :)"
    - Houlà, je ne vous le fais pas dire : je sais ce que c'est !-] mais, euh, je ne balancerais personne ;-DDD Si je n'avais pas tant de "chats" à fouetter en ce moment (et c'est peu dire :-], je m'y engouffrerais volontiers !-] Alors pour réconcilier tout le monde ici, je vais réciter ma première leçon dans ma toute récente reconversion - non, là, je déconne !-DDD

    C'est une formule magique, qu'on trouve dans tous les vieux grimoires de critique ventrue : "Boorman est un génie, et Godard est un", non je n'y arrive pas ! Je reprends : "Boorman est un génie, et Godard est une impost...", rrr... "une imposture, doub...", grumpf, je n'y arrive vraiment pas !!? Bon, je reprends une nouvelle fois, depuis le début : "John Boorman est un génie, et Jean-Luc Godard est une imposture, doublée d'un affreux jojo" !-DDD

    Ouf, j'ai réussi !!! mais, je n'y crois absolument pas !-DDD (euh, comme toute personne sensée - et lucide - ne le pourrait, d'ailleurs !-]

  • Ne connaissant ni le Rohmer ni le Bresson, je comptais bien rester en retrait de cet échange...
    Mais, cher Père Delauche, tu as le don de "déplacer" les polémiques (pour faire diversion ?), et cela, toujours vers les mêmes rivages (et la même cible, que tout le monde aura reconnu).
    Donc, selon moi (et Vincent, certainement) :
    1) Il y a une différence entre "être parfois génial" et "être un génie".
    2) Notre rapport à Godard n'a que peu à voir avec le débat en cours.
    3) Puisque Nightswimming et Inisfree ne sont, chacun le sait, que des blogs sous-marins pilotés par la secte positiviste (récemment encore, le rejet du dernier Frears d'un côté et la défense de Dario Argento de l'autre ne relevant bien sûr que de la manipulation), autant l'avouer : M. Ciment a toujours raison et il est notre Maître !!
    (euh, dois-je vraiment ajouter un !-) ou un :DDD ?)

  • Mon cher Ed, crois-tu qu'il soit bien "raisonnable" (disons) de me lancer sur quinze polémiques différentes à la fois ?-DDD

  • Houla... Je ne peux même plus réagir sur mon propre blog ou quoi ? :-) Tu veux que j'te mette en "indésirable" ou bien ? :DDD

    Et puis sur ce coup, j'étais plus en défense qu'à la relance...

  • Père Delauche, je ne comprends pas ce que vous avez contre JLG :) J'espère que quand vous aurez fini de donner le fouet (à neuf queues ?) à vos chats, vous vous joindrez à nous pour fêter ses 80 balais en décembre.

    Pour ce qui est des génies, je ne résiste pas à une petite anecdote rapportée par le scénariste Ernesto Gastaldi : A un diner, Sergio Leone portant sa fameuse barbe, voit que son ancien assistant Giancarlo Santi s'est laissé pousser la même. "Qu'est-ce que tu fais ? Tu veux me ressembler ? ... Giancarlo, pour porter cette barbe, il faut être soit un génie, soit un trou du cul". Et Gastaldi de détendre l'atmosphère en lançant à Leone : "Tu ne penses pas être un génie, j'espère".

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