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Les Vikings

(Richard Fleischer / Etats-Unis / 1958)

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lesvikings.jpgRevoir sur grand écran Les Vikings (The Vikings) c'est apprécier le savoir-faire technique de Richard Fleischer et son emploi efficace du Scope (des panoramiques sur les fjords aux gros plans sur les visages), c'est baigner dans les belles images de Jack Cardiff (en particulier lors des remarquables scènes de navigation dans la brume), c'est relever par endroits un louable souci d'authenticité (et un tournage en décors réels), c'est être saisi par quelques fulgurances stylistiques (les vigoureuses entrées dans le champ, les contre-plongées du duel final) et plusieurs pointes de sauvagerie (l'attaque du faucon, le jeu de la hache, la fosse aux loups, la main tranchée), c'est profiter des bonnes interprétations de Tony Curtis, d'Ernest Borgnine, de Janet Leigh et de Kirk Douglas, star et producteur, dont le personnage d'Einar, nous dit-on, refuse de se laisser pousser la barbe, à l'inverse de tous ses camarades vikings, mais se voit dans la foulée à moitié défiguré...

Mais le revoir, c'est aussi subir le jeu sans nuance de Frank Thring en tyran de service, c'est patienter le temps de batailles banales, d'interventions divines balourdes et de scènes d'amour improbables, c'est ne pas échapper au pittoresque braillard, c'est suivre un scénario aussi ambitieux que prévisible, c'est assister à l'ascension d'un faux esclave mais véritable élu, c'est supporter que les païens soient perçus uniquement par un regard façonné par l'ordre chrétien, c'est observer une nouvelle transposition des préoccupations américaines, politiques, religieuses et morales, sur un fond mythologique européen...

Bref, le revoir, c'est ne le réévaluer ni dans un sens, ni dans l'autre et laisser Fleischer entre deux eaux, là où son cinéma semble se tenir depuis toujours.

Commentaires

  • Je n'ai pas vu Les Vikings mais je trouve que ce qui est flagrant chez Fleischer, ce sont les différences de qualité d'un film à l'autre. Il lui est arrivé de signer d'excellentes oeuvres (je pense, par exemple, à L'Enigme du Chicago Express) ou de sombrer dans la catastrophe la plus complète (il a fini dans des trucs avec Schwarzenneger du style Conan ou Kalidor). Bref, je ne sais pas s'il faut vraiment le laisser entre deux eaux tant bien des films passent d'un extrême à l'autre.

  • Pouf, pouf. C'est moi qui ait écrit le commentaire précédent (j'utilise à l'heure actuelle l'ordinateur de nolan, ceci expliquant cela ; toutes mes excuses à l'intéressé).

  • Et Curtis est bien meilleur dans L'étrangleur de Boston :)

  • NolRan : Fleischer ne m'a jamais vraiment enthousiasmé, c'est pour cela que je le place ainsi. Mais je suis loin d'avoir tout vu (autour de "L'énigme du Chicago Express", que je ne connais pas, il doit peut-être y avoir des choses intéressantes).
    Pas trop aimé le pourtant réputé "Etrangleur de Boston", ni le "Voyage fantastique". "Bandido" est pas mal, grâce à Mitchum. Il faudrait aussi que je revois "Soleil vert".

    Fred : Moi je l'aime bien, Curtis, dans Les Vikings, plus que Douglas à la limite (et je ne pense pas que mon ressenti soit dû à la triste actualité...).

  • Entre deux eaux, je suis assez d'accord, même si ma sensibilité privilègera la moitié haute plutôt que basse... Si Fleischer n'est pas un grand maître, il a pour autant troussé des divertissements puissants et ingénieusement filmés ; je pense à L'assassin sans visage, où un policier court après un mystérieux meurtrier qu'il se figure par un pantin sans visage ; le poignant Child of Divorce, méconnu ; et les plus grosses machines hollywoodiennes tel 20 000 lieues sous les mers ou Soleil Vert, excellentes dans leur genre. Par contre, je n'ai jamais vraiment goûté Le voyage fantastique... Salutations !

  • Merci d'abonder dans mon sens, Raphaël, et, surtout, de me confirmer qu'il convient de chercher dans les marges de la filmographie de Fleischer pour en tirer quelques plaisirs.

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