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arcand

  • Réjeanne Padovani (Denys Arcand, 1973)

    **

    Singulier film politique où le pouvoir s'exerce en vase clos, entre initiés politiques et industriels, où les actions s'enclenchent par téléphone ou intermédiaire sans trop perturber le manège (élégant au salon, lubrique à l'écart) de la bonne société. Incluant un petit jeu autour du film noir classique, le maintien à distance de la caméra, quelques étirements du temps, un soupçon d'absurdité et une certaine frontalité rendent la chose originale mais il manque un peu de nerf en son centre.

  • La Maudite Galette (Denys Arcand, 1972)

    ***

    Sorti en 1972, "La Maudite Galette" de Denys Arcand est vraiment dans son époque dans le sens où sous chacun de ses plans, on sent la présence du politique. Surprenant du début à la fin, le film fait d'abord penser au nouveau cinéma allemand contemporain, avec préoccupations sociales, décors réalistes mais rigoureusement cadrés, distanciation parfois théâtrale, le tout arrondi par l'accent et les expressions québécoises. Puis il devient progressivement film noir à l'américaine, disposant de plusieurs éléments du genre. Ce qui est fort et réjouissant, c'est que le glissement s'opère sans jamais changer de principe de mise en scène, avec plans souvent longs et fixes, sons mixés de manière très sélective (une radio, puis des aboiements, puis des ressorts de matelas) presque tatiesque, et humour à froid qui ne disqualifie pas non plus les personnages. Jolie découverte.

  • La Chute de l'empire américain (Denys Arcand, 2018)

    ***
    La présentation publicitaire (titre, affiche, appariement pour faire passer pour une fin de trilogie) est trompeuse et dessert le film. C'est un très bon divertissement à base sociale, policière et financière. On y retrouve ce qu'Arcand fait de mieux : un scénario bien construit, des scènes bien écrites, des dialogues plein d'humour sans trop souligner les mots d'auteur et surtout la création de personnages attachants. La mise en scène est dans le bon tempo, ni trop speed ni trop lente, ce qui fait que l'on ne s'ennuie jamais. Elle est efficace pour le côté polar et distille de jolis petits échos ailleurs. Même si l'on en passe par quelques clichés, l'aspect choral est une force, menant à la constitution d'une communauté inattendue, solidaire, généreuse et touchante après avoir utilisé les armes du pouvoir pour aller au bout de son utopie. Sur l'argent, thème principal, Arcand, à la fois tape fort et touche juste (notamment dans l'idée exposée d'entrée, que l'intelligence, l'honnêteté, la lucidité empêchent obligatoirement la réussite financière).