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fisher

  • Frankenstein et le monstre de l'enfer (Terence Fisher, 1974)

    **
    Un premier quart d'heure laborieux inquiète sur les capacités de Fisher à faire revivre pour la énième fois (la dernière, en fait) le mythe. Il suffit finalement que Peter Cushing apparaisse, les joues creusées comme jamais, pour que l'éternel retour se justifie. Le film ne se défait cependant pas d'une certaine rigidité rendant les scènes d'action peu impressionnantes mais inversement celles de chirurgie, bien gores, assez fascinantes. C'est aussi que ces dernières permettent de tisser un lien étrange entre les trois personnages principaux : le jeune docteur (relais du spectateur, tantôt lucide, tantôt naïf), son maître à penser et une assistante angélique et muette. Dans la partie centrale, avant que l'intérêt ne retombe quelque peu avec l'éveil du monstre et sa révolte attendue, la mise en scène triangulise ainsi avec simplicité, rigueur et efficacité.

  • Le Cauchemar de Dracula (Terence Fisher, 1958)

    ***
    Depuis longtemps intéressé mais jamais vraiment fanatique des productions Hammer en général et des réalisations de Fisher en particulier, j'ai tendance à mélanger celles que je connais, pour les avoir vu de manière trop espacée. Sachant qu'il me manque encore ce qui est apparemment la deuxième pièce maîtresse de l'ensemble, La Revanche de Frankenstein, je découvre cet Horror of Dracula, qui me semble enfin une œuvre à la hauteur de son culte. Le travail de Fisher est très soigné et sérieux. Durant les 80 minutes réglementaires, la concision narrative et la cohérence du scénario sont appréciables. Et même en si peu de temps, les personnages ont le temps d'exister et d'évoluer (y compris ceux qui paraissent au premier abord monolithiques). On a peut-être là le meilleur duo/duel Dracula-Van Hessling (le second plus présent ici) avec Christopher Lee et Peter Cushing, fascinants tous les deux (il faut voir ce dernier ne jamais sourire, même en entendant une blague). Contrairement à d'autres films de la série ou du genre, la douleur de la mort ou de son annonce est bien ressentie. Enfin, si l'on n'a pas là l'œuvre la plus déshabillée ni la plus directement érotique, rarement ont été aussi bien suggérées l'attirance sexuelle des victimes pour le vampire et la puissance transgressive qui les traversent soudain, détruisant (mettant à mal, en tout cas) les fondations de la famille et du couple.

  • Dracula, prince des ténèbres

    (Terence Fisher / Grande-Bretagne / 1966)

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    0fc266af37955d11993dd3d75371c47f.jpgAprès Romero, un autre petit maître de l'horreur : Terence Fisher. Pour Dracula, prince des ténèbres (Dracula, prince of darkness), ce cinéaste brodait pour la troisième fois sur le mythe du comte-vampire, en moins de dix ans, toujours au sein de la fameuse firme Hammer. Ce volet est le moins réputé de la série, qui, elle-même, semble moins fertile que celle réalisée à la même époque et par les mêmes équipes autour de l'autre grande figure du genre : Frankenstein.

    Si Fisher soigne son décor et ses éclairages, il peine vraiment à nous intéresser jusqu'à l'arrivée des deux couples de visiteurs au château. Il faut attendre une bonne demi-heure pour voir apparaître Christopher Lee dans son costume favori, mais la scène de la résurrection du vampire est sans conteste la plus marquante et la plus étonnante du film (nous suivons les gestes meurtriers et précis du valet, déployant tout son savoir faire pour redonner vie à son Maître). S'emparant tout autant des corps que des esprits, conformément à l'approche habituelle du personnage, ce Dracula n'a pourtant de civilisé que l'apparence. Aucune phrase ne sortira de sa bouche et cet animal insatiable aura vite fait de semer la panique au sein du petit groupe de touristes guindés débarqués dans son antre. Parmi le chapelet de figures imposées, ce choc entre une force brute et incompréhensible et des victimes superficielles nous fait voyager jusqu'aux survivals de notre époque où d'imbéciles étudiantes tombent sous les crocs de boucher de quelques dégénérés campagnards. La dimension érotique est bien sûr présente dans deux ou trois jolies scènes de terreur-soumission et grâce au décolletté affolant de Barbara Shelley, que l'on regrette de voir finir avec un pieu dans le coeur. Pour relancer son récit, Terence Fisher a la mauvaise idée de laisser son couple de héros s'échapper du château pour trouver refuge dans une abbaye, pretexte à de nouveaux bavardages avant un affrontement final original mais bien empesé. On s'étonne également de l'atmosphère générale du film, qui semble se dérouler constamment un plein jour.

    Tout cela n'en fait donc pas l'entrée idéale pour qui veut découvrir le petit monde horrifique de la Hammer. Quant à Fisher, après avor vu les intéressants Gorgone et Frankenstein s'est échappé, la très moyenne Nuit du loup-garou et ce Dracula un brin faiblard, je me dirigerai vers d'autres de ses oeuvres pour espérer trouver les véritables pépites fantastiques tant louées par les connaisseurs.

    A lire aussi chez le Dr Orlof.