Je vous propose aujourd'hui d'aborder la deuxième étape de notre voyage dans le temps, entamé le mois dernier.
Octobre 1983 dans les salles françaises, c'était ça :
Le retour du jedi, réalisé par Richard Marquand (qui ça ?), arrivait enfin sur nos écrans pour clore (provisoirement) la trilogie de George Lucas. J'avais bien évidemment adoré ça à l'époque (je vous rappelle que j'allais sur mes 12 ans), enthousiasmé par la course poursuite entre les arbres de la forêt des Ewoks et secrètement troublé par la tenue des plus légères de la Princesse Leia, prisonnière de Jabba. Cependant, il ne fallut pas attendre bien longtemps pour se rendre compte que l'épisode était de loin le plus faible des trois. Ma dernière visite de ce film impersonnel et gnan-gnan fut plutôt pénible, annonçant parfaitement les trois daubes numériques qui suivirent au tournant des années 2000. Mon excellent confrère Mariaque a d'ailleurs fait un sort à ce Jedi pas plus tard que l'autre jour.
Mais à cette époque-là, il n'y avait pas que la guerre des étoiles, il y avait aussi la guerre des Bond. Deux mois avant Sean Connery (Jamais plus jamais), Roger Moore dégainait le premier dans Octopussy(de John Glen). Et moi, je ne comprenais pas pourquoi les plus vieux n'arrêtaient pas de dire que le deuxième ne valait pas le premier. Je le trouvais tellement cool Roger Moore...
Heureusement, face à ces mastodontes, le ciné français avait Bébel. Dans Le Marginal, il n'hésite pas à passer outre la loi pour désouder ces salauds de trafiquants de drogue et autres dépravés amateurs de cuir. Deray était derrière la caméra, Morricone à la musique et Audiard aux dialogues, mais est-ce pour autant regardable aujourd'hui ? Je vous pose la question.
Le navet du mois devait être Le bourreau des coeurs(de Christian Gion, avec Aldo Maccionne). A moins que ce ne soit Staying alive, la suite de Saturday night fever, réalisé par Sylvester Stallone (le film obtient une note de cancre sur l'imdb : 3,8 sur 10). Je ne sais absolument pas (je vous demande de me croire) si je l'ai vu un jour.
Compte tenu de tout cela, on se dit que c'était bien Papy fait de la résistance qui remplissait le mieux son contrat de film populaire. La comédie prestigieuse et pluri-générationnelle de Jean-Marie Poiré tient encore le coup, offrant notamment à Villeret et à Jugnot l'occasion de grands numéros. Parmi les films inlassablement rediffusés par la télévision, voici l'un des rares qui arrive à nous accrocher cinq minutes lorsque l'on tombe dessus.
Trois oeuvres a priori intéressantes sortirent également en octobre : Vive la sociale !(Gérard Mordillat), Poussière d'empire (Lam Le) et En haut des marches(Vecchiali). Parmi les autres films, je savais que Le général de l'armée morteréunissait Mastroianni et Piccoli, mais je n'avais aucune idée du réalisateur (c'est un certain Luciano Tovoli). Enfin, la découverte est peut-être à chercher du côté de Racket (The long good friday), polar britannique de John McKenzie, avec Bob Hoskins et Helen Mirren.
Dans les kiosques, Première (79) offrait sa couverture aux comiques de Papy... (il me semble me rappeller que la campagne de publicité avait été rondement menée). La revue du cinéma (387) choisissait de soutenir Le destin de Juliette d'Aline Issermann (qui sortit en septembre de cette année-là, ce que j'ai oublié de mentionner le mois dernier). Du côté de Starfix (8), on mettait en vedette un Guerrier de l'espace croquignolet, qui ne semble pas avoir laissé de souvenir impérissable. Les deux soeurs-ennemies, Positif (272) et les Cahiers (352), apparemment peu inspirées par l'actualité, préféraient se projeter vers l'avenir, en présentant deux films très attendus, qui n'allaient sortir qu'au mois de janvier 84 : Et vogue le navire de Fellini et Prénom Carmen de Godard. Une photo de Danielle Darrieux, interprète du Vecchiali, ornait la couverture de Cinéma 83 (298). Et c'est la grande Lilian Gish qui illuminait celle de Cinématographe (93).
Voilà pour Octobre 83. La suite le mois prochain...
(P.S. le 06/10/08 : la sortie française de Honkytonk man de Clint Eastwood est datée, selon les sources, de début octobre ou de mi-novembre. Nous en reparlerons donc le mois prochain. Il serait en effet dommage de ne point l'évoquer.)
Commentaires
Bon, alors, il n'y avait personne en salle en octobre 83 !? Bon, moi, j'avais vu le Jedi deux fois, assez enthousiaste sur le coup, mais depuis, hélas, force m'est d'avouer que les nounours sont insupportables et l'épisode le plus mauvais des trois. Il y a bien des choses à sauver dans la première partie et dans l'affrontement père-fils, mais je suis trop fatigué pour développer. ON va fair la clôture des Rencontres avec le film de Vecchiali et j'espère qu'il sera avec nous.
Malgré les grosses machines, c'est ce qu'on appelle un "petit mois", on dirait.
Ce jugement sur le "Jedi" semble le plus répandu et les "Bisounours", comme les appelle Mariaque, sont effectivement insupportables.
Quant à Vecchiali, je crois bien n'avoir vu aucun de ses films...