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Bon... alors... finalement... qui avait raison ?

Positif vs Cahiers du Cinéma

Après tout, il suffirait peut-être de confronter les couvertures et de compter les points.

Nous partons de 1961 (la revue située à votre gauche ayant souffert les années précédentes d'un rythme de publication bien trop aléatoire pour être soumise à notre expérimentation hautement scientifique) et nous regroupons sur deux mois pour cause de différence dans le nombre de parutions par an entre les deux revues à cette époque.

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Janvier / Février : La morte saison des amours (Pierre Kast, Positif n°37) vs Un couple (Jean-Pierre Mocky, Cahiers n°115) & La proie pour l'ombre (Alexandre Astruc, C116)

Mars / Avril : Un numéro du tonnerre (Vincente Minnelli, P38) vs Le coeur battant (Jacques Doniol-Valcroze, C117) & "La télévision" (C118)

Mai / Juin : La nuit (Michelangelo Antonioni, P39) vs Shadows (John Cassavetes, C119) & Exodus (Otto Preminger, C120)

Juillet / Août : Le masque du démon (Mario Bava, P40) vs Jules et Jim (François Truffaut, C121) & Une femme est une femme (Jean-Luc Godard, C122, )

Septembre / Octobre : Mère Jeanne des Anges (Jerzy Kawalerowicz, P41) vs L'année dernière à Marienbad (Alain Resnais, C123) & Léon Morin prêtre (Jean-Pierre Melville, C124)

Novembre / Décembre : Viridiana (Luis Bunuel, P42) vs Adieu Philippine (Jacques Rozier, C125) & "La critique" (C126)

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Je lance le sondage, via les commentaires. N'hésitez-pas à pointer vous aussi, comme je viens de le faire (titres en italiques et avantage donc, pour moi, pour Positif), les oeuvres qui, selon vous, méritaient l'honneur d'une couverture. La validation de cette nouvelle méthode d'évaluation historico-critique (qui se place résolument dans l'air temps, c'est à dire dans une logique de la performance) dépendra en effet du nombre de contributions.

Tendance 1961 : Avantage Cahiers (5 avis)

 

Photos originales des couvertures et .

Commentaires

  • Ah tiens, je ne vois que des matches nuls : mornes 0-0 en début d'année (mais surtout parce que je n'ai pas vu les Mocky, Kast, Astruc et qu'ils ne me disent pas grand-chose), neutralisations dignes et grandioses 1 partout pour finir (vraiment difficile de départager Antonioni contre Cassavetes ou Bunuel versus Rozier).

  • C'est noté. J'en profite pour préciser que parmi les premiers titres, je ne connais que le Minnelli, charmant mais mineur. Quant à Adieu Philippine, il ne m'avait pas enthousiasmé plus que ça (mais il est vrai que je l'ai vu il y a très longtemps).

  • Plutôt d'avis de Joachim même si le Mocky me tente beaucoup et qu'il faut redécouvrir Kast!
    Je donnerai quand même l'avantage aux Cahiers pour le numéro de septembre/octobre : je n'ai pas vu le film polonais mais le Resnais me semble insurpassable !
    Ed : je me joins à Joachim pour te recommander plus que chaleureusement la redécouverte du cinéma de Rozier...

  • De Kast, je connais "Le bel âge" qui est un assez joli film (et qui précède celui en question ici). En ce qui concerne Rozier, j'ai effectivement envie d'aller plus loin car si "Philippine" m'avait légèrement déçu par rapport à sa réputation, j'avais adoré "Maine-Océan".
    Enfin, d'accord pour dire que le Resnais est insurpassable, mais le Kawalerowicz est un film impressionnant sur la folie et la religion. J'en ai un très fort souvenir. Il me semble qu'il pourrait te plaire, doc.

  • Bonjour,
    C'est difficile à départager, il faut dire qu'Antonioni et Minnelli (mineur??) pèsent leur poid, mais j'opterais quand même pour les cahiers (Melville, Cassavetes, Truffaut...), après bien sûr il faudrait que je sois initié aux Kast, Astruc et compagnie...

  • Entendons-nous bien, TG, c'est ce Minnelli précisément ("Un numéro du tonnerre") que je considère comme étant mineur et non l'oeuvre entière du cinéaste. Il ne s'agit pas d'opposer un auteur à un autre (certains étant d'ailleurs défendus des deux côtés) mais de s'intéresser au choix des films mis en couverture.
    Merci en tout cas pour ce point de vue.

  • Rien de bien original à ajouter. c'est une fois l'un, une fois l'autre. la pire, en ce qui me concerne, c'est le numéro de Juillet-Août. Un grand (le meilleur ?) bava contre l'un des meilleurs Truffaut et un de mes Godard préférés... J'aurais acheté les deux.
    Entre Bunuel et Rozier, même si j'apprécie le second, il n'est pas comparable à l'un des sommets de Don Luis.

  • Très embarrassante, cette question des couvertures.

    Il y a déjà le problème du contexte "historique" : à l'époque, il fallait marquer son "territoire", et donc, chacune avait ses chouchous. Les Cahiers avaient, en 1960, après une dizaine d'années, fait le gros du travail de défrichage : imposer les grands cinéastes injustement méprisés. Et dans l'ensemble, ils ne se sont pas trop plantés ! Positif, fraîchement débarqué - et à la publication aléatoire - devant se contenter des "restes", avec tout de même de jolis "coups" : Buñuel, Antonioni, Wilder, voire Huston.

    Aujourd'hui, si on continuait ce "petit jeu" (le jeu des couvertures), ça ne correspond plus à rien ! Disons, depuis les années 2000, à peu de choses près, c'est souvent les mêmes réalisateurs loués des deux côtés : la "politique des auteurs" a porté ses fruits ; pas toujours "mûrs"... En gros, des deux côtés (Cahiers vs Positif), tous les mois, si on considère qu'il y a un "quarté", il y en a souvent deux qui sont les mêmes (parfois, à raison), un en "ballotage", et un complètement à côté de la plaque (pour marquer sa différence, dirait-on). Au point qu'une fois tous les six mois, il arrive que les deux revues mettent le même film en couverture !!!

    Et puis, la couverture servant souvent à attirer le chaland, ce n'est pas toujours un bon critère d'appréciation de qualité d'une revue, où, il me semble que seuls le goût et la pertinence des articles devraient être pris en compte.

    Donc, désolé, je ne participe pas...

  • Père Delauche, vous pensez bien qu'il ne faut pas prendre ma note pour argent comptant et qu'elle n'est qu'un prétexte à se repencher avec plaisir sur quelques vieilles et belles couvertures.

    Par rapport au nombre de cinéastes défendus à la fois par Positif et par les Cahiers, il est vrai qu'il a augmenté et que l'on trouve maintenant au moins deux ou trois couvertures communes par an. Les avis sont moins tranchés, c'est sûr. Mais les ponts existaient depuis le début et des films "partagés" se retrouvent assez tôt (j'y reviendrai d'ailleurs très bientôt). Dans les premières années, Bunuel doit se retrouver autant de fois en couve chez les uns que chez les autres (cependant, il est vrai que les uns le disaient mal défendu par les autres et que l'on se le disputait âprement).

    Reste le problème de la couverture-appât. Je n'apprendrai rien à personne en disant que l'évolution de la ligne des Cahiers a été bien plus chaotique que celle de Positif. Je ne connais l'histoire des premiers que dans les grandes lignes, n'en ayant jamais été un lecteur assidu, mais il me semble que, selon les époques, leurs choix de couvertures sont parfois ambigus. En gros, pour eux, le film mis en couverture n'est pas forcément le meilleur du mois. Ce n'est pas le cas pour Positif qui a toujours été une revue assez claire et rigoureuse de ce côté-là : de la couverture aux notules, en passant par les ensembles de textes et les simples critiques, la place réservée à chaque film dans le numéro est fonction de sa qualité selon la rédaction.

    Bref, comme je n'ai ni le temps, ni l'envie de traiter de cette rivalité de 50 ans par le biais des écrits (pour cela, il suffit de lire De Baecque et Ciment), je vais continuer ce petit jeu des couvertures qui, je l'espère, en dit tout de même un peu sur ces deux grandes aventures cinéphiliques.

    J'espère également, père Delauche, que votre réticence à glisser un bulletin de vote dans l'urne ne vous empêchera pas de nous faire part de vos réflexions.

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