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Récit d'une sanglante répression de manifestation ouvrière sous Khrouchtchev. Les efforts de reconstitution et de contextualisation commencent par donner des dialogues chargés d'explications et l'esthétique ligne claire choisie (noir et blanc net, format resserré) fait paraître les scènes de violence un peu datées. Cela a au moins le mérite de rendre la peur hiérarchique et la féroce compétition des services et des sections. A mi-chemin, le film gagne à creuser un cas particulier, sans revirement de conscience trop facile (malgré un dénouement trop heureux, bien que non dénué d'ironie). Ces derniers temps, malheureusement, Konchalovsky a semble-t-il, comme son frère, décidé de serrer plus que jamais Poutine dans ses bras...
Alors que son personnage devrait passer par tous les états, Powers Boothe a une expression et demie. Le fiston Charley B. en a un peu plus et l'avantage d'une blondeur qui tranche avec les sombres cheveux des indiens. Déjà manichéen, le récit est invraisemblable par ses enchaînements (tiré d'une histoire vraie, il est tout de même très romancé et augmenté d'autres histoires d'enlèvements comparables, dixit Boorman). Entre des scènes d'action hollywoodiennes, les "visions" chères au cinéaste apportent un peu d'originalité sinon de la légèreté. Le meilleur est sans doute dans la gestion de l'espace, avec la frontière qui ne cesse d'avancer et les trajectoires des personnages, celle de Tomme principalement, entre ses deux pères (ses deux mères, elles, n'existent quasiment pas). Le film ne m'aura décidément plu qu'à l'adolescence.