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C'était mieux avant... (Juin 1984)

Mai est déjà derrière nous. Il est l'heure de se retourner sur ce que nous pouvions trouver dans les salles de cinéma françaises en Juin 1984 :

Venant après une livraison relativement riche, celle de ce mois-ci se révèle bien fade en comparaison. Le tour d'horizon sera donc rapide.

underfire.jpgUnder fire de Roger Spottiswoode est l'un des films de reporters les plus solides (un genre assez prisé à l'époque, de L'année de tous les dangers à Salvador), qui doit beaucoup à son scénario et ses interprètes : Nick Nolte, Gene Hackman, Joanna Cassidy et Jean-Louis Trintignant en grand manipulateur. Un léger mais bon souvenir enrobe le documentaire (découvert plus tard à la télévision) co-signé par Bertrand Tavernier et Robert Parrish, Mississippi blues, une ballade musicale dans le sud des Etats-Unis, à la rencontre de populations délaissées. Et c'est à peu près tout pour les films connus de mes services... Je pense seulement avoir vu (à la faveur d'une diffusion TV ?), sans émotion particulière, le Pinot simple flic de Jugnot (première réalisation de l'ex-Splendid, avec une Fanny Bastien qui bouleversait alors nos sens de pré-ados).

laclef.jpgQu'ai-je raté ? A priori, pas grand chose, si ce n'est quelques propositions italiennes. Il n'était bien évidemment pas question, à l'époque, d'aller voir l'interdit aux moins de 18 ans La clé, du sulfureux Tinto Brass (avec Stefania Sandrelli) mais aujourd'hui que je suis un peu plus mûr, j'irai bien jeter un coup d'oeil à travers la serrure. Mes chers amis N°2, toujours avec Philippe Noiret et Ugo Tognazzi, se fit moins remarqué que le premier volet (sorti en 1975) mais Mario Monicelli semblait y distiller encore quelques plaisirs. Quartetto Basileus (film sur la musique de Fabio Carpi) avait plusieurs défenseurs dans la presse, Rosa (vaudeville olé-olé de Salvatore Samperi, avec Laura Antonelli et Fernando Rey) beaucoup moins. Rattachons à ce groupe Gabriela (brésilien, de Bruno Barreto, avec Marcello Mastroianni et Sonia Braga).

Ailleurs, il y a du tri à faire parmi : Reckless (d'un James Foley qui allait bientôt avoir la cote), Liquid sky (Slava Tsukerman), Looker (SF de Michael Crichton), Le mystère Silkwood (Mike Nichols avec Meryl Streep), En plein cauchemar (film à sketchs fantastiques de Joseph Sargent), Le dernier testament (SF de Lynne Littman), Les moissons du printemps (ou la nostalgie des années 40 par Richard Benjamin, avec Sean penn et Nicholas Cage), Utu (du néo-zélandais Geoff Murphy), Le voleur de feuilles (Pierre Trabaud), Une fille pour Gregory (de Bill Forsyth, sorti après mais réalisé avant l'intéressant Local hero), Le dernier hiver (israélien, de Riki Schelach Nissimoff), Maria Chapdeleine (du prolifique couple canadien Gilles Carle et Carole Laure) et un film dont on avait oublié l'existence (malgré la participation de Garrel ou Akerman), Paris vu par... 20 ans après.

bonjourvacances.JPGCuriosité du mois, l'affirmation d'un filon hip-hop : Beat street (Stan Lathan) et Break street 84 (Joel Silberg) tentent de rendre compte de la naissance du mouvement musical et culturel (ou de le récupérer ?). Les comédies proposées, à part peut-être Bonjour les vacances (d'Harold Ramis avec Chevy Chase, revu à la hausse par notre véhachessien voisin Mariaque), n'ont rien d'engageant, que ce soit L'été du bac (George Bowers) ou Appelez-moi Bruce ! (Elliot Hong). Il reste encore Les évadés du triangle d'or (Hall Bartlett), Le Bounty (gros machin exotique de Roger Donaldson avec  la star Mel Gibson et Anthony Hopkins), Les pirates de l'île sauvage (Ferdinand Fairfax, avec Tommy Lee Jones), Les sept téméraires de Shao Lin (Cheng Reniye), La France interdite (un doc érotique et soupçonné de bidouillages) et Lady Libertine (film de fesses soft, de Gérard Kikoïne avec Sophie Favier). Bof bof...

premiere87.JPGEn ce mois de juin faiblard, hormis Positif (280) qui fait sa une sur Under fire, les revues prennent la tangente. Les Cahiers du Cinéma (360-361) parlent déjà de Paris, Texas et des films de Cannes, dans un numéro qui couvrira en fait tout l'été et Première (87) rencontre Miou Miou et Souchon à l'occasion d'un imminent Vol du sphinx. Les autres continuent à mettre en avant les films sortis fin mai : Notre histoire (Cinématographe, 101), La pirate (La Revue du Cinéma, 395), Il était une fois en Amérique (Starfix, 16, et Cinéma 84, 306).

Voilà pour juin 1984. La suite le mois prochain...

Commentaires

  • Bon, alors, qu'est-ce que j'au vu là-dedans ? "Under fire" bien sûr qui m'avait enthousiasmé. Je l'ai revu et je l'ai trouvé moins percutant. resta la belle partition de jerry Goldsmith que je ne lasse pas d'écouter. Sinon , je me souviens vaguament du "quatuor Basileus", plutôt bien avec un acteur que j'aime beaucoup, Laurent Malet. "Looker" plutôt bien et puis c'est tout. Vivement le mois prochain.

  • C'est bien joli tout ça, mais les meilleurs films de juin 1984, tu n'as pas pu les oublier :
    - "Coup de Boule à France-Danemark" (avec en vedette le César du meilleur espoir masculin Manuel A., film qui fera l'objet d'un fastueux remake en mondovision en juillet 2006)
    - "Les diables rouges au tapis" (fantaisie belge sans aucun temps mort qui se termine par un 5-0)
    - "Platoche contre les Balkans" (bien avant OSS 117, un homme, un seul tenait en respect, grâce à son pied gauche, son pied droit et sa tête, une région hautement sensible sur le plan géopolitique).
    - "Twist final contre le Portugal" (un des rares hommages à Hitchcock qui soutient la comparaison avec le maître : dernières minutes incroyables et l'élégance et la vista toute cary-grantienne de Tigana).
    -"Duels en Hispanie". Pour la finale, la remise au goût du jour d'un genre déviant : le gaspacho-western où tout se condense en deux duels : Platoche contre Arconada, le pistolero le plus gauche de tout l'Ouest, puis Bruno "Lucky Luke" Bellone qui vient planter l'estocade finale.

  • Vincent : Pareil pour moi. Assez enthousiaste à la première vision de "Under fire" (Nick Nolte était l'un de mes acteurs préférés), un peu moins à la seconde quelques temps après. Pas encore vu en détail mais l'été 84 était également assez morne, il me semble. Les gros morceaux arriveront surtout à la rentrée.

    Joachim : Comment ai-je pu oublier ces titres ? Tu fais bien de les évoquer car mes souvenirs sont assez flous, à part bien sûr pour le dernier (qui est tout de même bien entretenu par quelques extraits diffusés à la télévision de temps à autre). Platoche, il est encore plus grand que Gabin par exemple, qui avait aussi tenté lui aussi de s'imposer à l'étranger dans le meilleur championnat du monde (Hollywood à l'époque). Platini, lui, a réussi et de plus, il a bien mieux vieilli, en sachant faire autorité mais sans changer ses principes de jeunesse.

  • Haha! L'heure est venue de faire mon "coming out" même si c'est très difficile : j'ai aimé le foot de l'âge de 9 ans à 15 ans (à peu près) et, du coup, tous les titres qu'énoncent Joachim me sont familiers (si, si, je te le jure).
    Après, j'ai commencé à m'intéresser davantage aux filles et aux films et j'ai pris en aversion (allez savoir pourquoi?) le ballon rond. Et c'est en hommage à ces nouveaux centres d'intérêt que je te recommande chaudement (c'est le cas de le dire) "La clé' de Tinto Brass où la sublime Stefania Sandrelli est belle à damner tous les saints de la terre...

  • Ahhh... Bravo, doc. Tu as eu le courage d'en parler. C'est un premier pas vers la réconciliation avec le monde du football. Le chemin est encore long mais, si tu décides un jour d'aller plus loin, nous pourrions te proposer, Joachim et moi, d'être tes parrains...

    Sinon, il me semblait bien que tu appréciais Tinto Brass. Merci pour la recommandation.

  • OK pour le parrainage auprès des "footeux anonymes" :)

  • Votre Ramisienne intuition, cher Ed, est bien bonne. A vérifier où vous savez !

  • Mariaque, pour la peine, je vous lie dans mon texte.

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